Dimanche 22 décembre 2024

Économie

Récession de plus en plus grandissante dans la ville de Ngozi

02/06/2015 18

Les retombées de la crise de Bujumbura s’observent même à Ngozi. Commerçants et acheteurs se plaignent, les prix sont en flambée et la monnaie burundaise chute du jour au lendemain.

Le marché de Ngozi ©Iwacu
Le marché de Ngozi ©Iwacu

Nous sommes dans la ville de Ngozi, la troisième métropole du pays après Bujumbura et Gitega. De passage, la vie paraît normale. Loin des manifestations et paralysies de la ville de Bujumbura, les habitants de Ngozi semblent vivre le lot quotidien. Services publics, banques et assurances ouvrent quasiment comme à l’accoutumée.

Cependant, les retombées de la crise qui frappe Bujumbura sont là et dans divers secteurs de la vie. A l’intérieur du marché central, de petits groupes de commerçants discutent. Grossistes, détaillants et intermédiaires se lamentent tous. Ils se plaignent de l’épuisement de leurs stocks. Pontien Misago, un grossiste de friperie interviewé confie à Iwacu : « Cela fait plus d’un mois que je ne renouvelle pas mon stock. Nous avons peur d’importer les marchandises car la situation sécuritaire du pays est incertaine. Aujourd’hui, c’est Bujumbura, demain l’insécurité peut atteindre Ngozi. Nous attendons un peu d’accalmie au lieu de s’aventurer avec l’argent de la Banque ».

Marc Nyabenda, un détaillant vendant des habits sur le même marché, précise : « Je passe toute une journée sans empocher un seul billet de 1000Fbu. J’hésite depuis plus de trois semaines de me rendre à Kampala pour importer des habits. Entretemps, c’est sur le capital que je grignote chaque jour la ration pour mes cinq enfants. Il me sera très difficile de le renouveler même si la situation se normalisait ».

Les vendeurs de la quincaillerie voient eux aussi la situation du même œil. Ils affirment qu’ils avancent petit à petit vers une faillite. Selon Bucumi qui vend les matériaux de construction au centre-ville de Ngozi, son magasin est en difficulté. « Nos clients ont presque tous abandonné les projets de construction. Ils ont tous peur d’investir et les banques nous frappent chaque jour d’intérêts de retard. »

Flambée des prix et hausse du taux de change

L’épuisement des stocks a entraîné la hausse des prix de certaines denrées alimentaires aux dépens des acheteurs. C’est le cas du riz en provenance de la Tanzanie qui est beaucoup consommé dans les provinces du nord du pays. Un kilo a passé de 1700 à 2000 Fbu, si on se réfère aux prix du début du mois de mai. Le même phénomène s’observe pour la pomme de terre, qui s’est vue rehaussé de 150 Fbu le kilo, l’oignon rouge a de sa part augmenté de prix de l’ordre de 50%.

Dorothée Bigirimana, une femme de ménage rencontrée à la sortie du marché central, regrette que la hausse des prix des denrées alimentaires la fasse chamailler avec sa patronne. « J’ai de la peine à la convaincre d’une telle hausse de prix. Avant elle me donnait 7000Fu par jour comme ration et elle était amplement suffisante. Avec 10 000Fbu qu’elle me donne actuellement, j’ai des difficultés de combler le vide.»

La hausse des devises par rapport à la monnaie burundaise constitue l’autre facette de la crise qui frappe la ville de Bujumbura et certaines localités du pays. Au bureau de change Ngozi Forex, le dollar américain s’échangeait ce mardi à 2020Fbu contre 1670 Fbu à la fin du mois d’avril dernier. Pour la monnaie rwandaise, un billet de 1000Fbu s’échange contre 380 Francs rwandais au poste frontière de Gasenyi-Nemba.

