Par Louis-Marie Nindorera
Il faut lire « Rester debout », le dernier-né de la collection « Témoins » aux « Editions Iwacu », pour s’offrir deux voyages mémorables au prix d’un. A travers l’histoire de Pierre-Claver Mbonimpa, l’activiste des droits humains rescapé de tous les échafauds, vous parcourrez le martyr de l’identité et de la citoyenneté au Burundi : l’identité d’abord, pour tout ce qu’il lui coûta d’être né Hutu ; la citoyenneté ensuite, pour tous les « châtiments » que lui valut et lui vaut encore son choix d’être un citoyen engagé pour les droits de la personne, sans égards à l’identité, aux origines et aux opinions.
Pierre-Claver Mbonimpa, 68 ans, est une figure célèbre du combat pour les droits de l’homme au Burundi, un pays où leur violation, en franchissant trop souvent tous les seuils limites d’intensité et de tolérance, mène au combat politique . C’est à force de s’acharner sur lui que le mauvais sort l’amena, lui aussi, à manœuvrer en funambule entre ces deux combats, inextricables sous les cieux d’infortune.
En cent vingt-quatre pages qui se dévorent en deux heures, le livre déroule un entretien limpide entre l’activiste des droits humains et le journaliste-écrivain Antoine Kaburahe. Celui-ci aiguillonne la discussion de questions courtes, simples et pertinentes, pour des réponses tout aussi simples et pleines de sincérité. Le journaliste et son interlocuteur entraînent le lecteur dans une dissociation entre, d’un côté, les origines et les parcours d’enfance et de jeunesse de l’interviewé et de l’autre, les « affaires » et les « scandales » qu’il révéla et qui le placèrent en ligne de mire des attentats directs et indirects les plus odieux à sa personne. Antoine Kaburahe laisse son interlocuteur lui-même sonder l’influence de son passé sur ses vocations ultérieures.
Ses insouciances d’enfance à Mwumba, ses candeurs de jeunesse à Bujumbura, l’apocalypse de 1972, ses études déraillées, ses enthousiasmes douchés pour le parti FRODEBU et, 22 ans plus tard, contre le troisième mandat présidentiel de Pierre Nkurunziza, ses emprisonnements, ses larmes de père et beau-père crucifié, etc. : Pierre-Claver Mbonimpa se prête à l’interview avec la spontanéité d’une personne qui s’assume, la conscience tranquille, sans détours ni fausses prétentions.
Un des moments les plus marquants de l’interview arrive au récit des retrouvailles de Pierre-Claver Mbonimpa avec son fils, revenu du maquis en major d’armée bourru et endurci. Même à l’abordage des « affaires » , l’entretien expose sa conscience des enjeux et le soin méthodologique conséquent qu’il applique à traquer et assembler faits et preuves. En cela, ce livre le réhabilitera peut-être auprès des lecteurs qui le rabaissent à un calomniateur enclin au sensationnalisme, plus préoccupé de gloire personnelle que de vérité et de justice.
Malgré tout, « Rester debout » souffle un vent d’espoir. Aussi tragique et exceptionnelle qu’elle soit, la trajectoire de Pierre-Claver Mbonimpa reflète en partie celle de centaines de milliers de Burundais, Hutu, Tutsi, Twa anonymes, qui émergèrent de violences et injustices sans nom en personnes matures et apaisées. Mais cet ex-prisonnier reconverti en défenseur des prisonniers se singularise par ses barouds de citoyen actif et insoumis, quand beaucoup préfèrent battre retraite dans une citoyenneté passive et trop souvent docile. Plus encore, dans son engagement, l’homme rayonne par la force qu’il a trouvée à se forger, dans l’adversité, une humanité affranchie des psychoses et des rancœurs héritées du passé. Quelque part, c’est de le savoir miraculé et toujours debout qui fait songer que ce sont des hommes de sa trempe qui tiennent encore le pays lui-même debout.
M. Fofo, je ne comprend pas comment vous dites manquer de preuves sur les atrocités commises par le pouvoir de buja. Dans vos visites au Rwanda, auriez-vous approché les victimes qui y ont trouvé refuge, notamment Rémy qui implore les âmes charitables pour l’aider à se faire soigner, il n’est pas quand même introuvable. Quand au viol, les imbonerakure chantent impunément leur projet envers les femmes des opposants. Me direz vous ne pas en être au courant? Je vous encourage à divorcer avec le système comme vous le promettez-chose difficile certes!- Mais si vous manquez de preuves, je remets en question votre sincérité. Je vous saurez gré de me répondre.
