Vendredi 22 novembre 2024

Politique

Redécoupage administratif : Le grand chamboulement

Redécoupage administratif : Le grand chamboulement
Selon le découpage-regroupage administratif, le Burundi comptera, à partir de 2025, 5 provinces, 42 communes, 447 zones, 3036 collines ou quartiers.

Votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale le vendredi 16 décembre, la nouvelle loi de redécoupage-regroupage administratif va consacrer 5 provinces, 42 communes, 447 zones et 3036 collines ou quartiers. Pour ses concepteurs, c’est moyen d’augmenter la production. Des politiques interrogés estiment quant à eux que cette loi n’a que des visées électoralistes.

Par Alphonse Yikeze et Hervé Mugisha

Dans l’exposé des motifs, le redécoupage propose que la commune moyenne ait une superficie moyenne de 662 km² afin de créer un ensemble géographique plus vaste capable de présenter des opportunités de développement, un espace où peut s’épanouir le partenariat public-privé et favorable aux investissements de toute nature sans disperser les efforts et les moyens financiers.

D’après le Gouvernement, la nouvelle dynamique agricole fondée sur la spécialisation régionale et les approches filières du développement des spéculations agricoles visent la valorisation du territoire et jettent les bases du développement économique local. Ainsi, il est indiqué que les spécialisations régionales dépassent les limites géographiques actuelles des structures administratives et militent en faveur d’un nouveau redécoupage-regroupage administratif conforme à cette nouvelle stratégie de développement.

Ce nouveau redécoupage administratif répond également, selon ses concepteurs, au désir d’harmoniser l’organisation administrative burundaise avec celle des pays de la sous-région et de l’EAC. Le texte cite l’exemple du Rwanda qui compte 30 districts (communes) et transfère 30% du PIB aux collectivités locales au moment où le Burundi qui en compte 119, ne transfère que 5,28% du PIB aux collectivités locales. De même, la Tanzanie (D’une superficie plus de dix fois supérieure à celle du Burundi), ne compte que 169 districts et transfère 29% de son PIB aux collectivités locales.

Principe de subsidiarité

Le nouveau redécoupage se veut également porteur d’une administration de proximité au service du citoyen. Il est noté dans le texte qu’il faut que l’autorité apprenne à déléguer une partie de ses pouvoirs suivant le principe de subsidiarité selon lequel une responsabilité doit être prise par le plus petit niveau d’autorité compétent pour résoudre le problème. Le niveau supérieur n’intervenant que si le problème excède le niveau inférieur (principe de suppléance).

Le texte fait aussi savoir que si le rôle de l’Etat est capital dans le financement de la décentralisation, les collectivités territoriales doivent ouvrir la porte aux opérateurs économiques privés dans le cadre du partenariat public-privé.

« L’initiative privée est une bouffée d’oxygène pour les collectivités territoriales en ce sens que la commune est appuyée par des opérateurs économiques pour l’augmentation de la production, or quand la production augmente, les revenus des ménages augmentent et l’assiette fiscale de la commune augmente par le biais de la perception de la taxe communale »

Enfin, le Gouvernement prévoit qu’avec la diminution des provinces et des communes, l’Etat va économiser d’importantes ressources financières qu’il pourrait affecter à d’autres interventions.

Une carte chamboulée

La nouvelle province de Bujumbura qui aura comme chef-lieu, la mairie de Bujumbura, comptera notamment les anciennes provinces de Bujumbura-mairie, Bubanza, Cibitoke et Bujumbura. La province Buhumuza à l’est comptera les anciennes provinces de Cankuzo, Muyinga et Ruyigi.

La nouvelle province de Gitega, quant à elle, comptera les anciennes provinces de Gitega, Muramvya, Mwaro et Karusi. La province de Burunga, au sud, comptera les anciennes provinces de Makamba, Rutana et Rumonge. Enfin, la province de Butanyerera au nord comptera les anciennes provinces de Ngozi, Kirundo et Kayanza.


Réactions

Léonce Ngendakumana : « Les communes doivent être dotées d’un véritable pouvoir exécutif.»

Loin des objectifs cités dans l’exposé des motifs du projet de loi, comme quoi ce redécoupage/regroupage administratif permettra d’accroître le niveau de la population (hausse du PIB, etc.), le vice-président du parti Sahwanya Frodebu rappelle que la satisfaction des besoins élémentaires de la population dépend toujours de la vision, des stratégies politico-économiques en œuvre. « En aucune manière, cela est tributaire du nombre de provinces, de communes, de zones, … que compte un pays », souligne-t-il.
Pour lui, bien que ce projet de loi permettrait de résoudre la problématique liée à la lourdeur administrative, financière, au nombre pléthorique des fonctionnaires de l’administration provinciale, etc. M. Ngendakumana fait savoir qu’il sera difficile d’aboutir aux résultats escomptés tant que les autorités habilitées n’ont pas une vision assez claire des avantages qu’elles peuvent tirer de ces réformes. « Qu’il y ait derrière des velléités électoralistes, il faut qu’elles sachent que cette politique ne pourra aboutir qu’avec l’implication de tout le monde ». Allusion faite aux administratifs à la base qui, une fois élus, délèguent tous les pouvoirs aux membres du parti au pouvoir, en l’occurrence le Cndd-Fdd. A titre d’exemple, pour une modernisation effective du monde rural, l’ancien président de l’Assemblée nationale juge bon que de nouveaux mécanismes devraient entrer en vigueur. « Si l’objectif de ce découpage administratif, c’est de faire de la commune un pôle de développement, en principe, les communes doivent être dotées d’un véritable pouvoir exécutif, des moyens financiers suffisants ». Au besoin, ajoute- t-il, l’administrateur communal devrait être élu au suffrage universel direct. Tout comme le conseil communal devrait être transformé en une assemblée communale avec une large latitude pour ses membres.

