Les défis soulevés par les directeurs généraux de la Régie nationale des postes (RNP) et de l’Office national des télécommunications (ONATEL) lors de la visite de la ministre en charge de la Communication sont énormes. D’aucuns se demandent si ces établissements publics ne sont pas au bord de la faillite. C’est surtout leurs griefs envers le personnel qui a défrayé la chronique. « Un personnel pléthorique, incompétent et non productif », a déploré la directrice générale de la Régie nationale des postes, un personnel« dont la majorité est incapable de concevoir des projets, encore moins de les exécuter. »Elle envisage de faire ménage au niveau de la boîte. Les agents sont payés sans produire et le poids de la masse salariale plombe les finances de l’entreprise. « Il fut un moment où on payait le personnel plus de 5 milliards de BIF… Le personnel est payé 80% des revenus qu’il enregistre par an alors qu’en principe on ne devrait pas dépasser 30% », regrettera le DG de l’Onatel.
Une question me taraude : Sur base de quels critères objectifs se fait le recrutement du personnel dans les établissements publics et parapublics ? Le recrutement suppose une meilleure adéquation possible entre un poste et une personne. Dans une étude qu’elle a effectuée, l’ONG Observatoire de l’action gouvernementale (OAG) rappelle que « Recruter consiste à positionner la bonne personne à la bonne place au bon moment. C’est une activité stratégique qui vise à combler les postes vacants par des employés qui satisfont aux exigences des postes ». Comment en est-on arrivé là, pour que la Régie nationale des postes se retrouve avec 946 employés dont seulement 40 cadres et l’Onatel engage 424 personnes ?
La rareté de nouveaux emplois accule la jeunesse, surtout, à un chômage de longue durée et les responsables des entreprises publiques subissent des pressions tous azimuts de la part des « personnes influentes » qui cherchent à faire engager « les leurs ». Ainsi, suite aux pressions extérieures, on recrute pêle-mêle sans tenir compte des besoins, des compétences ou du mérite. Ce qui arrive aux deux entreprises- la liste n’est pas exhaustive- est symptomatique. Et devrait servir de leçon aux responsables des entreprises publiques et parapubliques. Il faut du courage pour s’opposer à des ordres qui viennent d’« en haut ». Mais c’est seulement à ce prix qu’ils pourront sauver les entreprises pour l’intérêt de l’entreprise et de l’Etat.
Très intéressante cette idée d’instituer des boites postales pour tous les Burundais. Cela demande bien sûr un investissement assez conséquent, mais cela signifie aussi que la poste crée de nouveaux clients. Dans le temps, dans ma commune, c’était la paroisse qui faisait office de boite postale pour tous les paroissiens. Le dimanche, aux moments des annonces à la fin de la messe, on lisait les noms de toutes les personnes qui ont reçu des lettres. Elles pouvaient passer les retirer. Aujourd’hui nous avons une institution officielle plus décentralisée, celle de umukuru w’umutumba, on pourrait lui confier une boite postale pour les villageois. Je trouve que ce serait un bon début.
La diaspora est un autre marché à renforcer: je me trompe peut-être, les échanges des courriers et colis entre les membres de la diaspora, la famille et correspondants au pays sont aujourd’hui à un degré minimal. Et pourtant beaucoup de membres de la diaspora seraient intéressés si on mettait à disposition un service d’expédition fiable du courrier et colis peu encombrants (exemple petits objets d’arts, t-shirts et habits de style national, sandales, poupées…). Aujourd’hui on se contente d’envoyer occasionnellement quelque chose par le biais d’une personne qui voyage à destination du Burundi ou à l’étranger. N’est-ce pas une perte pour la poste? J’ai aussi entendu qu’il y a des membres de la diaspora qui ont envoyé des courriers par voie postale, mais que ceux-ci ne sont pas arrivés à destination. On suspecte qu’ils ont été ouverts à la poste en croyant qu’ils contenaient des dollars et des euros. Ensuite poubelle. Il faut faire de la pub et démentir ce genre de rumeurs.
Je regarde les commentaires ci-dessous, mais aucun ne parle de sabotage!… Vous-êtes vous demandé s’il ne persiste pas des éléments dans la fonction publique qui n’ont aucun autre objectif que celui de saboter toute action gouvernementale?
Pour toutes sortes de raisons… ils veulent peut-être garder des privilèges acquis (pourquoi pas?) ; des anciens qui ne veulent pas que les nouveaux maîtrisent leur travail pour les remplacer plus tard ; mépris à l’égard de nouveaux employés (pourquoi pas?) ; des opposants au gouvernement qui ne veulent pas le voir réussir (pourquoi pas?) ; des incapables qui qui sont confortablement installés dans leur incompétence (pourquoi pas?)…
Quelquefois le problème se trouve ailleurs… que… ce que l’on voit ou que ce qu’on l’on veut voir ou que ce que l’on veut faire croire!