@mt?
J’ai des parentés rwandais. Depuis de 2015, je suis allé au Rwanda 2 fois cette année et Je suis en contact régulier avec mes amis qui y sont réfugiés. En toute sincérité, personne ne m’a jamais raconté cette histoire des « 3 bus » qui auraient été arrêtés et tuer tous les mâles qui étaient à bord. Si vous en savez plus, veuillez nous dire l’endroit où se serait produit cet horrible événement? Je promets que j’airai moi-même vérifier cette information et je vous rendrai compte.
Toutefois, je ne refuse qu’il n’y a pas des victimes de part et d’autre. Certes, il y en a, de deux côtés bien-sur car ill n’y pas deux semaines, des criminels ont lancé des grenades sur les policiers à Bwiza, est-ce tous les policiers sont des criminels? Imaginez quelqu’un qui a tiré sur les paisibles innocents à Kayanza? Si nous voulons réellement contribuer à guerrier notre pays, nous devons apprendre à juger les choses telles qu’ils sont car qu’il soit policier, imbonerakure, rebelle ou opposant, un criminel reste criminel. Nous devons également renoncer avec ce comportement de vouloir stéréotyper les gens. Est-ce tous les tous policiers, tous les militaires et imbonerakures (pour ne pas dire tous les DD) sont des criminels? Est-ce tous les opposants sont des criminels? Non et non, mais les malfaiteurs existent et existeront. Le malfaiteur n’a ni appartenance politique, ni ethnique ou religieuse mais pour justifier ses crimes, il trouvera toujours des justifications.
Bon weekend
Coup de chapeau à PC Mbonimpa, le combat est noble, quel que soit le nombre des détracteurs, à la solde du pouvoir sanguinaire- aucun roi ne peut manquer de courtisans- nul ne parviendra à enterrer la vérité pour de bon.
Cher Roger Crettol, Il faut faire connaître au monde les horribles crimes qui se commettent au Burundi. Cela ne sauve aucune personne mais il faut que le monde sache. Nous croyions avoir atteint le summum de l’horreur jusqu’au témoignage déchirant diffusé hier mercredi 19 juillet sur Radio Inzamba. Une femme racontait comment sa famille d’un quartier Nord de Bujumbura fut attaquée par uàn groupe d’Imbonerakure, violée devant ses enfants, son mari et son frère. Le frère fut poignardé à mort, le mari grièvement blessé mais il est parvenu à guérir. Des mois plus tard, alors qu’il essayait de faire fuir sa famille, les trois bus en direction du Rwanda furent arrêtés à 50 km de Bujumbura et tous les hommes furent massacrés. Une femme à jamais détruite physiquement et moralement. Des enfants traumatisés à vie et voués à être des malades mentaux. Ils n’existent pas de spécialistes pour les accompagner dans cette épreuve. Dans ce monde cruel, personne ne peut venir au secours des innocents burundais suppliciés. Le monde continue à tourner dans l’indifférence générale et les bourreaux à tuer, détruire des vies. De tels crimes contre l’humanité devraient révulser le monde et l’Afrique mais en vain. On ne peut pas émouvoir les dirigeants DD qui ont pris en âme et conscience la décision de massacrer des innocents, mais il existe certainement dans leur cercle des gens raisonnables qui n’acceptent pas la commission d’atrocités innommables contre des innocents et qui pourraient aider à interrompre ce cycle de violence qui risque d’engloutir le pays et toute la région dans une conflagation totale et génocidaire .
@Jean Habonimana,
[Des mois plus tard, alors qu’il essayait de faire fuir sa famille, les trois bus en direction du Rwanda furent arrêtés à 50 km de Bujumbura et tous les hommes furent massacrés.]
Il est vrai que je défends publiquement la cause de Mr Nkurunziza, si cette information s’avère vraie je promets que ne défendrai plus sa cause. Toutefois, j’ai encore un crédit de doute! Personnellement je suis au Burundi et je voyage de temps en temps dans la région et surtout au Rwanda, c’est la toute première fois d’apprendre cette horrible information. Comment cette information aurait échappé les détracteurs de Bujumbura y compris même la FIDH? Ou s’ils l’avaient, pourquoi ont-ils attendu 2ans pour la livrée à temps? Je répète, si cette information s’avère vraie avec des preuves à l’appui, je promets que je ne défendrai plus la cause de Mr Nkurunziza.