Kefa Nibizi : « Un redécoupage administratif qui vient à point nommé.»

Très favorable audit projet de loi, le président du parti Codebu Iragi rya Ndadaye, comprenait mal comment un petit pays comme le Burundi pouvait compter 18 provinces, 119 communes et autant de zones… « Un poids financier énorme pour la population, surtout que pour certaines de ces entités, le personnel n’avait pas l’expérience requise pour assurer le fonctionnement des différents services au quotidien tels que les défauts des paiements des salaires, les absences récurrentes de budget de fonctionnement, etc. ».
Mais pour que ce redécoupage aboutisse aux résultats voulus, ce politique prévient : « Des mesures d’accompagnements visant une bonne gestion rigoureuse des ressources qui seront générées par les communes doivent être arrêtées. Sinon, ça sera le statu quo ». A ceux qui craignent que ce redécoupage administratif cacherait des visées électoralistes, M. Nibizi se veut optimiste. « Je ne vois pas de corrélation d’autant plus que cette nouvelle structure administrative entrera en vigueur après les législatives de 2025. » Par contre, il met en garde certaines autorités communales qui auront tendance à ne pas s’investir davantage de peur de perdre leurs emplois avec cette nouvelle configuration politique.

Tatien Sibomana : « Un projet de loi qui cache mal des visées électoralistes.»

Le président de l’aile radicale de l’Uprona déplore le nombre de textes de loi qui seront révisés après la promulgation de cette loi. « Et le code électoral, la loi communale et le code portant organisation et compétences judiciaires, la carte scolaire, la carte d’assistance maladie, etc. Tous ces documents devront être révisés parce qu’ils se basent sur l’actuelle structure administrative. Idem pour les tribunaux, les parquets, les hôpitaux de districts sanitaires, etc. ». Un tas de structures administratives qui, d’après cet ancien député, devront être réorganisées afin de répondre aux besoins de la population, alors que présentement au regard des chantiers actuels, cela n’était point urgent. Au-delà de tout, M. Sibomana estime que derrière cette volonté de redécoupage administratif, le grand enjeu concerne les élections. « Car dorénavant les circonscriptions électorales devront se conformer à cette nouvelle loi organique dont les conséquences sont entre autres: le nombre de députés, de sénateurs, de conseillers qui seront revus à la baisse pour se conformer aux 5 provinces et 42 communes ».

De surcroît, selon lui, l’argumentaire selon lequel ce redécoupage viendrait rapprocher l’administration des administrés n’est qu’un leurre. «  Imaginez le trajet qu’un habitant de Bukinanyana devra faire, le montant qu’il devra débourser pour se procurer un document à Bujumbura ? » Et de poursuivre : « Quid de l’autonomie financière ou de la décentralisation effective des communes ? L’article 74 détermine l’origine des ressources de la commune (recettes fiscales, subvention de l’Etat ou d’autres organismes, legs, etc.). Est-ce qu’avec cette nouvelle loi, les communes deviendront-elles financièrement autonomes par le simple fait qu’elles ont fusionné ? Ou tout simplement, l’État reverra à la hausse les 500 millions de BIF qu’elle alloue annuellement à chaque commune ? » Un tas de questions qui, pour le juriste de formation, auraient dû être préalablement prises en compte avant que ladite loi ne soit pas adoptée.
L’expertise technique des organes en charge de la gestion de ces nouvelles entités administratives sont l’autre point important soulevé par Tatien Sibomana. «  Concernant les administrateurs communaux, les membres des conseils communaux, … pouvait-on dorénavant penser qu’ils soient suffisamment qualifiés pour élaborer des projets qui peuvent séduire les investisseurs ? ». Et de conclure : « Par principe, ce découpage administratif, c’est une bonne chose. Seulement, l’objectif recherché cache mal un calcul purement électoraliste »

Gabriel Banzawitonde : « Nous ne pouvons que nous réjouir.»

« Une administration proche de ses administrés, à l’APDR, cela a toujours été notre souhait », indique le président de ce parti.

L’objectif de ce découpage administratif étant l’autonomie des entités administratives décentralisées, M. Banzawitonde plaide pour la mise en place des mécanismes adaptés pour une autonomisation effective. Pour une grande adhésion de la population à ce projet, ce politique demande qu’il soit organisé plusieurs formations afin que la population puisse comprendre le bienfondé dudit projet de loi.

Francis Rohero : « Pour que cela soit efficace, il faut des stratégies rationnelles bien regroupées.»

Le candidat aux présidentielles de 2018, estime que la mesure de diminution des entités administratives dans son aspect typiquement économique est une bonne chose en soi. « Par contre dire que cela permettra aux citoyens lambda d’accroître leur PIB, n’est qu’une vaine utopie », précise-t-il. Il rappelle en passant que la démographie burundaise reste une bombe à retardement. Allusion à ces 12,8 millions d’habitants, soit 460hab/km2, M. Rohero voit mal comment cette configuration pourra produire les effets escomptés si elle n’est pas accompagnée de mesures claires. « Dire que les provinces et les communes passent d’un nombre tel à tel n’est pas si important, l’important est l’usage qu’on en fait en matière d’activités ».

Pour lui, les services ne pourront être accessibles que si les investissements poursuivent leur cours. « Ce n’est pas sorcier, nourrir 12,8 millions d’habitants voire plus, et le moment venu, leur offrir tous les services de base, ne peut pas être un fait de hasard et surtout pas un slogan de campagne. Il faut des stratégies rationnelles bien regroupées. ».

A cet effet, il explique que remplir toutes les collines de maisons, d’écoles, de dispensaires, de marchés, … ne serait qu’amenuiser l’espace rentable à la production. Car, conclut-il, après tout, la population doit occuper peu d’espace dans un pays comme le nôtre, petit et surpeuplé.