Une réforme s’impose! La Régie Nationale des Postes a besoin de se moderniser. Aucune entreprise étrangère,quoiqu’intéressée à investir dans le pays, ne pourra venir s’installer dans un pays où elle ne sera pas capable d’envoyer une facture ou un état de compte à une adresse reconnue de chaque citoyen.
Chaque citoyen devrait avoir une adresse postale personnelle et personalisée à laquelle il peut recevoir du courrier oridinaire, de n’importe où dans le monde, sans devoir se déplacer pour le récupérer à un bureau de poste, ou « avoir-vent-d’un-courrier-qui-l’attend-à-la poste », chez quelqu’un ou au bureau communal ou à la paroisse. »
C’est aussi cela le dévéloppement! Le gouvernement devrait revoir de fond en comble le système postal burundais et procéder à des changements majeurs garantissant une livraison garantie et sécuritaire du courrier à chaque individu résidant au pays. Pour faire simplement, chaque résidence ou entreprise burundaise devrait avoir sa porpre adresse, indistincte de celle de toutes les autres du pays. C’est juste une idée!
« Le gouvernement devrait revoir de fond en comble le système postal burundais et procéder à des changements majeurs garantissant une livraison garantie et sécuritaire du courrier à chaque individu résidant au pays. Pour faire simplement, chaque résidence ou entreprise burundaise devrait avoir sa porpre adresse, indistincte de celle de toutes les autres du pays. C’est juste une idée! »
L’idée est bonne mais idéaliste. On peut difficilement imaginer un facteur parcourant les campagnes burundaises pour distribuer du courrier. Néanmoins, on peut supprimer les poste de « planton » pour que le courrier de l’administration ou des entreprises basées dans les villes soit acheminé par la poste. C’est faisable. On peut aussi imaginer que l’État puisse organiser ses services pour que les citoyens puissent recevoir ou récupérer les documents dont ils ont besoin sans devoir perdre des journées entières pour se rendre au chef-lieu de leur province ou à Bujumbura. Je pense notamment à la justice: la poste pourrait bien livrer les décisions de justice ou tout autre document échangé entre les tribunaux et les justiciables. Il faudrait évidemment évidemment en un lieu tel que le bureau de la zone ou de la commune.
Quant à l’idée d’avoir une adresse, c’est l’idéal mais cela n’est hélas pas réalisable dans futur proche.
Je me rappelle, une dizaine d’années en arrière, j’ai eu besoin d’envoyer un courrier recommandé au Tribunal de Grande Instance de Muramvya. Étant à l’étranger, je n’avais pas d’autres possibilités. J’ai appeler le greffe du tribunal qui m’a répondu que le Tribunal n’a pas d’adresse. J’ai ensuite contacté le ministère de la Justice qui m’a dit la même chose. Pourtant, le TGI de Muramvya n’est pas en pleine campagne; c’est même pratiquement en ville de Muramvya.
Je me suis finalement adressé à la Direction générale de la poste qui, confirmant les informations que j’avais déjà obtenues, m’a indiqué un moyen de faire parvenir le courrier au destinataire: il fallait adresser le courrier au TGI mais aux bons soins des Postes,Téléphones, Télégraphes (PTT) de Muramvya (j’ignorais que les PTT existaient encore!). J’ai demandé l’adresse des PTT et la réponse fut que le bureau n’a pas d’adresse mais que tout le monde à Muramvya en connaît l’emplacement. Un agent des PTT s’est alors chargé de transmettre le courrier (contre signature). Et, ça a marché!
C’est évidemment déplorable: il y aurait moyen de faire plus simple en dotant les bureaux de l’administration d’une adresse.
@arsène
Oui c’est idéaliste, mais je suis confiant que c’est faisable… à court terme même! Je vous expose mon idée : De l’étranger, on a un pays, subdivisé en provinces, subdivisées en communes, subdivisées en zones, subdivisées en collines, subdivisées en sous-collines (uducimbiri)… qui sont parcourues par au moins 1 route, chemin rural, sentier, avenue, etc.
Essayons de construire un code postal à partir de cette succession :
Code de province :
Le Burundi a 18 provinces. Pour éviter toute confusion, on va utiliser une lettre de l’alphabet (au lieu d’un chiffre pour une raisons évidente) pour chaque province. On évitera également d’utiliser les lettres suivantes : i pour sa ressemblance à L, O pour sa ressemblance au chiffre 0, C pour sa ressemblance au S (confusion de leur prononciation en français et en Kirundi). On peut aussi choisir d’identifier chaque province par un code à 2 lettres (significatives et distinctives) comme aux États-Unis pour les États ou au Canada pour les provinces.
Donc, si on décide que les lettres sont attribuées par ordre alphabétique des noms des provinces, on peut donner à Bubanza la lettre « A » et Ruyigi aura la lettre « U ». Notez que l’attribution des lettres peut être aléatoire ou basée sur d’autres critères comme les points cardinaux, la proximité avec Bujumbura ou Gitega, etc.
Code de la commune
Comme pour les provinces, il y a au moins 2 provinces qui ont plus de 10 communes. Adoptons le même principe et utilisons les lettres.