Des histoires comme celle-ci sont legion. Surpris d’entendre que tu voyages beaucoup au Rwanda et que tu n’aies jamais entendu ces histoires. Demandes donc aux « détracteurs de Bujumbura » et la société civile qu’ils t’amenent avec toi lorsqu’ils vont voir les victimes.Une petite visite au SNR aussi pourrait t’ouvrir les yeux, mais tu risques d’y laisser ta peau, je ne te te le recommandes pas. Le viol devant les enfants ou le viol des jeunes filles devant leurs pères sont des pratiques courantes des services de sécurité (la police) et les imbonerakure surtiout lors des manifestations dans les quartiers populaires. On peut effectivement fermer les yeux sur la barbarie de ce regime ou lui trouver des échappatoires pour plusieurs raisons (argent, poste, amis ou famille haut placés) mais de grace, qu’aucune personne n’ose dire cette fois-ci qu’on ne savait pas. Il y a assez de preuves et un seul refuse toute enquête indépendante.
@ Fofo
Lisez, si voius le pouvez, le livre de P-C Mbonimpa, et son témoignage de première main sur le sort de 20 membres du FNL liquidés à Muyinga en 2006. J’ai également des raisons de croire qu’en 2011 ou 2012, on éliminait sans grands sentiments des membres d’une rébellion capturés dans l’est du Burundi.
Le recours à la violence ne peut être qu’un pis-aller, une mesure de la dernière extrémité. La violence laisse des traces. Profondes et durables.
Qui, au Burundi, se lèverait aujourd’hui pour défendre Micombero et sa réaction face au soulèvement de Rumonge ? Bien plus que les Belges qu’on met à la racine de tous les maux qui frappent le Burundi, n’est-il pas, lui, un des acteurs-clés qui a mis en branle une machinerie de violences que personne ne semble en mesure d’arrêter ?
Et – pensée hérétique s’il en est – qu’est-ce qui différencie radicalement la pensée d’un P. Nkurunziza de celle de Micombero ? Tous deux des militaires, impropres – pour moi – à diriger une société démocratique.
Désolé, Fofo, j’ai été au-delà de ce que vous vouliez entendre.
@Samandari & roger crettol,
Je croyais que Mr. Jean Habonimana allait me donner plus de détails sur ce cas « [Des mois plus tard, alors qu’il essayait de faire fuir sa famille, les trois bus en direction du Rwanda furent arrêtés à 50 km de Bujumbura et tous les hommes furent massacrés.] ». Qui étaient ces bus car les bus opérant dans la ligne Kigali-Buja sont très connus? Si ces [ndlr: policiers & imnonerakures] auraient arrêté les 3 bus et tuer tous les hommes qui étaient à bord s, laissant les femmes et filles en vie, cette information serait facile à prouver. Sinon, tout le monde comprendra qu’il s’agit ni moins ni plus qu’une rumeur.
@Fofo: « Je croyais que Mr Jean Habonimana allait me donner plus de details sur ce cas… »
Vous pourriez vous-meme « verifier? » sur le site de Radio Inzamba Agateka Kawe.
1. http://www.inzamba.org
2. 19.07.2017 (JPK)
JPK= journal parle en Kirundi.
@Fofo
Comme cette triste histoire est maintenant connue (de tout le monde?) (grace a Radio Inzamba Agateka Kawe, esperons que quelque autorite (burundaise ou internationale) va verifier pour savoir de quoi il s’agit au juste ET TRADUIRE LES COUPABLES EN JUSTICE, SI COUPABLES IL Y A.
@ Stan Siyomana,
[Esperons que quelque autorite (burundaise ou internationale) va verifier pour savoir de quoi il s’agit au juste ET TRADUIRE LES COUPABLES EN JUSTICE, SI COUPABLES IL Y A].
Vous avez bien conclu!
@Fofo: « Vous avez bien conclu »
1. Merci beaucoup de votre soutien.
2. ALLELUIA, DIEU SOIT LOUE!
Pour une fois nous tombons d’accord (au moins) sur une chose (meme si une fois n’est pas coutume).
@Stan Siyomana
Vous vous étonnez jusque là ? Certes, oui parce que vous ne vous y attendiez pas mais sachez le Mr. Fofo aime la justice pour tous. Normalement, un homme juste et intelligent ne se laisse pas emporter par les émotions, il vérifie information avant de confirmer ou d’infirmer, c’est ce que vous avez dit.
