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« Rassembler les femmes Hutu et Tutsi séparées par la guerre » est le pari de l’ABANIKI

05/05/2013 Commentaires fermés sur « Rassembler les femmes Hutu et Tutsi séparées par la guerre » est le pari de l’ABANIKI

44 femmes (22 Tutsi et 22 Hutu) sont réunies au sein de l’Association pour la paix et le développement de la commune Kinama « ABANIKI », depuis 1995. Elles affirment avoir contribué au retour de la paix dans les communes Kinama et Cibitoke.

« Notre association est née en pleine guerre dans le but de rassembler les femmes Hutu et Tutsi séparées par la guerre et dispersées particulièrement dans les quartiers Kinama et Cibitoke, après l’assassinat du président Melchior Ndadaye, en 1993 », explique Georgette Mahwera, présidente de cette association.

Elle indique que la population de Kinama, majoritairement hutu, a fuit en RDC, à Bujumbura dit rural et dans d’autres quartiers de la capitale. Et à ce moment, ajoute-t-elle, les Tutsi ont demandé refuge dans les quartiers de Cibitoke, Ngagara et d’autres. « Ce qui rappelle tristement la balkanisation des quartiers de la ville de Bujumbura et l’histoire des sans échecs et sans défaites », indique Mme Mahwera.

Il y avait, poursuit-elle, des quartiers destinés aux Hutu comme Kamenge, Kinama et d’autres aux Tutsi, à l’instar de Ngagara, Cibitoke et Nyakabiga. « Cela rappelle les années sombres (1995-1997) où les hommes étaient brûlés entourés de pneus. Un cauchemar », se rappelle-t-elle la voix étouffée par la douleur.

Cachées dans les montagnes au Burundi ou en RDC, souligne-t-elle, quelques femmes de l’association ont pensé à retourner au pays, en 1994 et 1995. « Arrivées dans la commune Bwiza, nous avons appelé nos amies qui avaient fui vers les quartiers de Cibitoke pour cohabiter encore », précise Mme Mahwera.
A ce moment, elle affirme que presque tous les hommes étaient encore réfugiés quelque part car, explique-t-elle, tout être masculin, ayant 15 ans et plus, était pris pour assaillant. « Ce qui contraignait donc les hommes à rester en cachette », déplore-t-elle.

Après la paix, le pain

Les membres de l’Abaniki mettent en avant les activités réconciliatrices comme la construction des maisons pour les rapatriés. Les activités économiques ne sont pas oubliées. Avec un capital de 35.000Fbu, ces braves femmes ont commencé à cultiver le riz, les haricots et les légumes, en 1995. Deux ans plus tard, elles se sont lancées dans la couture.

Actuellement, elles affirment avoir dégagé un bénéfice qui leur a permis d’acheter un terrain de 4.000.000Fbu où elles exercent leurs activités agricoles.

Au siège de l’association situé en commune Kinama, au quartier Ngozi sur la 1ère avenue, en face du bureau communal, se trouve une machine pour décortiquer le riz et huit autres pour la couture. Les femmes de l’Abaniki pratiquent d’autres techniques de cultures, comme le « kitchen garden » (jardin potager), pour un complément de légumes dans leurs ménages

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