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Recrudescence des cas de viols à Cibitoke

05/05/2013 Commentaires fermés sur Recrudescence des cas de viols à Cibitoke

Le phénomène des violences sexuelles prend une ampleur excessive dans la province de Cibitoke. Des femmes âgées et des personnes présentant un handicap mental ou physique sont de plus en plus visées. Cette situation inquiète les défenseurs des droits de l’Homme dans cette province.

Jacqueline Nkuriragenda est une jeune fille mal voyante. Elle habite la 9 éme avenue au chef-lieu de la province. Comme le témoigne sa mère, elle a été violée le 26 mars 2012. « D’habitude ma fille rentrait avant la tombée de la nuit. Mais ce jour, on l’a attendue, mais en vain. On s’est résolu d’aller la chercher et on l’a retrouvée dans la brousse où elle venait d’être violée par un homme dont l’identité reste toujours inconnue », raconte avec amertume Judith Ntakobazongira, mère de la victime.
Ce cas est loin d’être isolé. Julienne Nshimirimana 17 ans, a un problème mental. Elle habite la commune Murwi et a été violée en février. Des sources de son entourage indiquent qu’elle a été violée et l’auteur de ce forfait s’est enfui. Nshimirimana est pour le moment enceinte.

Le nombre de victimes des violences sexuelles a sensiblement augmenté dans toutes les communes de la province de Cibitoke durant le premier trimestre de l’année 2012.
Selon les informations recueillies sur place, plus de 32 cas de viol sont déjà répertoriés dans la province de Cibitoke durant cette période. D’après un défenseur des droits de l’Homme, plus de dix cas sont enregistrés par mois. « Il s’agit seulement des cas qui sont connus par nos services. Nous pensons plutôt que ce nombre peut aller au-delà», précise-t-il. Pour illustrer ses propos, il parle d’un cas d’une vieille de plus de 70 ans qui a eu peur de porter plainte.

D’après lui, Renilde Barakamfitiye n’a jamais su que le viol est un crime : « C’est après notre intervention qu’elle avtout dévoilé. » Cette septuagénaire a failli abandonner son procès car l’expertise médicale délivrée par le médecin du gouvernement à Cibitoke avait été retiré du dossier à son insu. Ce dernier risquait d’être classé sans suite, selon un magistrat au parquet de Cibitoke. Rencontrée devant le bureau du CDF Cibitoke, Renilde Barakamfitiye se réjouit d’obtenir les frais pour payer un deuxième examen médical en vue d’intenter encore une fois une action en justice.

Une situation plutôt alarmante

Le Centre de Développement Familial (CDF) de Cibitoke et la section du Centre Seruka dans cette province- qui assurent quotidiennement la prise en charge médicale et psychosociale des victimes-précisent que le phénomène de viol a atteint ces des derniers temps son paroxysme. Richard Nkurunziza, coordinateur-adjoint du CDF Cibitoke, s’étonne : « Nous sommes désagréablement surpris de constater des cas de viol chez les déficits mentaux ! » Selon lui, il s’agit plutôt des catégories de gens qui méritent une protection spéciale en vue de préserver leurs droits.
Quant à Dismas Hatungimana, assistant psychosocial du centre Seruka à Cibitoke, les victimes rencontrent énormément de difficultés à pouvoir s’intégrer dans la société. « Après le viol, les victimes sont souvent stigmatisées par la communauté », fait-il savoir. D’après lui, les services étatiques devraient activement s’impliquer pour faciliter leur réinsertion socio-économique.

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