Mais qu’est-ce qu’il vous faut, Fofo, vous défendez la cause d’une personne qui était déjà condamnée à mort pour crimes de guerre avant de se présenter à la présidence … et il est resté en guerre, jusqu’à aujourd’hui, avec les mêmes méthodes et encore moins de scrupules, intégrer les institutions n’était qu’une stratégie pour détruire les accords d’Arusha de l’intérieur, pari gagné! Mais cela ne s’arrêtera pas là, pour que la victoire soit totale il faudra que la milice imbonerakure parachève la guerre, c’est partie de la même stratégie – ce ne sera pas la victoire de la démocratie, ni d’une ethnie, ni une victoire pour ce petit groupe de généraux et leurs servants, personne ne pourra maîtriser les hydres que sont les imbonerakure, personne ne gagnera d’avoir invité l’enfer à se déchaîner… – « aujourd’hui, ils font comme Micombero » – et je cite ici Pierre-Claver, un homme qui a donné les derniers soins à la dépouille de Ndadaye et qui jusqu’à aujourd’hui réclame justice et démocratie.
@Karabona,
[vous défendez la cause d’une personne qui était déjà condamnée à mort pour crimes de guerre avant de se présenter à la présidence].
Merci d’évoquer un sujet très important, j’aurais aimé un article à ce sujet. En 2005 je n’ai pas voté parce que je n’etais au pays mais je arrivé au lendemain des élections. Vous qui étiez là, pourriez-vous me dire pourquoi avez-vous choisi massivement ce « pécheur, criminel condamné à mort » ignorant les « saints »??? Ce qui veut dire que vous l’aviez sanctifié. J’entendais durant son règne, tout le monde l’applaudissait avec avec des prix excessifs. Alors ma seule question est la suivante:
Ce « pécheur, criminel condamné à mort » pardonné, il l’est devenu par ce qu’il n’a pas pu obéir à vos souhaits ??? Ce qui veut dire que quiconque fait votre volonté devient »Saint » mais quand il fait le contraire il reprend sa condamnation.
Voilà une prêche difficile à suivre, mais je peux vous assurer que personnellement je n’ai jamais choisi ni soutenu ni « sanctifié » ni pardonné ce monsieur – je n’ai pas voté non plus pour les présidentielles de 2005, il s’agissait d’un suffrage indirecte – le procès que vous me faites ci-dessus il faut l’adresser aux parlementaires de l’époque! Quant à savoir s’il est pêcheur ou non, étant le dernier des laïques, c’est une question qui ne m’interesse pas le moins du monde,je m’en remets à la justice des hommes, elle n’est pas parfaite mais ce n’est pas une illusion.
Cher Karabona,
[je m’en remets à la justice des hommes, elle n’est pas parfaite mais ce n’est pas une illusion],
Vous avez bien conclue. Je suis d’accord avec vous qu’il n’y a pas de de justice sur cette terre. C’est pourquoi même le jugement que vous avez évoqué ci-haut n’était pas en soit juste car, s’il fallait juger les criminels, il aurait fallu juger tous les criminels en commençant par les plus expérimentés!
En general, il est tres difficile, de trouver des membres / sympatisants des partis politiques Burundais (surtout DD), qui ont le courage de parler de la verite! Ne perdez pas votre temps en cherchant donc une exception quelconque chez ce » Fofo »! Meme ceux qui tentent sont corriges (entendez frappes a la permanence).
Cher Roger Crettol, vos interventions sont toujours enrichissantes. Mais le mal burundais est irrationnel. Il n’existe pas d’explication psychologique, anthropologique et ontologique. Ne parlons même pas de justification politique et économique. C’est une pulsion de mort qui relève de la damnation divine. Puisque nous sommes en régime chrétien d’origine divine, essayons un raisonnement théologique. Dieu dit : Vous avez le choix entre la vie et la mort ; entre la prospérité et la misère. Le Burundi choisit systématiquement la mort et la misère depuis 50 ans. Je vous donne des exemples édifiants. Un haut cadre DD, formé dans les meilleures universités de votre Occident des lumières, justifiait le massacre de la jeunesse tutsie par le devoir de venger les morts de 1972. C’est l’homme le plus formé du régime DD qui ne sait pas que l’intelligence et la sagesse ancestrale conseillent plutôt de couper le cycle de violence pour privilégier l’essentiel : la paix et le développement économique. Ses parents analphabètes eux prônait l’adage : Wihora uwawe ukamara umuryangoe (Si vous pratiquez la vengeance, vous finissez par exterminer votre famille). Si une sommité intellectuelle, de nationalité burundo-européenne pense vengeance sur des innocents 45 ans après 1972 qu’en est-il du soldat, policier et imbonerakure semi-analphabète ? Deuxième exemple édifiant, un officier supérieur, qui a porté le béret des Nations unies, profondément chrétien comme son patron, me disait déjà en 2012 que la minorité tutsie serait exterminée si on « touche à leur pouvoir ». Le mal burundais est irrationnel et relève de la damnation divine.