Code de la zone
Je ne pense pas qu’il y a une commune qui a plus de 10 zones. On peut alors utiliser les chiffres de 1 à 9 (en évitant le 0 pour la même raison que ci-dessus).
Code de la colline et numéro de maison
Rendus au niveau de la zone, il est facile d’attribuer un code de 3 chiffres ou 4 chiffres (incluant le 0 puisqu’on saura qu’après les codes de province, commune et zone il n’y aura que des chiffres) à chaque route ou chemain traversant chaque colline et sur laquelle se trouve une maison ou résidence. De plus, il n’y a aucune commune, même en ville, qui a plus de 9999 noms de rues. Donc, les petites villes et centres de négoce peuvent être considérés comme des collines et non comme des communes ou des zones.
Le reste ne sera que le numéro attribué à la maison se trouvant sur cette route.
Maintenant, voici un exemple d’adressage :
M. Prénom Nom
24 Ruyaga
Gihogazi, Karuzi JC3122
Burundi
Voilà! On a un code postal complet pour envoyer une correspondance à n’importe quelle adresse au Burundi, de n’importe où dans le monde : JC30122.
J pour Karuzi, C pour Gihogazi, 3 pour la zone dans laquelle se trouve la colline Ruyaga, 0122 pour le numéro de la rue, chemin, sentier, avenue,etc. attribué par la zone … et 24 le numéro sur la porte de la maison.
Que les numéros soient semblables sur une même colline ne poserait aucun problème puisque les 4 derniers chiffres du code postal seraient là pour indiquer sur quel numéro de route (sur la même colline) la lettre est envoyée.
D’autres personnes pourraient avoir de meilleures idées, mais il faut de la volonté… et une action gouvernementale pour des changements d’une telle envergure. C’est aussi un débat à continuer à enrichir.
Cela serait tellement facile pour tout Burundais de savoir qu’il peut recevoir un document qu’il a demandé, directement chez lui, sans devoir débourser des frais de déplacement pour se rendre au bureau de province pour le récupérer. Aucune garantie non plus qu’il ne fera pas plus d’un déplacement.
NOTE DE LA REDACTION
Nous saluons la qualité des interventions de M.Gacece, souvent constructif !
Bravo à la fécondité de votre imagination.
Votre suggestion pourrait tripler le chiffre d’affaires de la poste, donner des idées à d’autres livreurs de colis, rendre service à des millions de clients qui n’attendent que cette occasion en profiter!
Cette occasion pour en profiter…
« Il faut du courage pour s’opposer à des ordres qui viennent d’« en haut ». Mais c’est seulement à ce prix qu’ils pourront sauver les entreprises pour l’intérêt de l’entreprise et de l’Etat. »
Pauvres DG. C’est ce qu’on appelle être entre le marteau et l’enclume : Pression des hauts dignitaires sur eux, contraintes de la loi. C’est dur d’être mandataire dans le pays de Ntare Rushatsi
Osons le dire , » Jereve »:
Le pays était aussi corrompu sous les anciens régimes. Mais on n’était pas bon dernier dans le classement Transparency International. On se moquait à l’époque de la Centrafique de Bedel Bokassa, de l’Uganda d’Idi Amin et meme du Zaire de Mobutu.
Nous nous camparions au Rwanda de Havyarimana.
Maintenant c’est le monde entier se moque de nous.
La réplique à l’emporte piece qu on utilisait maintenant est la suite: Dans les regimes passés on utilisait une brouette pour voler, maintenant on prend une pelle chargeuse.
I l y a maintenant des dignitaires qui ont des niveaux à 8 étages
Ces entreprises ont pourtant bien fonctionné pendant les anciens régimes; les fonctionnaires qui y travaillaient avaient un certain prestige. Non, je ne dis pas que les anciens régimes étaient des meilleurs gestionnaires, mais on a droit de se demander le pourquoi de cette dégringolade maintenant. Oh vous pouvez répliquer que ce sont les séquelles des guerres et troubles passées et ou à cause du coronavirus. Ce n’est pas exclu. Mais il y a d’autres nouveaux comportements qui expliquent cette descente aux enfers, comportements sur lesquels on préfère garder le silence et tracer ainsi la voie à d’autres faillites.
On connait comment se fait le recrutement depuis 2005.
Dans le temps, on prenait d’abord les meilleurs.
On recolte ce qu’on seme.
Pour couronner le tout, le super ministre decrete un recensement ethnique dans les entreprises.
On dirait que le Burundi n’apprend rien. Comme Haiti
« … Il faut du courage pour s’opposer à des ordres qui viennent d’« en haut » » !
Ces chefs d’entreprises sont pris en otage ! Comment s’opposer aux ordres de l’autorité capable de te faire partir du poste ? Voilà umwera uva ibukuru ugakwira hose !!!
Il faudrait plutôt analyser les origines du chômage des jeunes et proposer des solutions sur le long terme. Si non, nous allons droit dans le mur.