« L’Union Burundaise des Journalistes (UBJ) est depuis peu enregistrée au ministère de la Fonction Publique et du travail comme syndicat légalement reconnu des professionnels des médias », a annoncé, Alexandre Niyungeko, l’actuel président de l’association sans but lucratif, lors de l’émission passée de club de la presse qui donne la parole aux professionnels des médias pour décortiquer l’actualité dominante de la semaine au niveau national et international et parler de la vie de leur métier.
L’enregistrement attendait depuis trois ans, selon la même source qui a fait état, au passage, du droit de se syndiquer qui est reconnu par la loi. « On est satisfait d’être reconnu comme un syndicat car dans le secteur des médias, il y a des problèmes auxquels font face aujourd’hui les journalistes et qui nécessitent des réponses concertées », a souligné, en substance, Alexandre Niyungeko, avant de préciser que les syndicats ne sont pas là pour embrigader mais pour mener le dialogue avec l’employeur sur les normes de base à respecter.
A titre illustratif, le président de l’UBJ a estimé que « ce n’est pas normal qu’un journaliste travaille sans contrat » et « il ne sert à rien de monter une entreprise de presse quand on sait qu’on ne va pas respecter les minimas qui sont exigés par la législation du travail ».
Aussi, l’UBJ compte approcher les employeurs pour négocier les conventions collectives sur les conditions de travail des journalistes.
Pour Hugues Nkengurutse de la radiotélévision Renaissance, l’enregistrement de l’UBJ comme syndicat à part entière est une bonne chose.
Quant à la question de savoir comment l’UBJ va s’attaquer au problème crucial de la pauvreté généralisée des entreprises de presse, il ne se fait aucune illusion avec les problèmes économiques qu’il y a au niveau des médias : « La vraie question, c’est l’environnement socio-économique au sein des médias », a-t-il insisté.
Eric Manirakiza, l’actuel directeur de la radio publique africaine (RPA) a évoqué des considérations qui relèvent de la gestion au quotidien des entreprises de presse et des difficultés y relatives qui peuvent trouver une partie de la solution dans le dialogue social entre les employeurs et les employés. Pour lui, il faut d’abord comprendre l’esprit qui a motivé la naissance des médias indépendants : « Promouvoir la paix et la liberté d’expression ». Aussi, « les
médias indépendants ne sont pas des entreprises à but lucratif et il y a, de surcroît, peu de donateurs qui financent les salaires. Par ailleurs, la négociation du contrat est souvent laissée à la discrétion de l’employeur. C’est à prendre ou à laisser. En même temps je comprends parfaitement les revendications des salariés. Il faut qu’on comprenne qu’il y a des droits mais aussi des devoirs ».