Eclairage

Pr Elias Sentamba : « Le redécoupage ne sera pas grand-chose sans la redevabilité des élus »

Pour le spécialiste en politiques publiques, la réussite du redécoupage dépendra de la façon dont l’administration sera efficace ou non sur terrain.

Le redécoupage administratif répond au souci de s’ajuster par rapport aux pays de la sous-région qui compte beaucoup moins de collectivités territoriales que le Burundi. Votre commentaire ?

Le Rwanda, par exemple, a réduit sensiblement le nombre de communes depuis longtemps et ils ont organisé les différents services en faisant tout pour les rapprocher autant que faire se peut de la population à la base. Pour le Burundi, je trouve que le Gouvernement a eu raison d’organiser ce redécoupage. Le Burundi ne pouvait pas se permettre d’avoir des communes aussi nombreuses et qui n’ont pas de moyens, pas d’assiette fiscale.

La commune de Bugarama par exemple (Bujumbura-rural) était tellement pauvre (pas de marché, pas de recettes communales) qu’elle ne pouvait même pas remplacer un pneu du véhicule communal. Ce redécoupage est donc venu à point nommé. Mais sa réussite dépendra surtout de la façon dont l’administration sera efficace ou non sur terrain. Il faudra notamment revoir à la hausse le niveau d’études exigé pour les candidats au poste d’administrateur communal.

C’est-à-dire ?

Il y a des communes qui ont à la tête des gens qui n’ont même pas le diplôme du secondaire. Ces gens-là ne seront pas à même de mettre en œuvre les PCDC (Plan communal de développement communautaire). Il faudrait à l’avenir à la tête de l’administration communale, une personne avec un diplôme de master avec au moins 5 ou 10 ans d’expérience, quelqu’un qui a déjà fait ses preuves dans la gestion de ses propres affaires.

Il faudrait aussi que les électeurs sachent voter pour les plus compétents. Au final, la réussite de ce redécoupage dépendra de la capacité des ressources humaines qui géreront cela.

Est-ce réaliste de la part de ses concepteurs de dire que la décentralisation ferait de la commune un terrain neutre qui n’est pas soumise au contrôle des partis politiques ?

Tout dépendra des leaders politiques et de la population. Aujourd’hui, les Burundaises et les Burundais n’ont pas encore la capacité de discernement pour voter pour les candidats compétents. Les gens élisent la personne qu’on leur a indiquée dans les différents partis politiques.

Si les citoyens savaient que les gouvernants pour qui ils votent n’ont pas les compétences requises, alors ils éliraient des personnes compétentes au sein éventuellement des partis politiques. Mais ce n’est malheureusement pas le cas.

A trois ans des élections, d’aucuns pensent que cette loi a des visées électoralistes. Qu’en pensez-vous ?

Je ne pense pas que ce redécoupage ait été mis en place pour les élections, qu’on peut d’ailleurs gagner comme on le faisait auparavant.

A mes yeux, ce redécoupage est orienté beaucoup plus sur le plan technique, côté efficacité. Ça faisait longtemps qu’on discutait de cela. Je me rappelle d’ailleurs que j’en avais parlé avec l’ancien ministre de l’Intérieur, Simon Nyandwi, lui disant qu’il ne peut y avoir de performances avec d’aussi petites communes.

Entre autres motifs évoqués liés à ce nouveau redécoupage, le désir d’une administration de proximité au service de la population. Or, dans le passé, de nouvelles entités administratives avaient été créées sous ce même motif.
N’y a-t-il pas une incohérence ?

Avant 1982, on avait huit provinces et des communes assez vastes. Aujourd’hui, on revient presque à cette situation. L’efficacité ne se trouve pas dans le redécoupage en lui-même, elle se trouve dans la manière dont les élites gèrent la chose publique. Le redécoupage ne sera pas grand-chose sans la redevabilité des élus, la transparence administrative et la maturité politique des électeurs, des citoyens.

La loi est claire. Deux fois par an, l’administration communale doit montrer à la population, aux organisations de la société civile, au secteur privé, … le bilan de son action. Si les différentes parties prenantes étaient mobilisées pour les valeurs comme la redevabilité, le travail bien fait, … il n’y a pas de doute que ce redécoupage pourrait produire des résultats meilleurs que dans le passé. Si tel n’est pas le cas, on tomberait dans l’adage qui dit ‘’Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que tout change’’ (D’après le roman ‘’Le Guépard’’ de Giuseppe Tomasi).

Le Burundi ne transfère actuellement que 5,28% du PIB aux collectivités locales. Avec le nouveau redécoupage, peut-on espérer que ce chiffre soit revu à la hausse ?

Si les choses étaient organisées correctement, les communes pourraient elles-mêmes s’auto-prendre en charge. Il faut laisser aux communes la latitude de fixer leurs propres besoins en fonction de leur volonté de produire. A la limite, ce pourcentage pourrait être même réduit puisque les communes disposent d’une assiette fiscale solide, du moins potentiellement. Ou alors transférer à une commune qui a des difficultés.
Pour moi, ce n’est pas tant le transfert de financements, c’est la capacité de gestion des communes, la capacité de concevoir un développement, d’interagir notamment avec le secteur privé pour monter des industries par exemple. La commune pourrait faciliter la tâche à des industriels pour implanter des industries agro-alimentaires fabriquant des boîtes de conserve à Cibitoke par exemple, des industries de cimenterie à Bukemba (Province Rutana), C’est comme cela notamment que le chômage serait résorbé.

Justement, la nouvelle loi prévoit que la décentralisation doit ouvrir la porte aux opérateurs économiques privés dans le cadre du partenariat public et privé. Pourtant, il y a des préalables à cela. Votre avis ?

