« Les albinos ne sont même pas en paix lorsqu’ils sont morts, car leurs tombes sont profanées », a commenté un expert de l’ONU au Malawi. Différentes tombes avaient été ouvertes et la police avait capturé un certain nombre de personnes en possession d’os et d’autres parties de corps d’albinos. Au Burundi, la chasse aux albinos existe, mis l’ignominie n’était pas encore arrivée à ce stade. Malheureusement, l’infamie est déjà dans nos murs, l’impensable a été commis.
A Mugera, province Gitega, la tombe d’une certaine Constance Bizima a été ouverte au cimetière de Gitora, ce lundi 7 mars. Ce qui restait du corps a été emporté par des personnes jusqu’ici non encore identifiées. Des parties du corps déterré seront retrouvées dans un ruisseau non loin du cimetière profané, deux jours après. Cette dame albinos avait été enterrée le 14 janvier 2022. Selon le correspondant d’Iwacu qui s’est rendu sur les lieux, c’est la consternation, la désolation mais aussi l’effroi au sein de la famille.
Cet acte ignoble suit l’assassinat d’un garçon albinos de quatre ans, fin janvier de cette année. Le petit Abdul Igiraneza a été kidnappé à Kinama alors qu’il jouait avec les autres enfants. Son corps sera trouvé à Cankuzo, démembré et en partie désossé. Horrible.
Au Burundi, toute personne atteinte d’albinisme se trouve en marge de la société. D’abord à cause de son apparence physique mais aussi en raison, des préjugées et des superstitions liées à sa condition. Elle est stigmatisée, discriminée. Selon un rapport de recensement réalisé par RCN Justice et Démocratie, 56,1% des albinos n’ont aucune formation scolaire. Seuls 3% ont pu poursuivre des études secondaires, 0,5% fréquentent ou ont fréquenté l’université. « En conséquence, la majorité des personnes albinos travaillent dans le secteur primaire. Seuls 0,5% exercent une profession dans le secteur secondaire ».
Depuis quelques temps des croyances obscures et occultes font d’eux des proies des criminels. « Leurs organes auraient des propriétés miraculeuses ». Ils sont alors chassés, kidnappés, tués et démembrés. Plus de 20 albinos ont été tués depuis 2008.
Cette situation doit cesser. Il faut non seulement en finir avec les meurtres des albinos, il est aussi impératif de reconnaître et de défendre leurs droits et leurs intérêts. C’est urgent !
Que peut-on faire, concrètement, pour soutenir les enfants albinos?