Samedi 21 décembre 2024

International

RDC-Rwanda : Vers la désescalade et la normalisation des relations diplomatiques

11/07/2022 1
RDC-Rwanda : Vers la désescalade et la normalisation des relations diplomatiques
De gauche à droite : Paul Kagame, João Lourenço et Félix Tshisekedi dans le sommet tripartite à Luanda, ce 6 juillet

Les chefs d’Etat du Rwanda, de la République Démocratique du Congo et de l’Angola se sont rencontrés à Luanda, mercredi 6 juillet, dans le but de désamorcer les tensions entre Kigali et Kinshasa et d’aider à trouver une issue à la crise actuelle en RDC.

Le sommet tripartite a élaboré une « feuille de route sur le processus de pacification de la région orientale de la RDC », abordant certaines des questions au cœur de l’insécurité dans la sous-région.

Le président angolais, João Lourenço, a annoncé que la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda sont convenus de cesser immédiatement les tensions entre les deux pays, écrit le quotidien régional The East African.

« Je suis heureux d’annoncer que nous avons eu des résultats positifs, à notre avis, dans la mesure où nous nous sommes convenu d’un cessez-le-feu, entre autres mesures que contient la feuille de route qui vient d’être présentée », a indiqué le président angolais après le sommet de Luanda de ce 6 juillet.

Le président Lourenço, également président de la conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), a ajouté que Luanda accueillera mardi prochain la réunion de la commission conjointe bilatérale Rwanda-RDC.

Ce 8 juillet, le ministre rwandais des affaires étrangères a fait savoir, sur son compte twitter, qu’aucun accord de cessez-le-feu n’a été signé entre le Rwanda et la RDC : « L’issue de la rencontre tripartite de Luanda est une feuille de route avec objectifs clairs et activités à mettre en œuvre par différents partenaires. Ni accord ni cessez-le-feu n’a été signés. La désinformation/le populisme sabote l’objectif de paix en RDC/dans la région ».

Quid des accords figurant dans la feuille de route ?

Selon la feuille de route présentée après le sommet de Luanda de ce 6 juillet, la RDC et le Rwanda se sont convenus de normaliser les relations politiques et diplomatiques, d’établir un climat de confiance entre les Etats de la région, de créer des conditions optimales de dialogue et de concertation politique pour résoudre la crise sécuritaire actuelle dans l’est de la RD Congo, écrit le quotidien rwandais The New Times.

La feuille de route ordonne également une action immédiate sur les « FDLR et ses groupes dissidents qui sont à l’origine des tensions entre le Rwanda et la RDC et jouent un rôle majeur dans l’insécurité de la RDC ».

Il y a eu aussi un accord pour lutter fermement contre les discours de haine en RDC, qui a augmenté dans un passé récent ciblant le Rwanda.

Le sommet a décidé de réactiver l’équipe conjointe de renseignement Rwanda-RDC et de fixer des modalités pratiques pour combattre les FDLR en collaboration avec les mécanismes régionaux.

Selon The New Times, des preuves récentes ont montré que Kinshasa a intégré les FDLR dans son armée et les a même soutenues pour déstabiliser le Rwanda.

Le sommet de Luanda a ordonné, dans la feuille de route, la prévention des violations de l’intégrité territoriale et le respect des engagements pris par les Etats de la CIRGL à cet égard.

On a également décidé la création immédiate d’un mécanisme de vérification ad hoc dirigé par un officier général de la République d’Angola pour vérifier leur authenticité des accusations portées par le Rwanda et la RDC.

Concernant la question du M23, le sommet a conclu qu’il s’agit d’une question congolaise interne qui devrait être traitée dans le cadre du processus de Nairobi.

Dans une communication diffusée par la télévision publique rwandaise après la rencontre de Luanda, Kigali a souligné que cette feuille de route préconisait de régler le problème posé par les FDLR et de traiter le M23 comme une question congolaise, « dans le cadre du processus de Nairobi ».

« Les accords de Luanda n’engagent pas le M23 »

« Nous sommes des Congolais, pas des Rwandais. S’il y a un cessez-le-feu, cela ne peut être qu’entre nous et le gouvernement congolais », a indiqué Willy Ngoma, porte-parole du M23 après le sommet de Luanda.

La présidence de la RDC a annoncé que Félix Tshisekedi et Paul Kagame sont convenus d’un « processus de désescalade », confie Actualité.Cd.

« Cette feuille de route n’engage pas le M23. Nous sommes Congolais, nous n’avons rien à voir avec le Rwanda. On nous demande de quitter ici, mais pour aller où ? C’est impossible », a estimé Willy Ngoma, interrogé depuis Goma.
Selon des sources concordantes interrogées à Goma, chef-lieu par Actualité. Cd, de nouveaux affrontements ont opposé, ce jeudi, les forces armées de la RDC (FARDC) aux rebelles du M23, qui se sont emparés d’une localité de Kanyabusoro dans le territoire de Rutshuru.

Un commandant des FARDC accuse les rebelles d’avoir attaqué les militaires qui se trouvaient là, en violation du cessez-le-feu annoncé ce 6 juillet à Luanda, ce que le M23 a démenti, accusant en retour l’armée de l’avoir attaqué.

Tanzanie : Les prix du carburant en hausse malgré les subventions du gouvernement

Les automobilistes en Tanzanie doivent s’attendre au pire alors que les prix du carburant dans tout le pays sont en hausse, depuis mercredi 06 juillet 2022, écrit The Citizen.

