Vendredi 22 novembre 2024

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Rebelles ou montage ?

Une cinquantaine de personnes ont été arrêtées dans la nuit du 27 juillet en zone Kizuka de la commune Rumonge. L’administration parle de rebelles. Mais des questions subsistent.

Chef-lieu de Rumonge où les présumés rebelles ont été conduits
Chef-lieu de Rumonge où les présumés rebelles ont été conduits

D’après les habitants de la localité de Kagongo en zone Kizuka, cette arrestation s’est passée vers 21 heures. « J’étais avec des amis et quelques clients en train de discuter tranquillement quand nous avons entendu des gens crier », confie T.N., vendeur de bière traditionnelle. Selon lui, des voix suppliaient d’être épargnées tandis que d’autres ordonnaient de descendre des véhicules les mains en l’air.

« Nous nous sommes approchés et avons remarqué plusieurs policiers et une dizaine de jeunes du parti au pouvoir encerclant trois minibus de type Hiace », poursuit notre source. A ce moment-là, indique notre source, un policier a crié qu’un des chauffeurs des minibus vient de prendre la fuite et a ordonné aux Imbonerakure de le rattraper. Il s’agit d’un certain Bosco Nduwimana. D’autres policiers se sont mis à ligoter toutes les personnes trouvées dans les trois véhicules puis ils les ont conduits au chef-lieu de la province Rumonge.

Le lendemain, dans un entretien accordé à la radio nationale, Juvénal Bigirimana, gouverneur de Rumonge, soutient que 46 rebelles ont été arrêtés la veille : « Ce groupe avait sur lui 4 fusils de type kalachnikov, 12 chargeurs garnis, 7 grenades, 1669 cartouches libres, 7 cartons de cartouches, 104 tenues complètes militaires, policières et celles de l’unité de protection des Institutions confondues et plusieurs autres effets militaires et policiers. »

Les affirmations du gouverneur

Il déclare, en outre, que ces rebelles se sont dispatchés en plusieurs groupes à partir de Bujumbura pour aller dans différents coins du Burundi pour y perturber la sécurité. Le gouverneur déclare également que deux militaires et un policier font partie de ce groupe qui allait camper dans un lieu au sud du Burundi, sans préciser le lieu exact.

Bien plus, affirme Juvénal Bigirimana, à part les chauffeurs et un convoyeur, originaires de Rumonge qui faisaient le transport Bujumbura-Rumonge, le reste est composé de 22 jeunes de la commune Mugamba en province de Bururi.

Et de conclure qu’ils ont été conduits à Bujumbura pour la poursuite des enquêtes non sans avoir souligné qu’avant leur transfert, certains rebelles ont avoué avoir été formés au Rwanda puis ont transité par la RDC avant de regagner Bujumbura. « Ils ont une base arrière à Bujumbura ». Une source, qui a assisté à leur embarquement vers Bujumbura, indique qu’un haut cadre de la magistrature a été giflé par un agent du SNR en voulant prendre des photos de ces jeunes. « N’eût été la présence du gouverneur, ce cadre allait être également embarqué. »

Contacté, Pierre Nkurikiye affirme que les enquêtes se poursuivent, mais ignore si les présumés rebelles sont toujours gardés au SNR ou s’ils ont été conduits ailleurs.

Pendant ce temps, une fouille perquisition a été opérée, samedi 30 juillet 2016, chez un certain Saleh Mpawenayo, réputé proche d’Hussein Radjabu, ancien patron du Cndd-fdd. Aucun objet suspect n’a été trouvé chez lui. Toutefois, des sources dignes de foi affirment qu’il a entendu l’arrestation des présumés malfaiteurs. « Il a traversé le lac à bord d’une pirogue », soutiennent ces sources.


Zones d’ombre et questionnements

Au lendemain de la capture de ces personnes, le gouverneur a donné plusieurs éléments, mais un flou persiste.

Quelques effets militaires et policiers exhibés après l’arrestation des présumés rebelles
Quelques effets militaires et policiers exhibés après l’arrestation des présumés rebelles

Le gouverneur a déclaré qu’il s’agissait de rebelles venus du Rwanda. D’aucuns se demandent pourquoi il les qualifie de tels alors que les enquêtes de la police ne sont pas encore bouclées, d’après Pierre Nkurikiye?

Juvénal Bigirimana a également déclaré qu’ils avaient une base à Bujumbura. Où exactement. Combien sont-ils ?

Comment se fait-il que cinquante personnes, des « rebelles » se soient déplacées à bord de trois bus de transport de Bujumbura vers Rumonge de nuit ?

Ils avaient à bord des armes, des minutions et même des grenades. Pourquoi n’y a-t-il pas eu échanges de coups de feu lors de leur arrestation ?

Pourquoi Saleh Mpawenayo a-t-il pris la fuite ? Est-il de mèche avec cette « rébellion » ? Quel est son rôle ? Comme il est réputé proche de Radjabu, ce dernier serait-il le chef de ces « rebelles ». Quel est le degré du déploiement de ces rebelles au sud du pays ? Pourtant, le ministre de la Sécurité publique a annoncé, il y a trois semaines, que tous les groupes de malfaiteurs ont été démantelés.