Le principal préalable à cela, c’est la sécurité. Si vous avez un pays qui, tous les dix ans en moyenne, sombre dans une crise, est-ce que vous aurez un opérateur économique qui va investir 100 milliards dans un projet ? Non ! J’ai un ami hollandais qui était colonel de l’armée onusienne dans le cadre d’une opération de maintien de la paix en Angola. Il a demandé à un paysan angolais pourquoi il n’avait cultivé qu’une petite surface de son immense terrain, assez fertile d’ailleurs. A peine, avait estimé le colonel néerlandais, de quoi nourrir la famille, payer un pagne à sa femme et payer les études des enfants. Et le paysan de lui dire : « Comment voulez-vous que j’investisse autant d’efforts dans l’agriculture alors que je ne suis même pas sûr d’en récolter les fruits ? ». C’était du temps de la guerre avec Savimbi.

Là où il y a l’insécurité, les gens n’investissent pas. Il faut des préalables socio-politiques pour favoriser l’investissement. Prenons l’exemple de la commune Rugombo en province Cibitoke. Lorsque c’est la saison de la récolte des tomates, toute la production ne trouve pas d’acheteurs surtout avec la fermeture de la frontière rwandaise. Pourquoi on n’a pas d’industries agro-alimentaires pour transformer les tomates en boîtes de conserve exportables à l’étranger et donc pouvant amener des devises ? Voilà le préalable qui fait que les gens, craignent l’insécurité qui est récurrente, n’investissent pas.

Sans la sécurité, ce partenariat public-privé n’aura pas lieu même avec le nouveau redécoupage.

A-t-on tiré les leçons de l’échec de la précédente décentralisation qui avait notamment mis en place trois communes en mairie de Bujumbura ?

En mairie de Bujumbura, il n’y a eu qu’une décentralisation partielle. Les trois communes n’ont pas réellement d’autonomie de gestion parce que les différentes taxes vont à la mairie de Bujumbura. En revanche, dans la nouvelle loi, c’est la même loi communale qui prévaut, qui va régir des espaces plus étendus.

Forum des lecteurs d'Iwacu

16 réactions
  1. Stan Siyomana

    1. La carte montre un regroupage administratif avec 5 provinces qui ont plus ou moins la même superficie. Peut-être que le petit coin du pays du nord-est aurait pu être rattaché à Butanyerera, car il est trop loin du chef-lieu de la province à Cankuzo.
    2. Du moins au début, les provinces de Butanyerera et de Buhumuza pourraient avoir un important désavantage économico-social par rapport à celles qui ont la capitale économique, la capitale économique, la future mine de nickel de Musongati, les ports de Bujumbura, Rumonge et Nyanza-Lac.

  2. Stan Siyomana

    1. Vous écrivez:« De même, la Tanzanie (D’une superficie plus de dix fois supérieure à celle du Burundi), ne compte que 169 districts et transfère 29% de son PIB aux collectivités locales… »
    2. Mon commentaire
    a). Selon en.wikipedia.org, la superficie de la Tanzanie (947.303 km carrés) est 34 fois plus grande que celle du Burundi (27.834 km carrés).
    Donc en moyenne, la superficie d’une des 31 régions/mikowa tanzaniennes est un peu plus grande que celle de tout le Burundi.
    b). Je ne comprends pas du tout cette notion de transfer de PIB (et pourquoi un transfer de 29% serait mieux que celui de 5,28%) et si cela serait une mesure du degré de décentralisation.

  3. arsène

    J’ai oublié d’indiquer que mon le premier paragraphe de mon commentaire est un extrait de l’article. Merci de ne pas m’en tenir rigueur.

  4. arsène

    Le texte cite l’exemple du Rwanda qui compte 30 districts (communes) et transfère 30% du PIB aux collectivités locales au moment où le Burundi qui en compte 119, ne transfère que 5,28% du PIB aux collectivités locales. De même, la Tanzanie (D’une superficie plus de dix fois supérieure à celle du Burundi), ne compte que 169 districts et transfère 29% de son PIB aux collectivités locales.

    Nos dirigeants ont cette particularité d’établir des causalités là où personne ne l’attend et surtout, là où la logique commanderait de ne pas y penser. Les exemples sont légion comme un ministre qui justifiait les dépenses et promettait qu’il n’y aurait plus de délestage. La suite est qu’il y en a eu plus. Il y a aussi les promesses : sur les résultats des enquêtes pour lesquels la réponse est un classique « amatohoza aracabandanya » pour clore toute recherche de la vérité puisque lesdites enquêtes peuvent durer plusieurs décennies.

    Pour revenir à ce fameux pourcentage du PIB. Nos parlementaires ont quand même été d’accord avec le ministre. Très surprenant et tout de même déplorable. Les collectivités sont une constante que le pays soit découpé en deux ou en un millier d’entités administratives. Le PIB, lui ne dépend ni de la tailles des entités, ni de celle des communautés. C’est un choix politique que de consacrer 5.28% de son PIB aux collectivités locales et personne ne pourrait montrer comment ce pourcentage est une fonction directe de l’ensemble des communautés locale. Même dans l’hypothèse impossible de diminuer le nombre de communautés, celles-ci recevraient peut-être un peu plus de fonds mais le pourcentage vis-à-vis du PIB restera le même.
    Concernant l’idée que le développement adviendra par le fait qu’il y aura désormais une quarantaine de communes, ceci n’est qu’une illusion et le gouvernement ne l’ignore pas. Il y aura certes moins d’administrateurs et moins de gouverneurs, partant moins de dirigeants incompétents à la tête d’entités administratives mais cela n’est pas la panacée. Il aurait peut-être fallu diminuer le nombre de ministres, le nombre de généraux, et aussi et surtout, confier les responsabilités à des personnes compétentes et intègres. Cet argument ne convainc pas. Ils osent pourtant affirmer que la réussite du partenariat public-privé est une fonction directe de la taille des entités administratives. Une corrélation que même les grands défenseurs de cette fausse-bonne idées ne pourraient prouver.