@ Jean Habonimana
Mon dieu … la psychologie s’attache depuis plus d’un siècle à comprendre et essayer de maîtriser ce qui peut y avoir d’irrationnel dans les vécus et comportements humains, comportements religieux inclus. Et puis, au point où en est le Burundi, ne faut-il pas faire feu de tout bois ?
Ce qui avait particulièrement retenu mon attention dans cette interview, c’était l’importance accordée aux tortionnaires et à l’effort nécessaire – au niveau du suivi psychologique – pour désamorcer ce potentiel de violence criminelle qu’une formation préalable à la torture a installé dans leur esprit. Le tortionnaire ne se retrouve pas miraculeusement dans la situation d’un innocent citoyen lambda quand ses « services » ne sont plus demandés – il reste une bombe ambulante et la société a tout intérêt à accorder à ce problème une attention particulière.
Cette réflexion jette un éclairage particulier sur l’épisode de la « chorale grivoise » des imbonerakure, dont on a parlé il y a quelques mois. Quel genre de « normalité » était-on en train d’inculquer à ces jeunes hommes ? Et quel esprit pervers peut-il bien avoir conçu ce « programme de formation » ?
[b] Hors-sujet: la psychologue et la torture – victimes et bourreaux [/b]
Je suis tombé ces jours-ci sur une interview de Françoise Sironi, publiée sur le site de New Scientist; interview malheureusement réservée aux abonnés. Le titre en est « A l’intérieur de la tête des tortionnaires », et l’article m’a paru digne de lecture.
Françoise Sironi a travaillé depuis longtemps en tant que psychologue avec les personnes affectées par la torture – tant tortionnaires que victimes, dans l’esprit de comprendre, prévenir, et aider à surmonter les traumatismes subis. Elle a publié plusieurs ouvrages et on trouve sur youtube un enregistrement assez long (1h50) d’un conférence sur l’empathie donnée en 2015.
Il y a sûrement des Burundais que ce thème ne laisse pas indifférents.
« Rester debout » est le témoignage clair, limpide et passionnant d’un personnage qui a vécu les années de crise du Burundi dans une position « privilégiée ». Les heurs et malheurs de ce destin d’exception ont forgé une âme robuste et éprise de justice.
On ne referme pas le livre sans un sentiment d’admiration pour Pierre-Claver Mbonimpa. J’y ai trouvé, quant à moi, des informations qui m’avaient échappé sur l’affaire de Muyinga, et des confirmations sur certaines de mes intuitions, établies sur des impressions et des faits un peu ténus.
Ces deux complices – Antoine Kaburahe et Pierre-Claver Mbonimpa – on produit un livre dense et essentiel pour ceux qui s’intéressent à l’histoire et au destin du Burundi. Lisez-le.
Mutama Pierre Claver Mbonimba avait essayé, je crois qu’il continuera, à ouvrer pour les droits humains surtout contre des emprisonnements arbitraires. Toutefois, comme tout être humain,en 2015, il avait certainement dérapé. La contestation au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza, c’est son droit mais certains manifestants qu’il commandait se sont montrés souvent très violents et injustes. Je pense que même Yves qui est idéologue de « Droit de l’homme » reconnait que : « Mettre les enfants sur le front des manifestations violentes; Forcer les gens à participer dans les manifestations; Empêcher les libertés de circulation; Incendier les véhicules des civiles innocents, Maltraiter et/ou Tuer quelqu’un parce qu’il est présumé « imbonerakure », Jeter des grenades ou tirer sur les lieux publics, … n’avaient rien avoir avec leurs revendications.
Je comprends, qu’il était difficile de contrôler tous les actes et gestes de manifestants car même le Gouvernement n’est pas en mesure de contrôler les actes de ses agents de sécurité. Ce qui est quand-même étrange est qu’il n’a jamais condamné les violences et actes barbares commises par certains manifestants. Si « Mutama » avait fait comme Dr. Jean Minani quand les manifestants s’apprêter à incendier l’habitation du Général Ndakugalira, je pense que les manifestations n’aurait causé autant d’incidents.
