Trois cadavres retrouvés, en moins de 24h, dans deux quartiers de la ville de Bujumbura. La police dit avoir initié des enquêtes.
Les corps de Benjamin Mbonimpa alias Kadogo et son petit frère Emmanuel Harimenshi ont été retrouvés, lundi matin, 13 juillet, dans une rizière du quartier Mutakura, commune urbaine de Cibitoke. Les mains liées, exécutés par balles dans la tête et au ventre, l’un était empilé sur l’autre. Des traces de sang et des restes des os crâniens étaient visibles sur le lieu de l’exécution. Les deux corps ont été déplacés et cachés dans un ruisseau. Des témoins sur place ont indiqué que les deux frères ont été assassinés dans la nuit du 12 juillet vers 20h. « Alors qu’on s’était terré dans nos maisons par crainte, nous avons entendu des coups de feu. Et personne n’a osé sortir pour savoir ce qui se passait », raconte un habitant de la 8ème avenue, quartier Mutakura, affirmant qu’ils étaient tous membres du parti Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie (MSD). D’autres sources disent que ces deux jeunes hommes étaient recherchés, probablement par des agents du SNR et des policiers.
D’après celles-ci, le domicile de Benjamin Mbonimpa, 13ème avenue, quartier Cibitoke, avait fait l’objet d’une fouille perquisition, le 2 juillet, après le carnage de Mutakura du 1er juillet. « Mais aucune arme n’y avait été trouvée », précisent les même sources, ajoutant qu’un jour, « pour avoir été confondu avec son grand frère, Emmanuel Harimenshi, habitant la 16ème avenue, à Cibitoke, avait été kidnappé par des inconnus puis relâché par après. »
Des sources sur place indiquent que feu Benjamin Mbonimpa vivait du commerce des planches au marché de Jabe, tandis que son petit frère était plombier.
Les autres quartiers contestataires ne sont pas épargnés
Mardi 14 juillet, un cadavre d’un jeune homme a été retrouvé sur le trottoir de l’Avenue de l’Imprimerie, au quartier Jabe II, en commune Bwiza. Il s’agit d’Isaac Ndihokubwayo, selon le chef de quartier. Au moment où la police dit qu’il a été victime d’une grenade qu’il portait sur lui, des habitants de cette localité affirment qu’ils ont entendu une explosion de grenade vers 2h du matin. « C’était vers 2 h du matin, quand j’ai entendu quelqu’un qui criait au secours et suppliait ses bourreaux de ne pas le tuer », témoigne un habitant du quartier, ajoutant que quelques minutes après, une grenade a explosé. Ainsi, il est convaincu que c’est par cette grenade qu’il a été assassiné.
Quid de la police ? Elle affirme être à l’œuvre pour faire la lumière sur ces crimes. « En cas de découverte d’un cadavre, le 1er acte de la police est le constat. Puis, nous menons des enquêtes pour connaître les circonstances de l’assassinat et identifier les coupables du crime », a confié Pierre Nkwirikiye, porte-parole adjoint de la police.
« Comme les policiers font des rondes nocturnes dans tous les quartiers de Bujumbura, il est incompréhensible que des personnes soient tuées et que les bourreaux partent sans être attrapés », réagit Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Aprodh, précisant avoir initié ses propres enquêtes.
Signalons que tous ces cadavres ont en commun d’avoir été ligotés et d’être originaires de la commune Marangara, en province Ngozi.
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