    Pour illustrer mon propos, je prends l’exemple de la Suisse qui a 1.5 fois la taille du Burundi. Elle compte plus de 2 000 communes. La superficie moyenne d’une commune burundaise est de 233 km2 alors qu’elle est de seulement 19 km2 pour les communes en Suisse. Cela n’empêche pourtant pas la Suisse d’être l’un des pays les plus riches de la planète.

    J’irais même plus lois pour dire qu’il faudrait également repenser tant le rôle que le nombre de parlementaires : ils ne font pratiquement rien qui puisse justifier leur existence en tant que pouvoir législatif puisqu’ils sont toujours d’accord avec le gouvernement même dans des situations décriées par le peuple. La plupart des lecteurs savent bien que tous les échecs que le Burundi a connus ces dernières années sont essentiellement le résultat de l’approbation par les représentants du peuple de projets ou lois souvent farfelues soumis par le gouvernement.
    Concernant le redécoupage, c’est le parti actuellement au pouvoir qui avait par exemple décidé que les zones de Bujumbura deviennent toutes des communes pour finalement faire marche arrière. Il en a ensuite créé de nouvelles qui vont à nouveau disparaître. C’est pareil pour la province de Rumonge qui n’aura existé que le temps d’un mandat présidentiel. Un pays a-t-il vraiment besoin de ça pour prospérer, se développer ?

    Ce redécoupage pose un autre problème : celui de la négation de l’histoire. Il y a généralement dans chaque nom de commune et province une histoire que l’on aurait intérêt à garder. Or, nous voyons que de nouvelles dénominations remplacent les anciennes. Alors que l’on voit dans la diminutions des entités administrative le salut de notre économie, on peut être surpris de voir que l’on se permet d’avoir deux capitales avec tout ce que cela implique.

    L’article ne dit pas s’il y aura création de nouvelles collines pour achever ce redécoupage !
    Tout ceci ne donne-t-il pas la sensation de déjà vu ?
    Il fut une époque où un dirigeant a changé le nom de son pays, le nom d’un fleuve que le pays partageait pourtant avec son voisin,…. Même les citoyens étaient également contraints de changer leurs noms pour être « authentiques » comme leur dirigeant suprême.

    Lorsque Montesquieu expliquait le principe de séparation des pouvoirs, il disait que « tout serait perdu si le même homme […] exerçait ces trois pouvoirs : celui de faire des lois, celui d’exécuter les résolutions publiques et celui de juger les crimes et les différends des particuliers ». Il semble que nous sommes dans ce cas de figure depuis quelques années déjà.

    Au nom du développement, que de drôles de choses se disent et se font…

    • Gacece

      @arsène
      Vous écrivez trop de choses pour ne rien dire. Vos arguments sont vides de sens.
      Soyons dans le concret si vous permettez (je le fais quand même, même si vous ne le permettez pas) :

      – Les administrateurs et les gouverneurs, sans oublier le personnel administratif et technique (agronomes et leurs assistants, ingénieurs, inspecteurs scolaires et leur personnel de soutien,…) de chaque province, sont directement rémunérés par l’État. Faites le décompte de toutes ces personnes et les dépenses afférentes, et calculez le total des fonds alloués à leurs salaires et autres frais de fonctionnement (véhicules de fonction, équipements de bureau, frais de déplacement, frais de mission ou de déplacement, frais de location d’équipement, location et/ou entretien de bâtiments,… etc, etc.).

      – Si on part de 18 provinces à 5 provinces, vous vous rendrez vite compte que l’économie faite en diminuant leur nombre est substantielle. De même, si on part de 118 communes à 42, vous verrez également que l’économie dégagée par la diminution de leur nombre est également non négligeable.

      – Toutes les personnes précitées et les dépenses de leurs entités respectives ne font pas partie des « collectivités locales » puisque ce sont les dépenses directes de l’État. En injectant les sommes ainsi dégagées dans les collectivités, vous verrez que le pourcentage de 5,28% va monter de façon exponentielle.

      Alors désolé mais c’est vous qui mentez… à coup de comparaisons improbables!.. Ou alors c’est le manque de compétence qui vous fait défaut… Et pourtant, vous le reprochez aux autres!

      Sans rancune!

      • arsène

        @Gacece
        Je me permets de réagir à ce que vous avez dit de mon commentaire et je le fais par un autre long texte espérant que cette fois-ci vous ne le trouverez pas aussi vide de sens que le premier.

        Pour commencer, je vous remercie pour votre commentaire et surtout pour votre clin d’œil quant à l’absurdité de mon propos. C’est sympa de l’avoir lu jusqu’à la fin; peu de gens liraient un texte vide de sens jusqu’à la fin comme vous l’avez fait. Le forum permet de nous exprimer et nos différents commentaires ne sont pas comme des vérités bibliques. Vous avez trouvé le mien vide de sens. C’est votre appréciation. Je ne la trouve pas très bienveillante mais je la respecte.

        Vous débuter par ceci: « Vous écrivez trop de choses pour ne rien dire. Vos arguments sont vides de sens. Soyons dans le concret si vous permettez (je le fais quand même, même si vous ne le permettez pas). »

        Je ne suis pas d’accord avec vous. Vous ai-je empêché d’être dans le concret ? De quel droit vous l’empêcherais-je ?

        Concernant les chiffres que vous donnez, vous avez raison de dire que l’État pourra faire des économies sur les salaires des 13 gouverneurs et 76 administrateurs en moins, de même que sur les frais de fonctionnement et les équipements. Vous ne dites cependant pas si ces personnes vont se retrouver sans travail ou si elles seront placées ailleurs où elles seraient même peut-être mieux rémunérées. Le cas de l’ancien directeur de l’OTRACO (Albert Maniratunga, pour ne pas le citer) est celui qui me vient tout de suite en tête.