Je ne veux pas remettre en cause son statut, toutefois, pour retrouver la confiance de tous les burundais (toute catégorie confondue) je lui conseillerais de reconnaître cette erreur.
Censure, SVP!
Note de la Rédaction
Pourquoi vous censurer? C’est votre opinion, même si elle est fausse ! Ceux qui le connaissent savent que PC Mbonimpa n’a jamais prôné la violence. Il a condamné les dérapages des preuves existent.
Antoine Kaburahe
C’est vrai, » Mutama » n’a jamais prôné la violence mais dire que mon opinion [est fausse], c’est …… Si les preuves il y a, il serait mieux d’éclairer un peu. Je me rappelel une trêve de 3 jours qu’il a déclarée, c’était un certain vendredi, dans laquelle il y a exprimé un peu de regret en appelant ses gens « Kugira twirimbure » et on a passé toute une journée sans presque pas d’incident de deux côté. , personnellement, j’ai apprécié cette déclaration. Sinon, à part ça je ne me souviens pas d’une déclaration à laquelle il aurait condamner ces actes barbares que commettaient publiquement les manifestants. Peut être qu’il y avait d’autres interférences dans la coordination des manifestations! Sinon, si comme vous dites, il aurait condamné ces dérapages et que la situation se développe telle que nous l’avons vécue, c’est -à-dire qu’il y avait d’autres plus écoutés que celui. Dans se cas, il aurait fallu se désolidariser de ce mouvement!
@Fofo : même lorsque vous êtes pris en flagrant délit de calomnie, il faut que vous persistiez dans votre mauvaise foi maladive. Après m’avoir accusé d’assimiler les hutus à des génocidaires en puissance, voilà que vous en venez à publiquement mettre en cause la bonne foi du rédacteur en chef de ce journal ! C’est proprement hallucinant. Vous ne me devez rien, mais vous devez à Iwacu la liberté de vous exprimer sur ce forum, ne pourriez-vous faire preuve d’un minimum de respect envers ces gens ? Mais parce qu’il vous est IMPOSSIBLE d’admettre que vous avez tort, et parce que vous ne pouvez pas vous empêcher de vouloir avoir le dernier mot sur absolument tout, vous en venez à répondre n’importe quoi à vos intervenants… pourvu qu’il y ait une réponse et que vous ayez donné le sentiment de ne pas perdre la face. Je ne parlerai même pas du fond de votre intervention puisqu’il n’y a rien d’intéressant en à dire, si ce n’est ce biais de perception permanent consistant à ne se focaliser que sur 2% des exactions commises au Burundi depuis le troisième mandat et ne jamais évoquer les 98% restant.
Vous êtes pitoyable.
Bonjour Yves,
[votre mauvaise foi maladive], je suis déjà habitué à votre langage.
Quant à ma réaction, je n’ai rien fait sauf exprimer mon point de vue. Si vous sentez choqués pour un commentaire exprimé en tout respect, c’est un autre point vue et c’est votre droit. Sinon je n’ai manqué du respect à personne.
@Fofo: « Mettre les enfants sur le front des manifestations violentes…On a passe une journee sans presque pas d’incidents des deux cote.. ».
1. J’ai vu des photos ou des parents americains prennent leurs bebes/ leurs enfants a des manifestations PARCE QU’ILS NE S’ATTENDENT PAS QU’IL Y AURA DE LA VIOLENCE.
2. Dans les annees 1960-70, les Black Panthers (= mouvement radical luttant pour les droits des noirs aux Etats-Unis) allaient a des manifestations avec leurs armes a feu dans les rues de San Francisco dans l’Etat de Californie PARCE QU’ILS VOULAIENT MONTRER QU’ILS ONT UNE FORCE ET QU’ILS PEUVENT SE DEFENDRE.
3. Au Burundi, il serait plus logique DE METTRE DE GRANDS COSTAUX (AVEC GOURDINS OU TOUT AUTRE ARSENAL?) sur le front des « manifestations violentes » (si reellement l’intention etait de faire peur ou du mal a qui que ce soit).
@Stan Siyomana,
Bonjour,
Les deux exemples que vous avez cités sont illegaux que ce soit au Burundi aux USA.
