Au moment où toute la RDC retient son souffle en attendant les résultats des urnes, la communauté congolaise du Burundi se plaint, elle s’est vu refuser l’entrée ce mercredi 20 décembre sur son territoire pour s’acquitter de leur devoir citoyen. L’ambassade de la RDC au Burundi avait mis à sa disposition des bus afin de se rendre gratuitement à Uvira.
Les frontières, côté congolais, sont restés fermées pendant toute la journée, ces citoyens congolais vivant au Burundi n’ont pas pu exercer leur droit de vote.
Beaucoup de bus, particulièrement de l’Office des Transports en Commun, OTRACO, sont restés stationnés à l’arrêt de bus communément appelé ’’Permanence’’ de la zone Bwiza.
Les autres bus des particuliers étaient stationnés devant l’ambassade de la RDC, au centre-ville. Ils ont été commandés et mis à la disposition de tous Congolais désirant aller exercer leur droit civique à Uvira, c’est à quelques kilomètres de Bujumbura.
Tous les Congolais ont convergé vers ces lieux de rencontre et plusieurs dizaines de milliers d’entre eux sont montés dans ces bus avec enthousiasme. Les bus étaient pleins à craquer et ont pris la direction de Gatumba à la frontière avec la RDC.
Cette exaltation sera de courte durée, à la frontière, une barrière y était érigée et personne n’était là pour laisser cette population la franchir. Un policier expliquait que les frontières sont fermées sur ordre venant de l’autre côté.
Une frontière fermée
Quand l’ambassadeur est arrivé, tous ses concitoyens l’ont acclamé mais quand il s’est rendu dans les bureaux de l’immigration mais cela n’a rien donné, son émissaire s’est contenté d’annoncer qu’il est en contact avec Kinshasa.
Sous un soleil accablant, l’attente a été longue et la barrière est restée fermée. Ceux qui sont venus avec un peu d’argent se sont payés quelques brochettes et des boissons dans une sorte de barbecue improvisé au bord de la route.
Pour un Congolais d’un âge avancé approché, c’est la désolation : « Il devrait y avoir des urnes à l’ambassade au lieu de dépenser et nous amener ici et nous faire rôtir sous ce soleil ».
Fatigués, certains Congolais se sont allongés sous les gros bus de l’OTRACO à même la bitume, d’autres dans les bus. Le désespoir se lisait sur leur visage : « C’est déjà trop tard, il n’y aura pas assez de temps pour traverser et entrer à Uvira pour voter, vaut mieux laisser tomber et nous ramener à Bujumbura », s’est indigné un ressortissant congolais.
C’est tard dans l’après-midi que les moteurs des bus se sont mis en marche. Après 20 minutes, le premier bus en tête s’est dirigé vers Bujumbura. Et tout ce monde a compris que le vote pour eux n’était plus possible et qu’il fallait rentrer. Ceux qui étaient sortis des bus pour se dégourdir les jambes se sont mis à courir pour reprendre leurs places. « C’est fini, le droit au vote est violé pour les ressortissants congolais vivant au Burundi », ont-ils lâché amèrement.
Au bout de quelques minutes, il ne restait que les marchands ambulants de la place, eux aussi déçus de ce fiasco, la plupart comptaient faire des affaires, seuls quelques opportunistes qui ont apportés quelques caisses de bière et quelques chèvres à rôtir ont sur tirer leur épingle du jeu.
Ce jeudi, au moment où les tendances non confirmées des élections fusaient et des revendications de fraude au vu des irrégularités qui ont entaché ces élections, se faisaient entendre, l’ambassadeur de la RDC au Burundi était occupé à remettre des frais de déplacement à certains ressortissants Congolais venu de l’intérieur du pays pour leur permettre de retourner dans leurs foyers.