        Vous parlez de véhicules de fonction. Il m’avait semblé que le gouvernement avait à un moment donné mis en place la politique de charroi zéro. Concernant les agronomes, ingénieurs, assistants,…dont le nombre serait désormais réduit, je m’inscris en faux et je vous confirme que je suis très bien placé pour vous dire que le Burundi ne peut pas se passer des services d’agronomes en nombre. Ceux qui sont sur le terrain ne suffisent déjà pas. Vous ne devez pas l’ignorer, jusque vers la fin de la deuxième république, le Burundi avait un seul institut agricole (ITAB Gitega, Zege) avant qu’il n’en soit créé plusieurs à cycle court, par la suite devenus tous à cycle long (Karuzi, Mahwa, Gisozi, Kigamba, Gihanga). Cette volonté de former de plus en plus d’agronomes traduit logiquement celle de répondre un besoin réel.

        Je pense ainsi que l’idée de dire que le redécoupage permettra d’augmenter le pourcentage du PIB alloué aux collectivités ne tient pas. Les agronomes et autres fonctionnaires ne seront peut-être plus appelés « agronomes provinciaux ou communaux » mais ne seront pas révoqués pour autant ; ils continueront à percevoir leurs salaires.

        Dire que le nombre d’agronomes et autres collaborateurs va diminuer – ce qui pourrait bien arriver à se référer aux décisions souvent très étonnantes que nous observons depuis quelques temps – reviendrait à dire que l’État ferait des coupes dans tous les secteurs initialement liées respectivement aux provinces et communes. Pourtant, il n’y a pas longtemps, le ministre de la santé annonçait la création de 116 hôpitaux communaux pour concrétiser la promesse du président de doter chaque commune d’un hôpital. Il faudrait alors enterrer ce projet ou admettre que la fusion de communes n’entraînera pas forcément la diminution du personnel.

        Quant à l’entretien des bâtiments, penser qu’il y aura économie sur ces frais est un leurre. Les bâtiments ne seront pas abandonnés. Si c’était le cas, le coût serait plus élevé que celui de leur entretien.

        Vous dites que l’économie dégagée par la diminution de leur nombre d’entités administrative sera non négligeable et qu’en injectant les sommes ainsi dégagées dans les collectivités fera que le pourcentage de 5,28% du va monter de façon exponentielle.
        Si jusqu’ici nous nous raisonnions dans l’abstrait, j’aime bien que vous évoquiez enfin un chiffre quoiqu’il soit difficile de savoir à quoi se réfère la montée exponentielle du pourcentage du PIB que vont enfin recevoir les communautés locales.

        Concrètement, l’article a donné des chiffres : le Rwanda consacre 30% du PIB aux collectivités locales, la Tanzanie 29% et le Burundi 5.28%. J’ai peut-être eu tort d’être sceptique mais voyons ce que disent les performances du Burundi.
        La Banque mondiale indique pour le Burundi le PIB de 2.5 milliards de dollars (USD) pour l’année 2022.
        https://fr.countryeconomy.com/pays/burundi
        Si l’on part de ce chiffre, on voit que le Burundi consacre aux communautés locales 5.28% de 2.5 milliards, soit 132 millions.

        En suivant votre raisonnement, le Burundi pourrait faire mieux ou tout au moins autant que la Tanzanie ou le Rwanda en termes de transfert de moyens aux communautés locales, soit en passant de 5.28% à 29 – 30% du PIB. Ces deux derniers pourcentages donnent le chiffre de 725 à 750 millions.
        Il faudrait être naïf pour croire que même dans l’hypothèse d’un licenciement massif (soit en ne gardant aucun collaborateur des anciennes entités administratives), le Burundi puisse consacrer désormais six fois plus de moyens aux communautés locales.

        Contrairement à ce que vous dites, les communautés locales restent inchangées quoi qu’il arrive et l’on peut douter que le PIB augmente par le seul fait que le nombre de provinces et communes diminue.

        Pour terminer, j’aimerais dire un mot sur votre dernière phrase : « Alors désolé mais c’est vous qui mentez… à coup de comparaisons improbables!.. Ou alors c’est le manque de compétence qui vous fait défaut… Et pourtant, vous le reprochez aux autres! ».

        Je n’ai pas menti, j’ai exprimé une opinion très réaliste que je peux soutenir avec des arguments tant de bon sens que scientifiques.

        Vous parlez d’un manque de compétence qui me fait défaut. Merci. Pourquoi alors ne me croyez-vous pas si ce qui, selon vous, me fait défaut est un manque de compétence ?

        Je n’ai peut-être pas de compétences politiques mais rassurez-vous, j’en ai de scientifiques reconnues et très solides qui me permettent d’analyser les politiques publiques mieux que la plupart de nos politiciens burundais.

      • Gacece

        @arsène
        « Ou alors c’est le manque de compétence qui vous fait défaut. »

        Le passage se voulait « ironique ». Et c’était voulu ainsi. Vous l’avez très bien compris : trop de compétence!(remarquez le singulier).

        Aussi, vous êtes d’accord avec vous-même et ce n’est pas un crime… dans ce cas-ci. (Je ne vous accuse de rien. J’insiste pour souligner qu’un criminel est souvent d’accord avec lui-même.

        Les restructurations sont faites pour améliorer le rendement de l’activité économique et/ou commerciale. Elles impliquent des mises à pieds, des coupures budgétaires, des abandons de programmes et pratiques inefficaces au profit des nouvelles, etc.

        Question super pertinente… On construit 116 hôpitaux et on diminue le nombre de communes à 42 ou on diminue le nombre de communes à 42 et on construit quand même 116 hôpitaux) : vous rendez-vous compte que les hôpitaux resteront là où ils auront été construits même si le nom de la commune change?

