Par Roger Crettol (Suisse)
De la lecture un peu crispée de l’article de Mr Fabien Cisashayo, je retiens
- que la culture burundaise et les valeurs attachées à l’ubuntu demandent que, pendant la période de deuil, on s’abstienne de porter des jugements (négatifs) sur une personne décédée.
Cela n’empêchera pas les proches du défunt Président de faire l’éloge de son action – sans préjudice du jugement que la société burundaise portera plus tard, librement, sur ses réalisations et sur ses excès. - que P. Nkurunziza n’est pas né dans un désert, mais dans une société clivée et oppressive et périodiquement soumise à des violences. Durant son activité dans la rébellion, il a développé ses qualités d’organisateur et son ambition – dans un cadre militarisé et autoritaire.
Fallait-il qu’il brigue la fonction présidentielle ? - « ne profanez pas le cadavre de Nkurunziza, parce que vous savez pertinemment que c’est ainsi qu’on fait naître des gens comme lui »
La réconciliation et le pardon mutuel et sincère sont les ingrédients du bon développement du peuple burundais. Ne pas faire porter aux enfants le poids des crimes du passé, c’est une obligation morale. - « Et pourtant nous sommes condamnés à avancer vers …l’État de droit ».
Oui, c’est le seul espoir, qui devrait procéder d’un choix, et non pas d’une contrainte.
Je ne vois pas les torrents de crachats dans les médias que je consulte. On y parle librement de l’enseignement primaire gratuit, de la gratuité des soins médicaux pour mères et enfants en bas âge, tout autant que des victimes, des abus, des réfugiés quand on fait – à l’occidentale – le bilan du dirigeant défunt. Qui n’était pas un citoyen lambda. Ni aux yeux de la population, ni à ses propres yeux.
Le « Guide Éternel du Patriotisme » est décédé. Oui, respectons les derniers jours de paix de ce frère humain décédé et laissons-le faire ses bagages tranquillement. La levée de deuil et le travail de (re)construction du Burundi interviendront assez tôt.