Lundi 23 décembre 2024

Politique

Réaction gouvernementale aux propos du Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme

12/06/2015 7

Le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, s’est dit mardi préoccupé face aux actions de plus en plus violentes et menaçantes d’une milice pro-gouvernementale au Burundi. Jeudi 11 juin, le gouvernement du Burundi a sorti un communiqué où il qualifie cette déclaration de pessimiste et tendancieuse. 

Zeid Ra’ad Al Hussein
Zeid Ra’ad Al Hussein

« Chaque jour, nous recevons 40 à 50 appels de tout le pays lancés par des gens terrifiés, à la recherche d’une protection ou souhaitant signaler des abus », a indiqué le Haut-Commissaire. Ce dernier a précisé qu’ils ont aussi recueilli des témoignages inquiétants de réfugiés burundais ayant fui dans les pays voisins, portant sur des violations graves des droits de l’homme qui auraient été commises par une milice rattachée au mouvement pro-gouvernemental connu sous le nom d’Imbonerakure.

Ces violations présumées, poursuit Zeid Ra’ad Al Hussein, qui auraient eu lieu à Bujumbura, mais aussi dans plusieurs provinces, incluent des exécutions sommaires, des enlèvements, des tortures, des coups, des menaces de morts et d’autres formes d’intimidation. Le Haut-Commissaire s’appuie notamment sur les témoignages détaillés de 47 réfugiés recueillis, ces dernières semaines, par le personnel des droits de l’Homme dans des camps de réfugiés au Rwanda et en République démocratique du Congo. « Ces informations sont vraiment effrayantes, en particulier dans un pays avec une histoire comme celle du Burundi », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein. Et d’ajouter que le personnel des Nations unies chargé des droits de l’Homme dans la région avait reçu des allégations persistantes faisant état de collusion entre des membres de la milice Imbonerakure et les forces de police et de renseignement officielles. « Nous avons reçu des témoignages concordants indiquant que les membres des Imbonerakure agissent en suivant les instructions du parti au pouvoir et avec le soutien de la police nationale et des services de renseignement, qui leur fournissent des armes, des véhicules et parfois des uniformes. Si ces allégations sont vraies, ne serait-ce qu’en partie, elles indiquent un effort extrêmement dangereux pour aggraver les peurs et les tensions. »

D’après lui, aujourd’hui plus que jamais, il est essentiel que les autorités burundaises montrent leur engagement en faveur de la paix en se dissociant clairement de leurs partisans violents et en garantissant que justice soit rendue pour tout crime ou toute violation des droits de l’Homme qu’ils aient pu commettre.

Le gouvernement du Burundi monte au créneau

Dans un communiqué sorti ce jeudi 11 juin, le gouvernement du Burundi qualifie cette déclaration de pessimiste et tendancieuse sur la situation au Burundi. Il s’étonne d’ailleurs que de telles déclarations du Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme tombent chaque fois avant l’échéance électorale. «L’on se souviendra qu’une déclaration similaire fustigeant les Imbonerakure était sortie au terme de sa visite du 13 au 15 avril 2015 au Burundi lorsqu’il ne restait que quelques jours seulement pour la tenue des élections communales et législatives qui ont été à ce moment reportées.»

Le gouvernement trouve surprenant que le Haut-commissaire ne mentionne pas le retour massif de certains réfugiés. Plus de 30 mille et d’autres qui souhaitent rentrer, mais qui se heurtent à la résistance des services d’accueil, d’après le gouvernement. Pour ce dernier, les témoignages de ces réfugiés sous manipulation d’une certaine classe politique et de la société civile, qui s’est déjà prononcée contre le système électoral comme mode d’accès au pouvoir politique, n’ont pas de crédibilité d’autant plus qu’aucun parmi eux n’a montré au Haut-Commissaire les signes d’une quelconque trace de sévices physiques lui infligés par les prétendus Imbonerakure.

«Le gouvernement du Burundi estime que, s’il y a menace sur la paix au Burundi, c’est à cause des instigateurs et ceux qui financent les manifestations violentes caractérisées par la prise en otage pendant plus d’un mois des populations qui refusent d’adhérer au mouvement… Il est donc surprenant que le rapport du Haut-commissaire passe sous silence les actes aussi criminels qui, pourtant, se déroulent en pleine journée sous la couverture des médias internationaux.» Sur ce, le gouvernement du Burundi dénonce et condamne une prise de position d’un si haut fonctionnaire international « qui risque de fragiliser davantage le processus électoral déjà menacé par les partenaires politiques qui cherchent à empêcher la tenue des élections en cherchant à installer le chaos pour des profits politiques.»

Forum des lecteurs d'Iwacu

7 réactions
  1. kimeneke

    Burundi
    Niyo A2 ntayo yaciye yakoresha imbago erega ubusuma subwubu iyakariye ntigata

  2. kaiser

    La déclaration du Haut Commissaire est peu intelligente. Quarante coups de fils de gens terrifiés ? Il suffit qu’un groupe s’entende pour les faire. Les imbonerakure violents ? Sur le terrain on voit le contraire: c’est l’autre camp qui brule personnes, voitures, bus, maisons. Où veut en arriver ce type ? A légitimer une future agression internationale ? Le Loup et l’Agneau….

  3. Amédé

    « …Le rapport du haut commissaire passe sous silence des actes aussi criminels qui se déroulent ….sous couverture des médias internationaux.  » Ah bon! Alors pourquoi chasser ces medias si on a besoin de leurs témoignages? Si on ne se reproche de rien?

  4. claude nahayo

    Leta yacu ni hatari et irresponsable, irarushe, kubera ama dossiers menshi, hiyongeyeko 3eme mandat. Inyishu iroroshe: kubera President Nkurunziza atakigira légitimité nationale et internationale, nukuri qu’il démissionne, hanyuma Hon. Pie NTAVYOHANYUMA ategure amatora meza ubunyene. Dukurikize l’ordre constitutionnel.

  5. burundi

    Un pouvoir dominé par un Général illettré et un conseiller du président de niveau A2 avec une courte expérience ds les manipulations informatiques ne peut pas avoir une diplomatie digne, libre, fière et appréciée.

  6. On le connait, il a ete achete mais le peuple vaincra.

    • Ndimira

      Vous voulez voir les sévices que ces Imbonerakure infligent aux gens. Très simple: commençons d’ailleurs au sein même de leur parti: le responsable du parti en mairie de Bujumbura a été sérieusement tabassé devant le regard complice et satisfait du président du parti qui a par après déclaré qu’il avait été « corrigé! » Une déclaration honteuse pour un chef de parti qui se dit pacifique!

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