Selon l’Autorité de réglementation des services publics d’énergie et d’eau (Ewura), les prix de l’essence, du diesel et du kérosène ont atteint un niveau jamais enregistré auparavant sur le marché local.

Un litre d’essence est désormais acheté à 3 220 shillings à Dar es Salaam contre 2 994 shillings le mois dernier, tandis que le prix du diesel est de 3 143 contre 3 131 shillings.

L’Ewura soutient que les prix sont inférieurs au niveau qu’ils auraient dû être si le gouvernement n’avait pas subventionné le secteur pétrolier pour contrôler les prix.
Selon The Citizen, le gouvernement a accordé des subventions d’une valeur de 100 milliards de shillings par mois depuis juin pour réduire l’impact de la hausse des prix du carburant sur le marché mondial.

« Les sociétés de commercialisation du carburant sont libres de vendre leurs produits à un prix qui leur donne un avantage concurrentiel à condition que cela ne dépasse pas le prix fixé », soutient Modestus Lumato, directeur général d’Ewura.

Contacté par The Citizen, le ministre tanzanien de l’Energie, January Makamba, a indiqué que la politique de subventions a beaucoup aidé en Tanzanie.

« Le gouvernement prévoit de mettre en place un stock stratégique de carburant et d’améliorer les infrastructures de déchargement au port ».

Selon le ministre Makamba, le gouvernement va introduire un fonds de stabilisation des prix du carburant qui aidera dans l’avenir pour que les subventions soient octroyées à partir du fonds.

Kenya : La commission électorale rejette les allégations de Raila Odinga

Raila Odinga reproche la commission électorale kényane de vouloir truquer les élections présidentielles du 9 août

La commission électorale kényane (IEBC) réfute les allégations d’Azimio, une coalition de Raila Odinga, comme quoi elle prévoit l’impression des bulletins de vote supplémentaires pour truquer les présidentielles de ce 9 août en faveur de William Ruto, confie Daily Nation.

Ce 7 juillet, lors d’une réunion avec des chefs d’entreprise à Nairobi, le président de l’IEBC, Wafula Chebukati, a rejeté ces allégations : « Je veux rassurer la population qu’il n’y aura pas de bulletins de vote marqués qui seront introduits en contrebande dans le pays depuis l’Ouganda ».

Raila Odinga, candidat présidentiel, accuse l’Ouganda de vouloir s’ingérer dans les élections générales kényanes pour forcer la victoire de son rival William Ruto.

« C’est la raison pour laquelle le président de la commission électorale refuse le registre manuel qui nous dira combien de personnes ont voté. Il est indispensable que nous ayons un registre manuel dans chaque bureau de vote parallèlement à l’identification électronique des électeurs. Cela n’est pas négociable ».

Sur la question de savoir s’il prévoit de boycotter les élections au cas où le registre manuel ne serait pas utilisé, Raila Odinga se veut rassurant : « Nous allons procéder aux élections, mais nous disons à l’IEBC de ne pas oser truquer les élections, car nous ne le permettrons pas ».

Il appelle l’IEBC et le gouvernement kényan à être vigilants et de s’assurer que le scrutin soit transparent et conforme à la loi.

Ouganda : « Les tweets de Muhoozi n’engagent pas le ministère de la Défense »

Le porte-parole du ministère de la Défense et des anciens combattants, Felix Kulayigye, fait savoir que les tweets du commandant des forces terrestres soutenant les rebelles éthiopiens du Tigré sont son opinion personnelle, mais pas celle de l’armée.

Ce 7 juillet, il a expliqué à Daily Monitor que les tweets du premier fils dans lesquels il a soutenu les rebelles de la force de libération du peuple du Tigré (TPLF), n’engagent pas les forces de défense ougandaise (UPDF).

« Je suis au courant de tout ce que fait l’armée. Ce tweet n’émanait pas ni du commandant suprême des forces de défense de l’UPDF, ni du porte-parole du ministère de la Défense. Cela n’est pas donc notre position officielle », précise le porte-parole du ministère ougandais de la défense.

Muhoozi Kainerugaba, commandant des forces terrestres et fils de président ougandais Yoweri Museveni, a twitté, le 5 novembre dernier, des déclarations en faveur des rebelles du Tigré et a accusé le gouvernement éthiopien de commettre des violations des droits.

« J’exhorte mes grands et courageux frères des Forces de défense du Tigré à écouter les paroles du général Yoweri Museveni ! Je suis aussi en colère que vous et soutiens votre cause. Ceux qui ont violé nos sœurs et tué nos frères tigréens doivent être punis ! », a-t-il publié sur son compte twitter.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Voet

    « … où le registre manuel ne serait pas utilisé… » !
    Au fait que fait notre CNI d’ici aux prochaines élections ? Dans la commune où j’habite, le bureau électoral enregistre les nouveaux habitants de la commune, les jeunes qui atteignent leur 18 ème année. Ensuite le bureau envoie à chaque enregistré une carte d’électeur sur laquelle on trouve son n° d’enregistrement et son n° du bureau de vote. Le jour d’une élection, l’électeur se présente avec sa carte d’électeur et sa pièce d’identité dans son bureau de vote. Quand il a mis le bulletin dans l’urne, il signe dans le registre devant son nom et la date du vote est notée sur la carte d’électeur.
    Est-ce si compliqué ?

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