Le Dr Denis Mukwege a annoncé sa volonté son retour au pays natal ce 14 janvier, à Bujumbura. La Monusco s’engage à assurer sa sécurité après l[a tentative d’assassinat le 28 octobre 2012->http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2012/10/26/le-dr-denis-mukwege-echappe-a-la-mort/]. Et les femmes congolaises restent inquiètes.
<doc6668|right>«Ce qui me rassure, c’est l’engagement des femmes, mes patientes. Il y a en elles une volonté, un courage hors du commun», répond Dr Denis Mukwege aux journalistes. Et au [célèbre praticien congolais->http://www.lesoir.be/116046/article/actualite/fil-info/fil-info-styles/2012-11-08/l-homme-qui-r%C3%A9pare-femmes-un-livre-consacr%C3%A9-au-gyn%C3%A9cologue-congolai] de préciser que c’est la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) qui organise son retour, en collaboration avec la police de la RDC : "Nous avons eu des messages qui nous rassurent. Un plan a été mis en place pour nous protéger, et en même temps protéger [l’hôpital Panzi->http://www.panzihospital.org/about/dr-denis_mukwege]. Nous sommes confiants que tout ce qui a été promis sera fait", signale-t-il.
Quant "aux femmes meurtries, mais pas anéanties", ajoute-t-il, elles savent ce qu’elles veulent et comment le réclamer : "Elles ont organisé des villes mortes, écrit un mémorandum de protestation, fait des plaidoyers pour réclamer mon retour", rappelle-t-il, profitant de l’occasion pour appeler de nouveau à "une condamnation sans équivoque des violences, notamment sexuelles, qui sont faites aux femmes : les auteurs de ces actes sont le plus souvent amnistiés et cette question doit être soulevée et ces actes bannis."
<doc6669|left>Un optimisme tempéré par Neema Namadamu, la représentante des femmes congolaises, qui appelle à "atteindre les racines" sous peine de voir le mal persister : "Je n’ai pas confiance en la communauté internationale et c’est le même sentiment que j’ai pour la Monusco. Depuis 1994, nous sommes violées et personne n’a réussi à nous protéger. Les personnes qui nous violent sont souvent aussi chargées de nous protéger." Quant aux casques bleus qui assureront la sécurité du Dr Mukwege, Mme Namadamu craint qu’ils ne soient désormais un écran entre le médecin et ses patientes …
L’ambassadeur de Belgique au Burundi, Marc Gedopt soulignera quant à lui "le signe important que constitue le retour du Dr Denis Mukwege", dont il admire le courage : "C’est un symbole que les forces vives de la RDC ne désespèrent pas. La communauté internationale n’est pas une super puissance, la Monusco a également ses limites. Elle apporte son aide, mais la vraie responsabilité incombe à l’Etat congolais et à sa population".
Le Dr Mukwege a profité de l’occasion pour remercier la Physicians for Human Rights pour avoir organisé la conférence de presse, la Belgique et les Etats-Unis pour l’avoir accueilli durant son exil, la Monusco pour avoir organisé son retour et la Grande Bretagne, qui occupe la présidence du G8, pour mettre au premier plan cette problématique des violences faites aux femmes.