L’intention n’était pas de faire peur plutot l’échec de la mobilisation de la masse populaire. La seule option que les mobilisateurs avaient était de mobiliser ces innocents inconscients sur le front des affrontements violents. La seconde option fut la privation des libertés de circulation et le forcing. La dernière option était la terreur. Tout cela pour tromper l’opinion qu’ils étaient fortement soutenus alors que non.«
Note de la rédaction
Je n’aime pas trop intervenir sur le forum, qui est surtout à la disposition des lecteurs. Mais je suis un peu outré par cette affirmation de « Fofo »: Dire que tous ceux qui étaient dans les manifestations étaient des « innocents inconscients », mobilisés contre leur gré est insultant. Comme si l’intelligence était d’un seul côté, la bêtise de l’autre. Non, « Fofo », il faut un minimum de respect, je pense.
Antoine Kaburahe
« Innocents », certainement, aucun de ces jeunes restés sur le pavé n’avait mérité de perdre de la vie pour avoir voulu croire en un avenir meilleur, « inconscients », certainement pas, bari abagabo et pas les moutons qu’on au aurait voulu qu’ils soient. Les propos de Fofo sont proprement scandaleux, comme toujours vouloir rapprocher quelques débordements anecdotiques des manifestants des CRIMES DE MASSE commis par le pouvoir en place et qui se poursuivent jusqu’à aujourd’hui, c’est de la désinformation organisée dont Fofo tire son pain quotidien sans aucun doute. Fofo, que penses-tu du traitement réservé à Mutama par les sbires du pouvoir, est-ce-que tu le condamnes?
@Karabona,
1. Je sais que la communication est une arme à double tranchant parfois difficile à tenir. C’est pourquoi je vous demanderais de copier/coller chaque ligne ou expression dans laquelle Mr Fofo aurait « insulté » ou un « manqué de respect envers quelqu’un ». Je promets que je vais m’en excuser immédiatement.
2. Je connais Mutama et je crois l’avoir côtoyé une ou deux fois et les conversations entre nous deux ont été très constrictives. Vous ne me connaissez pas mais je ne suis pas de nature une personne qui se laisse emporter pas ses émotions. De plus, je n’ai soutenu et ne pourrai jamais soutenir tout acte de violence, peu importe l’appartenance de l’auteur ou de la victime.
3. Dire que je [désinforme pour y tirer mon pain quotidien], ce n’est pas une « insulte » ou un « manque de respect » mais c’est quand-même une accusation arbitraire.
@Fofo
1. Le deuxieme amendement de la Constitution des Etats-Unis d’Amerique garantit pour tout citoyen americain LE DROIT DE PORTER DES ARMES…
(Voir http://www.wikipedia.org).
Amendement II
RIGHT TO BEAR ARMS
A well regulated militia being necessary to the security of a free State, THE RIGHT OF THE PEOPLE TO KEEP AND BEAR ARMS, SHALL NOT BE INFRINGED.
http://www.constitutioncenter.org.
2. Ned Parker: New Black Panther Party says TO CARRY ARMS IN CLEVELAND IF LEGAL.
http://www.reuters, 12 July 2016.
@stan Siyomana,
[LE DROIT DE PORTER DES ARMES] dans les manifestations? Aucune loi du monde n’autorise pas le port des armes dans les manifestations!
Bonsoir Cher Antoine,
Je pense que vous n’avez pas lit le commentaire de Stan Siyomana auquel je répondais. Relisez bien mon commentaire, il n’est mentionné nul-part que tous ceux qui étaient dans les manifestations étaient « innocents inconscients ». Les « innocents inconscients » ce sont les enfants mineurs qui étaient fortement mobilisés surtout dans les premiers jours et je pense que vous êtes d’accord avec moi à ce niveau.
@Fofo
1. Avec « Aucune loi du monde n’autorise pas le port des armes dans les manifestations » vous venez de reconnaitre que TOUTES LES LOIS DU MONDE AUTORISENT LE PORT DES ARMES DANS LES MANIFESTATIONS.
2. Moi je ne vais pas generalizer jusque la, je vais tout simplement donner l’exemple de l’Etat d’Ohio (ou se trouve la ville de Cleveland, dans l’est des Etats-Unis) qui autorise le port d’armes dans les manifestations.
« Officials in Ohio have said IT WILL BE LEGAL FOR PROTESTERS TO CARRY WEAPONS AT DEMONSTRATIONS OUTSIDE THE CONVENTION UNDER THAT STATE’S « OPEN CARRY » LAW, WHICH ALLOWS CIVILIANS TO CARRY GUNS IN PUBLIC… »
(Voir Ned Parker: New Black Panther Party says to carry arms in Cleveland if legal. http://www.reuters.com, 12 July 2016).
@Fofo: « Les deux exemples que vous avez cites sont illegaux que ce soit au Burundi aux USA… »
Sur le site http://www.google.com, quand vous cherchez « Photos of children in civil rights marches », vous obtenez des dizaines de photos.
