Dans un point de presse à Goma, ce 18 avril, le commandant de la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EACRF), Jeff Nyagah, a nié les allégations de nouveaux affrontements entre le groupe armé M23 et les forces burundaises, écrit The East African.
« Nous n’avons aucune preuve que le contingent burundais de l’EAC a affronté le M23 car, à notre connaissance, Sake a été vérifié comme une zone où le M23 a quitté ».
Pourtant, il affirme qu’il y a eu un incident dans une zone appelée Jérusalem, à 13 kilomètres de Sake, où un contingent burundais en patrouille a été attaqué : « Ils se sont conduits de manière très professionnelle et ont pu capturer sept membres d’un groupe armé. Il n’y a pas eu de victimes de leur part ».
Il a indiqué que les suspects ont été amenés au quartier général de la force à Goma et remis au Mécanisme conjoint de vérification élargi (MCVE), avec la participation directe du gouvernement de la RDC : « Le mécanisme conjoint interrogera et identifiera à quel groupe armé ils appartiennent. En tant qu’état-major de la force, nous n’interrogeons pas les gens, nous ne détenons pas les gens ici, nous n’avons pas de prison. Nous respectons la souveraineté territoriale de la RDC ».
Selon Actualité.CD, les rebelles du M23 ne se sont vraiment pas retiré de certains territoires conquis au Nord-Kivu. C’est le cas notamment du territoire de Nyiragongo, proche de Goma où les rebelles avaient annoncé en décembre dernier, leur retrait de Kibumba. « Plus de trois mois après, le M23 est toujours présent à Kibumba et Buhumba, deux groupements de plusieurs villages, à la frontière entre la RDC et le Rwanda ».
Le premier mandat de six mois de la force de l’EAC a expiré depuis fin février dernier. Le commandant de cette force a aussi passé en revue ce 18 avril à Goma, les réalisations de ce premier mandat. Il a souligné notamment le retrait des rebelles du M23 de certaines localités, dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi, ce qui, selon lui, justifie le cessez-le-feu actuellement en vigueur.
Le porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya a indiqué que la RDC tient à l’évaluation des actions sur terrain de la force de l’EAC le plus rapidement possible. Il n’a pas exclu l’idée de la requalification même du mandat de cette force régionale, confie Actualité.CD.
Kenya : L’opposition décide de reprendre les manifestations
« La coalition de l’opposition reprendra ses manifestations hebdomadaires à la fin du Ramadan et il y aura d’autres communications à cet égard », a déclaré Kalonzo Musyoka, un des leaders de la coalition de l’opposition Azimio.
Selon The Star, l’opposition accuse le président William Ruto de faire preuve d’une mauvaise foi absolue depuis le début des pourparlers : « Tout observateur raisonnable des événements de ces dernières semaines conviendra avec nous que Kenya Kwanza (coalition présidentielle) n’a aucune intention de tenir un dialogue, et encore moins un dialogue honnête, transparent et bipartisan ».
Les dirigeants musulmans kényans implorent le leader de l’opposition, Raila Odinga, de suspendre les manifestations antigouvernementales dont il a annoncé qu’elles reprendraient après la fin du Ramadan, écrit Nation.
Lors des célébrations d’Aïd-El-Fitr sur le terrain du centre islamique d’Isiolo à l’Est du Kenya, ce 21 avril, le chef local Osman Shariff a soutenu que le chef de l’opposition devrait permettre la conclusion de pourparlers bipartites avant d’annoncer son prochain plan d’action : « L’économie a été mise à mal par les manifestations (qui se sont soldées par des destructions). Odinga et le président William Ruto devraient résoudre leurs différends à l’amiable pour la paix de notre nation ».
Suite à l’appel des confessions religieuses, l’opposant Raila Odinga avait annulé, ce 2 avril, les manifestations pour les semaines suivantes afin de permettre un dialogue avec le gouvernement de William Ruto.
Soudan du Sud : Les données démographiques font monter la pression politique
La récente tentative de recensement de la population du Soudan du Sud s’est heurtée à des contraires politiques, les politiciens affirmant que les chiffres publiés indiquent des plans pour truquer les élections dans l’avenir, écrit The East African.
Un certain nombre de politiciens de l’opposition et certains membres de la société civile ont remis en question les estimations qui portent la population totale du pays à plus de 12 millions et exigent « un recensement approprié » conformément à l’accord de paix de 2018.
Au début de ce mois d’avril, Juba a publié son enquête d’estimation de la population montrant que la population du pays a augmenté de plus de quatre millions pour atteindre 12,4 millions de personnes. Le dernier recensement du pays remonte à 2008, alors qu’il était encore une région autonome du Soudan.
Le gouvernement a commencé l’enquête d’estimation de la population en avril 2021. Financée par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) à hauteur de 1,7 million de dollars, l’enquête a été menée entre mai et juin 2021 par 647 recenseurs et superviseurs formés.
Selon The East African, le recensement national est nécessaire pour la délimitation des circonscriptions avant les élections de 2024, même si le gouvernement dit qu’il n’a pas d’argent pour le faire.
Ouganda : Le Parlement européen dénonce le projet de loi antihomosexualité
Le Parlement européen a condamné, ce 20 avril, le projet de loi antihomosexualité de l’Ouganda et a exhorté l’Union européenne à trouver un moyen de faire pression sur le président Yoweri Museveni pour qu’il ne le signe pas, confie The Citizen.
La résolution, adoptée par 416 voix contre 62 et 38 abstentions, n’oblige pas Bruxelles à prendre des mesures, mais augmentera la pression sur l’exécutif européen pour qu’il réponde par des sanctions.
« La résolution déplore la contribution du président Museveni à la rhétorique haineuse contre les personnes LGBTIQ, ajoutant que les relations UE-Ouganda seraient en jeu si le président signe ce projet de loi ».
Le Parlement européen a exhorté la Commission européenne à « utiliser tous les moyens diplomatiques, juridiques et financiers nécessaires pour convaincre le président de ne pas signer cette loi ». Et d’exhorter l’Union européenne à établir une stratégie européenne pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité et de l’identité transgenre.
Selon Daily Monitor, le président Museveni, ainsi que les législateurs de son parti Mouvement de résistance nationale (NRM), ont décidé ce 20 avril de renvoyer la loi antihomosexualité à la commission des affaires juridiques et parlementaires, où un examen plus approfondi et des révisions seront effectués avant qu’il ne soit examiné pour approbation.
Dans un briefing partagé par la présidence ougandaise, le président Museveni a félicité les législateurs pour avoir ignoré la pression internationale et protégé le tissu moral de l’Ouganda lors de l’adoption de ce projet de loi : « C’est bien que vous ayez rejeté la pression des impérialistes. Ces impérialistes ont mis en désordre le monde pendant 600 ans, causant tant de dégâts ».
Lors de la célébration de l’Aïd-El-Fitr, ce 21 avril, les leaders de la religion musulmane en Ouganda ont appelé le président Museveni à ignorer l’appel de l’Occident et à signer cette loi contre l’homosexualité : « Nous voulons que le président signe le projet de loi sans être menacé par les pays occidentaux. Nous ne voulons pas que leurs actes pervers, incultes et inhumains détruisent nos enfants et nos futurs dirigeants ».