Les confédérations syndicales COSYBU, CSB et COSESONA dénoncent certaines questions dans le formulaire du recensement des travailleurs en cours. Pour ces syndicats, il y en a qui s’attaque à la vie privée avec un risque de compromettre la cohésion sociale en milieu du travail.
Appartenance ethnique du travailleur, le numéro de compte bancaire, sources de revenus, la géolocalisation et la satisfaction ou non des prestations syndicales… Plusieurs demandes du questionnaire posent problème.
Les confédérations syndicales COSYBU, CSB et COSESONA ont été unanimes dans une conférence de presse conjointe de ce mardi 27 octobre. Elles s’inscrivent en faux contre un recensement qui , selon eux, s’attaque à la vie privée et la liberté syndicale en violation de la Constitution et de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
« Les cadres techniques et agents ne sont pas tenus par les Accords d’Arusha pour entrer en fonction comme à l’armée et à la police. Dans ces dernières, il y a des équilibres ethniques à respecter » a indiqué Célestin Nsavyimana, président de la COSYBU avant de préciser que les fonctionnaires régis par le statut général des fonctionnaires ne doivent pas mentionner leur ethnie. Selon lui, il ne revient pas au chef hiérarchique de s’enquérir des richesses des travailleurs. Il explique que nulle part, dans le statut général des fonctionnaires, n’est mentionné que tout fonctionnaire doit déclarer ses avoirs. C’est une violation de la loi et de vie privée», s’est-il interrogé.
De son côté, Emmanuel Mashandari, vice-président de COSESONA, la fédération des syndicats des enseignants, estime que demander aux fonctionnaires comment ils ont intégré un syndicat ou s’ ils sont satisfaits des prestations des syndicats est douteux. « C’est une atteinte délibérée à la liberté syndicale. Ils veulent dresser les membres contre leurs représentants syndicaux ».
Ces représentants syndicaux craignent que ce recensement n’enclenche des suspicions jusqu’à mettre en cause la cohésion sociale. Ils invitent le gouvernement à sursoir à ce recensement pour engager des débats avec les concernés afin que le questionnaire se limite sur des questions purement professionnelles.
A l’issue d’une conférence de presse de ce mardi après-midi 27 octobre, Domine Banyankimbona, ministre de la Fonction publique n’a pas voulu commenter les appréhensions des syndicalistes. Elle a fait savoir que plus de 12 mille fonctionnaires ont déjà recensé. Le recensement porte sur plus de 100 mille fonctionnaires civils.
Initialement prévu pour le 26 et 27 octobre, le délai de recensement est prolongé… jusqu’à nouvel ordre.