Les hommes des médias et les acteurs de la société civile sont tous unanimes pour condamner le souhait du Sénat burundais de restreindre les libertés d’opinion et d’association. Le Conseil National de la Communication se veut plus réservé.
Innocent Muhozi : « « Si c’est un problème de compréhension et d’interprétation des droits fondamentaux, c’est très grave ! »
Pour les professionnels des médias, il y a un problème d’interprétation. Il n’a jamais été question de violer la loi ou d’aller au-delà de la déontologie du métier. « L’être humain doit rester au centre de ce que nous faisons. Les médias doivent respecter le principe universel des droits de la personne humaine, de la liberté d’expression et de presse », indique Innocent Muhozi, président de l’Observatoire de la Presse Burundaise, OPB.
Pour lui, les journalistes, qui sont avant tout des citoyens comme les autres, doivent dénoncer les injustices subies par les communautés ou les individus. Et, souligne-t-il, s’ils appuient les actions pour soutenir Pierre Claver Mbonimpa, c’est qu’ils jugent qu’il est victime d’une injustice grave. « Mais appeler à la haine ou à la révolte est contraire à la loi et à notre déontologie, et nous ne pouvons le cautionner » déclare M. Muhozi.
Pourtant, martèle-t-il, les journalistes ont le droit d’informer la population sur les engagements pris par le gouvernement et les actes qu’il pose. « S’il y a des lois tyranniques, nous avons le devoir de les dénoncer, quel que soit le domaine. Nous ne sommes plus à l’époque des Micombero, Havyarimana ou Mobutu. » En définitive, pour le président de l’OPB, s’il y a un malentendu entre les journalistes et les pouvoirs publics, cela peut être aplani. « Mais, si c’est un problème de compréhension et d’interprétation des droits fondamentaux, c’est très grave ! »
Edouard Madirisha
Alexandre Niyungeko : « Garder à l’esprit l’éthique et la déontologie »
Le président de l’Union Burundaise des Journalistes, UBJ, reconnaît que tout n’est pas rose dans les médias. Cependant, il trouve plutôt tendancieuses les déclarations de certains sénateurs. « Les journalistes, doivent, selon le Code de déontologie, défendre les valeurs universelles telles que la démocratie, les droits de l’homme,… », indique-t-il. Pour lui, la diversité des points de vue dans une information prouve le professionnalisme de celui qui l’a traité. Notre métier, est de rendre service au public en lui fournissant des infos diversifiées et véridiques. « Ce n’est pas parce que les journalistes ont donné la parole à ceux qui ne sont pas de votre obédience qu’ils sont nécessairement partiaux ». Il encourage plutôt ses collègues à aller de l’avant et garder toujours à l’esprit l’éthique et la déontologie du métier.
Patrick Nduwimana : « Se taire est une haute trahison ! »
« Les médias sont des acteurs qui ont un rôle important de promotion et de défense des droits de l’homme », renchérit Patrick Nduwimana, vice-président de l’Association Burundaise des Radiodiffuseurs, ABR. Il rejette catégoriquement et condamne toute incitation à la révolte ou à la haine. Pour lui, les accusations du Sénat sont infondées. « Le Sénat est constitué, à majorité, par des membres du parti au pouvoir qui s’est rendu coupable de violations de droits de l’homme, et c’est notre devoir de le dénoncer. Se taire serait de la haute trahison » déclare-t-il, en donnant comme exemple le cas de Pierre Claver Mbonimpa. M.Nduwimana rappelle que le droit à la manifestation est garanti par la constitution. « Appeler à une manifestation pacifique, avec la société civile, est notre droit. Surtout après l’avoir annoncé et avoir demandé que la police l’encadre. Mais, à cause d’un abus du pouvoir, ce droit nous a été refusé. » Pour le vice-président de l’ABR, il faut que le pouvoir déclare alors l’Etat d’exception, seul cas où les manifestations sont interdites.
Richard Giramahoro : « Le ministre n’a pas d’instruction à nous donner »
Selon son président, le Conseil national de la Communication, CNC, est une organisation constitutionnelle de régulation qui est indépendante et neutre : « Il ne dépend pas du ministère de la Communication et de ce fait, le ministre n’a pas d’instruction à nous donner. Le ministère est notre collaborateur. Mais nous conseillons le gouvernement en matière de communication ».
D’après Richard Giramahoro, si le Sénat leur demande de sévir contre les écarts de certains médias vis-à-vis de la loi, il ne fait qu’enfoncer une porte ouverte puisque cela entre dans leurs activités quotidiennes. A titre indicatif, il rappelle qu’en date du 29 mai, il a rappelé à l’ordre les médias qui appelaient à une manifestation illégale outrepassant la disposition 19, le point f de la loi sur la presse.