        Question purement technique (et scientifique) : à votre avis, sur quel ratio devrait-on se fonder pour déterminer le nombre d’agronomes au Burundi?

        Parlant de « la compétence », arrêtez de critiquer, proposez des solutions ou des chemins de solutions, et défendez-les avec vos arguments « tant de bon sens et scientifiques ». Comprenez-vous alors pourquoi je ne vous crois pas?

        Je ne veux pas savoir si cela ne va pas fonctionner… Je veux savoir ce que vous proposez… qui pourrait mieux fonctionner.

        • arsène

          @Gacece
          « Ou alors c’est le manque de compétence qui vous fait défaut. »
          Le passage se voulait « ironique ». Et c’était voulu ainsi. Vous l’avez très bien compris : trop de
          compétence!(remarquez le singulier).»

          Vous ne manquez pas d’idée M. Gacece (j’utilise le singulier aussi puisque vous semblez vouloir que je relise Maurice Grevisse).

          Il y a un peu plus de cinq ans, quand A. Karayenga a publié une lettre ouverte à … Gacece pour votre apologie du viol en soutien aux Imbonerakure qui chantaient « Tera inda abakeba bavyare imbonerakure ». Vous vous êtes évertué à dire que l’expression « engrossez » (Tera inda) ne signifiait pas nécessairement le viol.
          Vous avez aussi défendu, avec des arguments contraires aux règles élémentaires du droit, que le troisième mandat de Nkurunziza était tout à fait légal du moment qu’il avait été jugé comme tel par la Cour constitutionnelle burundaise. Vous ajoutiez à cela que le jugement de la Chambre d’appel de l’EAC n’avait aucune valeur. Plusieurs personnes vous ont montré que vous aviez tort mais vous vous êtes obstiné à défendre vos arguments alors que le droit avait parlé. Vous comprendrez que je ne doute pas de vos capacités intellectuelles. Seulement, je veux dire que vos opinions sont souvent singulières et je ne vous apprends rien puisque vous pouvez en juger par le nombre de réactions à vos commentaires.

          «Aussi, vous êtes d’accord avec vous-même et ce n’est pas un crime… dans ce cas-ci. (Je ne vous
          accuse de rien. J’insiste pour souligner qu’un criminel est souvent d’accord avec lui-même.»

          Ici vous allez jusqu’à me qualifier de criminel juste parce que je critique une politique que vous défendez bec et ongle. C’est quand même surprenant quoique pas vraiment étonnant parce que bien de Burundais ont été qualifiés comme tels pour avoir osé exprimer leur opinion. Ils sont actuellement exilés ou croupissent en prison. À ce sujet, vous serez d’accord avec moi pour une fois, j’imagine.

          «Les restructurations sont faites pour améliorer le rendement de l’activité économique et/ou
          commerciale. Elles impliquent des mises à pieds, des coupures budgétaires, des abandons de
          programmes et pratiques inefficaces au profit des nouvelles, etc.»

          Quand je lis ceci j’hallucine ! Il me semble que vous ne vivez pas dans le même univers que la plupart des Burundais. Est-ce ce que vous tirez vos affirmations des principes de l’économie du développement ou même de l’économie tout court ?
          Le Burundi a connu dans le passé une politique de restructuration pensée par de grands économistes : le plan d’ajustement structurel (PAS). Tous les outils que vous citez y étaient. Vous pouvez en faire le bilan.
          Quant aux pratiques inefficaces, peut-être devriez-vous jeter un regard sur ce qui se passe et si vous arrivez à voir ce qui marche, vous verrez en même temps ce qui ne marche pas.

          Une parenthèse pour vous dire qu’une mise à pied n’est pas une mesure de restructuration mais une sanction. Par ailleurs, je ne vous suis pas l

          «Question super pertinente… On construit 116 hôpitaux et on diminue le nombre de
          communes à 42 ou on diminue le nombre de communes à 42 et on construit quand même 116
          hôpitaux) : vous rendez-vous compte que les hôpitaux resteront là où ils auront été construits
          même si le nom de la commune change?»

          Ce que vous dites est trop beau : 116 hôpitaux communaux dans 42 communes. Je ne suis pas surpris que cela vienne de vous. J’ai l’impression que vous êtes en campagne. Seulement, plutôt que de construire le premier de ces dizaines d’hôpitaux, le contribuable est forcé à payer, en plus de ses impôts et autres taxes, des contributions incessantes pour la construction de stades, de palais, etc. Le pire étant que, dans la logique de prédation qui est devenue la règle, à l’instar de la part du PIB allouée aux collectivités locale, il y aura peut-être 5.28% de ces contributions forcées qui serviront au projet auquel pour lequel elles ont été collectées.

          «Question purement technique (et scientifique) : à votre avis, sur quel ratio devrait-on se
          fonder pour déterminer le nombre d’agronomes au Burundi?»

          Ma réponse : autant d’agronomes que de besoin et Dieu sait combien le Burundi en a besoin. Une certitude, c’est que diminuer leur nombre sera catastrophique pour la sécurité alimentaire.

          «Parlant de « la compétence », arrêtez de critiquer, proposez des solutions ou des chemins de
          solutions, et défendez-les avec vos arguments « tant de bon sens et scientifiques.
          Comprenez-vous alors pourquoi je ne vous crois pas?
          Je ne veux pas savoir si cela ne va pas fonctionner… Je veux savoir ce que vous proposez… qui
          pourrait mieux fonctionner.»

          Je comprends tout à fait pourquoi vous ne me croyez pas : parce que je ne dis pas ce que vous voulez entendre. Vous voulez que je propose des solutions. Si la situation au Burundi empire, ce n’est pas parce qu’il manque de proposition de solutions. Je crois même qu’il y en a trop. Alors comme rien ne va, les autorités peinent à fixer des priorités ou ne voient pas l’intérêt de les mettre en œuvre, prédation obligeant. C’est mon impression.