Forum des lecteurs d'Iwacu

18 réactions
  1. Anna

    1/ Economie :Et alors, les Barundi (tous ensemble) n’ont pas vu ou compris que une economie qui marche pendant 10 ans la pluspart de temps avec le carburant des aides venues de l’exterieur ca donnera comme resultats que on voit dans toutes les statistiques faits par la BM, Transparency Internternational, etc….? Si le socle de l’economie a ete plus solide, le movement de Noniste au 3e mandant n’aurait pas pu avoir un tel impact sur la depreciation de BIF 20% SVP, et peut etre la recession dans une periode aussi court comme 3 semaines.
    2/ Ngozi « Monaco » (ref. votre article du 30 dec 2013 Un peu Tanganyika ….) l’ambiance a change aussi. Mais ceci selon moi est le resultat que un Murundi se situe d’abord par son clan, après par le region N/S, après par la provence en nombre de 17?, par sa ville ou village, parfois aussi par la religion et seulement après il prend un compte que il y a aussi son pays le Burundi. Ceci est un luxe et le pays de taille geographique comme BDI n’a pas assez de resources pour l’acheteur meme si ca aurait coute 1 BIF.
    3/ La soit dissante societe civile et les radios independants ont ete cree et finance comme paravant pour donner l’impression que la democratie est en place devant le monde entier. Dans le paysage politique leur impact est tres minime, sauf si ella ses leviers d’influance dans un partie politique, bien structure. D’ou ces manifestations a tout va ou a tout rien.
    4/ ce que je vois dans ma bulle de cristalle pour les 5 annes a venir pour le BDI (avec ou sans 3e mandate), le tarissment des aides financieres, faire le choix de priorites avec les resources locales (humain et l’argent et il y a bcp), travailler durement ensemble pour le pays sans se lamenter, assumer les erreurs et les corriger en consequence. Ce dur, mais ca peut marcher.
    5/ Les commercants sur le marche de Ngozi; celui qui ne veut pas aller a Kampala il a deja perdu 20% de son capital, et celui du materieux de construction va se ratraper en ajoustant ses prix de 20% plus.
    Bon courage,
    PS. j’ai visite Ngozi en 1986 et 1988 avec ma soeur et beaux frère en faisant le tour du Burundi. Il n y avait pas des hotels du luxe, nous avons etebien loge chez les soeurs Bene Maria. Mes meilleurs souvenirs a Monique, qui a ete l’Econome Generale a cette époque labas.

  2. hat

    On se fout que la monnaie soit faible ou que les populations s appauvrissent. NKURUNZIZA et ses compères seront toujours riches même si le Bif ne vaudra rien. He ils sont riches en dollars américains.

  3. Theus Nahaga

    Cela ne dérange en rien Nkurunziza et sa clique. La misère aux portes du Burundi, ils en font leur pain depuis 10 ans.

  4. Viator

    Igihugu cacu caragowe .Kubura un leader ashaka iterambere ry’igihugu economique et sociale birababaje. Entre un gouvernement (cndd fdd)irresponsable ,nsidabibazwa, jusque auboutiste umuntu yogize ngo l’opposition et la societe civile niwo muti mais force est de constater cette opposition et societe civile ressemble plus a une assemblee corporatiste et kamikaze . ex Les ecoliers de 6 eme primaire de l’interieurdu pays ont fait leurs concours natioanal mais ceux de bujumbura ont eu tout les peine du monde a le faire ,certains meme ne l’ont pas fait. Meme chose pour les travailleurs de l’economie souterraine et les commercants de Bujumbura .Baturiye isoko turaheba none abandi bashaka twicwe n’inzara hamwe ngo boba babagaye .  »Mrs non troisieme mandant » rondera ingene consillier manifestation et boulot sinon vous ne vallez pas mieux que l’autre .

  5. Aubin

    Birababaje kandi birateye agahinda. Aho ibintu bigeze, Nyakubahwa niyikubite agashi kw’itama arekure iyo mandat sinon ubukene buraturandura aho bukera.