Portraits des chauffeurs

Sadiki Nahimana

Il a été arrêté par la police le 29 juillet à son domicile situé sur la 3ème avenue du quartier Swahili de Rumonge.

Il a été incarcéré au cachot de police de Rumonge avant d’être également transféré au SNR de Bujumbura. Il serait suspecté, d’après nos sources, d’avoir transporté des rebelles à plusieurs reprises dans le sud du pays. Ses proches se disent inquiets pour sa sécurité et avouent ne pas savoir son lieu de détention. « Nous avons cherché partout sans succès et nous craignons pour sa vie », s’inquiète un de ses cousins.

Jean Bosco Nduwimana alias Fizo

Originaire de la province Rumonge, Jean Bosco Nduwimana est chauffeur au parking des bus qui empruntent la route Rumonge- Bujumbura. «Il n’a jamais fait autre chose », confie un membre de sa famille. Ce père de trois enfants est l’un des chauffeurs qui conduisaient les trois bus Hiace interceptés au niveau de la localité de Kizuka. Selon des sources à Rumonge, il a tenté de fuir lors de leur arrestation, mais il a été vite appréhendé. Ces mêmes sources indiquent que c’est lui qui aurait recruté les deux autres chauffeurs pour ce travail.

D’après un membre de sa famille, sa mère est descendue sur Bujumbura, vendredi 29 juillet, pour tenter de retrouver la trace de son fils. «Quand elle est arrivée aux cachots du Service national de renseignements (SNR), on lui a répondu d’aller le chercher à la prison centrale de Mpimba.» Arrivée à la prison, on l’a renvoyé au SNR. La maman y est retournée lundi dernier. «Elle a été refoulée sans ménagement. On l’a sommée de ne plus revenir.» Actuellement, cette famille vit dans une angoisse totale car elle pense que Jean Bosco Nduwimana n’est plus.

Forum des lecteurs d'Iwacu

6 réactions
  1. jean

    Mr le journaliste, j’ai peur que les questions soulevées au paragraphe avec titre « Zones d’ombre et questionnements » ne peuvent pas suffir pour justifier le choix du titre que vous avez donné à votre article, « Rebelles ou montage ». Bonne journée, mone frère!

    • jacques

      Si.

  2. Tijos

    Amaraso yinzira akarengane azobahumira.

    • John

      Formes au Rwanda(Ou exactement?), les «  »rebelles » ou « apprentis rebelles » traversent la RDCongo(Par quelle Frontiere?), puis entrent au Burundi(la aussi par quel poste d’entree?) pour se retrouver a Rumonge……et se faire attraper comme des lapins!!!!!!!!. Finalement,les frontieres sont si poreuses que des personnes armees de kalasch, de grenades et de sacs pleins de munitions se baladent dans tous ces pays, traversent Bujumbura(Pour aller OU? Mystere!) pour enfin se faire arreter a Rumonge. Quelle histoire! Quel montage!
      Finalement c’est un jeu de kif kif: des autorites qui ne controlent pas les frontieres du pays= Des apprentis rebelles qui contrairement a toute logique de rebellion empruntent des voies bien connues, dans des bus bien identifies, sur un parcours certainement controle par des check points des militaires; avec armes et munitions, dont on ne sait pas exactement sur quel front ils se rendaient !!! Un montage Ridicule.

  3. kabingo dora

    Nous savons bien que c’est un grotesque montage organisé par des gens que nous avons les noms avec précision, parmi lesquels on identifie notamment le gouverneur de Rumonge qui ose affirme que le groupe est fait de rebelles , En voici les preuves .Les jeunes de la commune de Mugamba ont été par des gens du SNR je ne donnerai pas ici le nom de leurs intermédiaires. l’objectif avoué était la recherche d’un travail en Afrique du Sud , ni moins ni plus . Les jeunes ont donc bêtement et sont partis à Bujumbura ou le lieu de rassemblement fut Kabezi. Une fois là ils ont été embarqués dans trois mini bus. On connait la suite. On me dira que les jeunes ont avoué faire partie d’un mouvement rebelle , on sait aussi comment ca s’est passé,. Ils ont été torturés pour leur arracher les aveux , plus on résistait plus on était torturé. Ils n’ont pas trouvé mieux que d’écourter la torture. Et voilà ils sont à Mpimba. Je vous le dis car un membre de la famille de mon mari est parmi ces jeunes , je l’ai rencontré à Mpimba, je ne dirai pas son nom pour sa sécurité. Un jour il y aura des gens qui vont payer pour cela. Si au moins la rébellion existait on en serait pas encore là. Le gouverneur de Rumonge en faisant le lien entre la commune Mugamba et les jeunes , il mentait sciemment , il a pris ses responsabilités , il les assumera un jour devant la justice des hommes et de Dieu.

    • nunu

      Le pays va tres tres mal !!! Walahi !!!!

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