          Si vous en voulez quelques-unes, je vous renvoie au forum national sur le développement de 2021:
          https://www.presidence.gov.bi/2021/11/18/un-forum-national-pour-le-developpement-au-burundi/
          et à l’article d’Iwacu publié une année plus tard :
          https://www.iwacu-burundi.org/forum-national-sur-le-developpement-du-burundi-la-deception/

          Enfin, si, comme vos positions semblent le montrer, vous faites partie des organes dirigeants du pays, vous pouvez passer une annonce à travers les médias ou organiser des ateliers ou colloques, nous enverrons nos contributions.

        • Gacece

          @arsène
          – « Ou alors c’est le manque de (compétence qui vous fait défaut). » Remarquez les parenthèses et voyez le texte en gras ci-dessous.
          Comprenez ce que vous voulez, mais proposer des solutions ne me semble pas être votre force.

          – Pour l’histoire de « engrosser », un certain Doudou Diène a démissionné quelque temps après parce qu’il avait présenté la même interprétation que la vôtre (allez savoir si c’était une coïncidence).

          – Concernant le nombre d’hôpitaux par commune. Moi j’ai voulu montrer l’absurdité de votre commentaire sur le sujet. Vous dites vous-même qu’il faudrait abandonner le projet de construire 116 hôpitaux puisqu’on va réduire le nombre de communes. Tout ce que vous insinuez d’autre est le fruit de votre imagination.

          – Le ratio : Je m’attendais à une réponse scientifique comme : 1 agronome par tel nombre d’habitants ou agriculteurs ; ou 1 agronome par telle superficie arable ou territoire environnemental; tel nombre d’agronomes par commune selon sa taille, etc. Ce ne sont que des exemples, mais disons que votre réponse « scientifique » a raté la cible.

          « Une parenthèse pour vous dire qu’une mise à pied n’est pas une mesure de restructuration mais une sanction. »

          Ma réponse à cela : Je suis d’accord avec moi-même et ce n’est pas un crime… dans ce cas-ci. (Je ne m’accuse de rien. J’insiste pour souligner qu’un criminel est souvent d’accord avec lui-même).

          Pour les autres commentaires que j’ai faits par le passé, je reste sur mes positions. Vous avez aussi le droit de rester sur les vôtres. Quand on n’est pas d’accord une opinion de quelqu’un, on est en accord avec sa propre opinion (soi-même) ou celle de quelqu’un autre (soi-même également puisqu’on fait sien l’opinion de l’autre). Cela c’était la lune… n’y voyez pas le doigt et ne vous écartez pas du sujet.

          Bonne lecture et vous m’excuserez si je ne participe plus à ce dialogue de sourds.

        • Gacece

          Erreur : c’est Fatsah Ouguergouz et non Doudou Diène.

  5. Riragonya

    Est ce que ce redécoupage changera quelque chose à l’implacable réalité?
    1) Pays le plus pauvre et le plus corrompu au monde.
    2) Ou sont les Gros poissons responsables de cette situation?

    Je viens de faire des vacances au pays .
    La surpopulation au Burundi est une bombe. Je n ai entendu de la Bouche des dirigeants aucune parole qui puisse indiquer une politique / vision quelconque. Tout simplement ahurissant.
    Le degré de pauvreté, de paupérisation de la population a atteint des dimensions abyssales. Les gens meurent presque de faim.
    Et vous parlez de découpage.
    Cela ne changera rien, rien du tout aux problèmes existensiels de la population burundaise.
    PSI: J’ai quitté le Burundi en 1979, le recensement général de la population avait donné: 3 900 000.
    La population actuelle avoisinne les 12 millions.

  6. Freddy Ruyigi

    Tout cela est un changement artificiel. Aussi longtemps que vous avez les memes gens, la meme culture, les memes gouvernants qui n’ont rien compris, cela ne change rien. Le resultat sera tjrs le meme si pas pire.

  7. Kashogi

    « Le candidat aux présidentielles de 2018, estime que la mesure de diminution des entités administratives dans son aspect typiquement économique est une bonne chose en soi. » Le candidat aux présidentielles de 2018? Lapsus clavis!🤷‍♂️

  8. Kashogi

    « Une carte chamboulée:
    La nouvelle province de Bujumbura qui aura comme chef-lieu, la mairie de Bujumbura, comptera notamment les anciennes provinces de Bujumbura-mairie, Bubanza, Cibitoke et Bujumbura. La province Buhumuza à l’est comptera les anciennes provinces de Cankuzo, Muyinga et Ruyigi.
    La nouvelle province de Gitega, quant à elle, comptera les anciennes provinces de Gitega, Muramvya, Mwaro et Karusi. La province de Burunga, au sud, comptera les anciennes provinces de Makamba, Rutana et Rumonge. Enfin, la province de Butanyerera au nord comptera les anciennes provinces de Ngozi, Kirundo et Kayanza. » Et l´actuelle province de Bururi? Mwoba mwayibagiye canke ntigiharurwa muma provinces agize Uburundi?

    • Yan

      Bien vu!
      Par contre Bururi et Burunga n’ont qu’une syllabe de différence. Bururi peut déjà se contenter de cela.

    • Gacece

      @Kashogi
      Votre question est inutile si vous savez comment situer le territoire de la province de Bururi sur une carte du Burundi… mais je vais vous épargner l’effort : Bururi fera partie de « Burunga ».

      Voilà! Satisfait? On vient de parler de Bururi! Franchement, c’est un scandale d’avoir oublié de parler de Bururi! Que l’auteur soit pendu! Il a commis un sacrilège! Le Bandit! L’oublieur d’une province! Le &/(@#*+><[|\]!…*

      *C’était du sarcasme!

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