Mais il précise que toutes les décisions doivent passer par l’assemblée générale. La loi prévoit une session plénière ordinaire par trimestre et deux extraordinaires : « Or, nous avons déjà tenu deux réunions extraordinaires. Cela fait que, même si nous constations des écarts de certains médias, il nous est difficile de nous s’autosaisir de certains cas dans la fraîcheur des faits. »
M. Giramahoro s’inscrit en faux contre les journalistes qui arborent des tee-shirt frappés de l’effigie de certains activistes (Pierre Claver Mbonimpa, Ernest Manirumva) car l’article 17 de la loi sur la presse astreint tout journaliste à donner une information neutre, équilibrée et vérifiée. Or, poursuit Giramahoro, il est difficile de rester neutre tant que le journaliste affiche déjà son penchant. Et de conclure : « Si le journaliste veut arborer ce genre de T-shirt, il peut le faire, comme un syndicaliste et non comme un journaliste en exercice . »
Gabriel Rufyiri : « C’est un alibi pour la restriction des libertés publiques »
Réaction de Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome). Il signale que c’est la pratique des gouvernements hostiles aux critiques : « Ils cherchent toujours des boucs-émissaires pour décrédibiliser la société civile ». Pour lui, les dirigeants ont l’obligation de répondre aux préoccupations de la population. C’est aussi selon lui une manière du gouvernement de plaire à ses courtisans.
Paraphrasant la citation de Mgr Desmond Tutu, en Afrique du sud, M.Rufyiri mentionne que dans une situation d’oppression, la neutralité montre qu’on est du côté de l’oppresseur. Il rappelle aussi que la société civile et les médias sont là pour dénoncer en grande partie les mauvaises actions du gouvernement. Et de déclarer : « Nous sommes prêts à combattre pour nos droits. Ce qui demande des sacrifices. Et le droit ne se donne pas. »
Je trouve que les média privés jouent vraiment un rôle fondamental dans la restauration de la liberté et de la démocratie. Tous le monde s’exprime, opposition extrême, modelés, pouvoir, courtisans du pouvoir, et c’est au peuple de voir celui qui dit la vérité. En tout cas, reculer de l’étape à la quelle le Burundi se trouve dans la liberté d’expression grâce aux media privé serait pêcher contre les grands démocrates qu’a connu ce pays, à la tête, SE Président Ndadaye Merchior.
Courage jeunes média, courage jeune journalistes!
Nos idées aident les autorités à réfléchir sur comment il faut nous gouverner comme des humains modernes et pas comme des bêtes sauvages. Il faut donc les diffuser, c’est notre contribution au développement du pays.
Bamenyeshamakuru
Murarengeje urugero. Ko mutaraha ijambo ministère public muha ijambo aba avocat de la défense gusa? Murahengamye bimwe biteye ubwoba. naho ntazi amategeko abagenga, uwumviriza RPA, Isanganiro, Bonesha na Renaissance aca yumva ko harimwo uguhengama birengeje. Ni nka Rema na RTNB.
Turagowe twebwe twama twumviriza inkuru zihengamye,
C’est juste une divergence de compréhension, et le train avance en démocratie et en libertés publiques. Les élus s’expriment avec force du mandat leur donné par le peuple, les mécontents s’expriment aussi. Certains disent : PC MBONIMPA est un innocent -même s’il a un peu menti- qu’il faut défendre parce qu’il a servi à quelque chose de beaucoup bien : il a défendu les droits de l’homme dans une certaine mesure. D’autres disent c’est VRAI menteur ou encore Mais qu’il ait fait du bien ne signifie pas qu’on doit fermer les yeux sur un montage comme celui-là en usant des fausses photos et en affirmant que ça lui venait de la MONUSCO pour une si grave diffamation eterreur dans les familles et dans les Nations et ternir l’image du Pays…. Diversité ok mais…. voilà Intama ntirya inyama, iziriye iba yamenje, heureusement ko itari kuri brochette.
wifuza ko aba brochette, you man
Oya sha yoba irura ! Nta wurya brochette y’igikona = CORBEAU, jewe niko ndamubona : il les deux couleurs à la fois : noire et blanche: qui exprime son image vraie au Burundi.
None nka Rufyiri iyo sujet mwayimubajije kugira atange quel genre de commentaires?….
Umuntu wewe arafise uburengazira bwokuvuga ico yiyumvira. Kuberiki Rufyiri ataco yovuga ariko wewe iwacu ikakureka ugatanga commentaires zawe ngaha ? Ntubona ko utiyumviye imbere yo kuvuga canke ko utipfuza ko yogira ic’avuga ?
voila le visage de la societe civile burundaise a travers les interroges et les auteurs de l’article?
Certains sont condamnes d’avance et on dit que l’on est neutre!!