Le Secrétaire général de Nations Unies, en visite au Burundi depuis ce 5 mai, salue le rôle du Burundi dans les processus de la paix dans la région. Il appelle à la désescalade en RDC et à la cessation des combats au Soudan.
« Cela exige une volonté politique collective pour s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité, de briser le cercle vicieux des conflits dans la région et de mettre à terme le calvaire des populations qui ont tant souffert notamment en République démocratique du Congo », a indiqué Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, après une audience avec le président burundais Evariste Ndayishimiye dans l’après-midi de ce 5 mai.
Il appelle à la désescalade, à l’apaisement et à la retenue. Et d’interpeller les groupes armés locaux et étrangers opérant en RDC à déposer les armes : « Chacun doit en finir avec les discours de haine, œuvrer pour rétablir la confiance et s’abstenir de toute action susceptible de saper les progrès réalisés pour la paix en RDC ».
Antonio Guterres apprécie les efforts fournis par les dirigeants de la région notamment dans le cadre des processus de Nairobi et Luanda. Selon lui, ces processus ont permis de contenir l’escalade des tensions et de créer les conditions d’un dialogue aux parties prenantes : « Ces processus, menés par et pour les Africains, doivent être renforcés et soutenus par toute la communauté internationale. Chacun doit mettre en œuvre les engagements pris dans le cadre de ces deux processus complémentaires ».
Pour lui, le Burundi a joué un rôle essentiel dans les initiatives régionales pour la paix à l’Est de la RDC : « Je tiens aussi à saluer le rôle positif du Burundi dans la région et surtout les efforts entrepris par le président burundais en sa qualité de président en exercice de la communauté de l’Afrique de l’Est ».
Il rassure que les Nations Unies à travers son bureau de l’envoyé spécial dans la région des Grands-Lacs et sa mission de maintien de la paix en RDC (Monusco) continueront à soutenir les initiatives régionales pour la paix y compris les mécanismes établis dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda. « Tous les partenaires internationaux doivent en faire de même. Contribuer à renforcer l’appui technique et financier pour ainsi œuvrer pour la paix et la stabilité en RDC et dans la région ».
Selon le secrétaire général des Nations Unies, il n’y a pas de chevauchement entre la force régionale en RDC et la Monusco. Il confie que l’ONU est en train d’étudier les mécanismes qui puissent permettre à la Monusco d’augmenter son appui à la force régionale : « Les deux organes ont exactement les mêmes objectifs et sont complémentaires. La force régionale a un rôle particulier. C’est une force des pays qui connaissent le mieux la RDC et qui ont un contact direct avec les Congolais ».
Pour lui, la solution durable pour la sécurité en RDC se trouve dans la concrétisation de tous les engagements faits dans le cadre des processus de Luanda et Nairobi.
La crise au soudan, une menace à la région Est-africaine
« La situation sécuritaire au Soudan est préoccupante et ne cesse de se détériorer. C’est une tragédie pour le peuple soudanais et une menace supplémentaire pour la sécurité au Sahel et en Afrique de l’Est », fait savoir le secrétaire général des Nations unies.
Il confie que plus de 100 mille personnes ont fui le Soudan et 800 mille personnes pourraient quitter le pays dans les jours et semaines à venir. Selon lui, ce pays est confronté à une catastrophe humanitaire et fait face à une insécurité alimentaire croissante.
Antonio Guterres appelle à la cessation immédiate des combats au Soudan avant que ce conflit ne se transforme en une guerre civile qui pourrait détruire le pays et bouleverser la région : « Toutes les parties doivent désamorcer les tensions, revenir à la table des négociations, et convenir au cessez-le-feu stable et durable ».
Il appelle aussi à la protection de la population et des infrastructures civiles ainsi qu’au respect du personnel humanitaire. Et de demander la communauté internationale à soutenir le peuple soudanais dans sa quête pour la paix et au retour à la transition démocratique.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, va aussi participer au 11e sommet du mécanisme régional de suivi de l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, qui se tient à Bujumbura ce 6 mai.