L’une d’elle montre une manif d’une dizaine de personnes dont des enfants d’environ 8-10ans. L’un des garcons mene la marche et porte une plancarte « DON’T BUY IN SEGREGATED ST LOUIS COUNTY »/ Il ne faut rien acheter dans le comte de Saint Louis a cause de sa politique de segregation raciale. Un homme (qui pourrait etre son papa) a sa main sur l’epaule de l’enfant et marche a cote de lui.
(Voir http://www.google.com).
St Louis County est dans l’Etat de Missouri (dans le sud des Etats-Unis.
@Stan Siyomana
Est-ce vraiment l’exemple à suivre? Ou une bonne pratique de la démocratie que d’autres pays pourraient copier? Je reste pourtant pour le droit de manifestater (pacifiquement) et pas du bout des lèvres.
@Bakari
Rassurez-vous, normalement avant que l’on permette a une personne d’acheter une arme a feu aux Etats-Unis, on fait un « background check » pour voir s’il y a un passe criminel/with no criminal record.
Et si cette personne faisait comme le citoyen burundais lambda/MUNYAGIHUGU NYARUCARI qui va revendre son moustiquaire (recu gratuitement du Gouvernement), la police va savoir a qui appartenait l’arme a feu si jamais elle est utilisee pour comettre un crime.
Bonsoir Cher Stan Siyomana,
[ Officials in Ohio have said IT WILL BE LEGAL FOR PROTESTERS TO CARRY WEAPONS AT DEMONSTRATIONS OUTSIDE THE CONVENTION UNDER THAT STATE’S « OPEN CARRY » LAW, WHICH ALLOWS CIVILIANS TO CARRY GUNS IN PUBLIC… »],
J’ai lu avec un intérêt la source que vous avez partagée concernant le port d’armes à feu des les manifestations.
1. L’Ohio c’est un des Etats formant les USA où effectivement le port d’armes dans les rassemblements publiques est autorisé mais cela a fait grand débat car, malgré que la loi l’autorise, il y a eu bcp des voix contradictoires, pour le l’exemple que vous avez mentionné ci-dessus. Je vous propose un autre article qui détaille ces informations https://www.nytimes.com/2016/07/12/us/politics/guns-rnc-cleveland.html
2. Vous avez confondu les événements. Bien que les manifestations avaient été annoncées par certains groupes, l’événement principale était un Rassemblement des républicaines
3. La police et les services secrets avaient pris des mesures particulières de renforcement de la sécurité. Par ailleurs, il y avait un périmètre auquel le port d’armes était interdit;
4. Pourriez-vous nous donner un cas où un manifestant aurait tiré sur les agents de sécurité et lui laisser partir en paix, pour le simple fait que le port d’armes est autorisé?
@Stan Siyomana,
J’avais oublié de répondre à votre exemple sur la participation des enfants dans les manifestations. Merci de citer [DON’T BUY IN SEGREGATED ST LOUIS COUNTY]. Là aussi vous confondez les choses. Les enfants ont droit de participer dans les manifestations de revendications de leurs droits. Quels droits pourraient revendiquer les enfants dans les manifrestations de 2015?
1. Le problème était lié avec les éléctions auxquelles les mineurs n’ont pas droit;
2. Par ailleurs, le principal problème était l’interprétation contradictoire des uns et des autres. Je me souviens Me Dieudonné Bashirahishize dans une émission Imvonimvano à la BBC répondre au Professeur Charles Kambana « Iyaba vyari bitomoye ntitubaturi hano » (Si c’était claire nous ne seront pas ici) qui venait d’affirmer qu’il était claire que le Président Nkurunziza était autorisé à se présenter pour autre mandat. Comment pouvez-vous mobiliser des enfants pour des dispositions dont votre expert affirme « ne pas être claire ».
@Fofo
Vous et moi, tout simplement nous sommes dans un dialogue de sourds.
LET’S AGREE TO DISAGREE.
@Stan Siyomana,
Même si la communication entre les sourds est difficile à comprendre, ils se communiquent entre-eux sans difficulté. Dans tout débat, chacun doit défendre sa cause mais le public qui lit nos commentaires est capable de discerner la vérité et la réalité.
Bonne journée
Nous lui souhaitons plein succès dans ce noble combat. Espérons qu’il verra un jour le Burundi naître de ses cendres après la chute de tous ces pouvoirs tortionnaires. Vive la lutte pour les droits humains.