  6. kimeneke

    peter azobagaburira afise meshi harya akarya akabigira kabizi karya imboga karitse

  7. Mafaranga mashasha

    Shuuut! On a frappé suffisamment de billets pour en distribuer à tout le monde et financer toutes les échéances financières sans avoir besoin des aides extérieures…
    Si les prix ont flambé et que la monnaie nationale a perdu de la valeur… c’est de votre faute car tout va bien dans 99.99% du pays… même si on ignore qui a mesuré ces pourecentages…
    Excusez le sarcasme mal placé…

  8. SENYAMWIZA

    Le pire est malheureusement devant nous..! Bientôt notre monnaie sera purement et simplement du papier sans valeur..! Les transactions risquent de commencer bientôt à se faire en dollars comme dans l’ex-Zaïre d’un certain Maréchal MOBUTU. Merci Mr le Président NKURUNZIZA pour votre vision et votre leadership politique de vous accrocher coute que coute au pouvoir alors que vous savez très bien que votre mandat est terminé… ! L’histoire du Burundi se souviendra très bien de votre passage à la tête de cet ancien Royaume de Mwezi GISABO…naguère prospère et vaillant…!

  9. nturenganwe

    Rekura iyo manda utabare abarundi ahandi ho ubukene burabakumarako.

  10. Gondwanais Lamda

    Ewe Petero urakadukoze pe

    • NN

      ntumubeshere

    • gatwe

      on se met a accuser une seule personne en oubliant que ce sont dse manifestants trompés avec ces memes dollars que vous cherchez. Des manifestations qui ignorent la loi du pays ,; ceux qui encouragent les manifestations le savent bien.
      Arretez ces drogues et mettez vous au travail, arretez de detruire votre propre nation car ces gens de l’exterieur vous trompent, ils cherchent a s’accaparer de votre manne; allez aux elections et battez celui que vous ne desirez plus, choisissez un meilleur futur pour votre nation. Gatwe E.

  11. NDINDURUVUGO

    Cela fait votre fierte chers journalistes d’IWANYU! Neanmoins, vous coupez la branche sur laquelle vous etes assis. Je vous rappele que les marchandises vendues a NGOZI ne proviennent de BUJUMBURA.

    • Tchima

      @ NDINDURUVUGO.
      Donc pour prouver qu’ils sont loyaux au système ils ne doivent rien dire,…..ou du moins ils doivent dire que tout va bien.J’ai fait du journalisme à l’école dans les années 2000 et ne ne vois rien de mal à reporter ce qui se passe sur le terrain.A moins de dévier et faire de la politique au lieu du journalisme professionnel!personne n’est à l’abris des consequences de la situation du moment,…..et ne ne pouvons pas nous en rejoire,…. kandi kubiyaga canke kubivuga sicaha.Avous entendre ceux qui ont accepté d’être interviewés bagomba kuhagabira.Et mon ami le journaliste n’a pas pensé à cela en publiant leurs noms et prénoms.CHERS JOURNALISTES NOUS SOMMES AU BURUNDI DU 3è MANDAT.

    • koko

      Ntawuhisha umwotsi inzu yahiye mugenzi.Dollars iduze i Bujumbura n’i Ngozi niko bigenda. Naho barangura hanze bajana ama dollars.

      • Aho Sha

        @koko

        Merci pour la clarification ..hadya NDINDURUVUGO arabizi nuko yiravya nka bashebuja biravya kandi umuriro watse kera ahubwo ibara dyaraguye mugenzi.

    • Stan Siyomana

      @Ndinduruvugo: « Je vous rappele que les marchandises vendues a Ngozi ne proviennent (pas?) de Bujumbura.
      DONC POUR VOUS, le commercant Marc Nyabenda peut importer les habits de Kampala en Ouganda, et un autre commercant peut importer la quincaillerie de la Republique de Chine, POURVU QUE « LES MARCHANDISES VENDUES A NGOZI NE PROVIENNENT PAS DE BUJUMBURA (Bujumbura ville portuaire ou le Gouvernement burundais devrait encourager la construction d’usines pour prouduits de consummation dans le pays et pour l’exportation).
      Merci.

      • nivyo

        Aho lero mugira ngo nukubesha. Abari batunzwe nutwo tudandaza ntaco tukivuga bwarafhutse umunwa. Iyunvire jewe abari bapanze akazu kanje ntibashobora kuriha barundi kuko bari batunzwe no guceremba. Jewe nari ntunzwe no guceremba. jewe mbona hopfuma abakozi ba leta bobo azopfuma nyene aguma abafyaturira ibinoti.

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