La FIDH et la Ligue Iteka ont sorti, mardi 15 novembre, un rapport intitulé «Répression aux dynamiques génocidaires au Burundi». Il est accablant pour le gouvernement burundais.
Un an et demi après le déclenchement de la crise, la FIDH et la Ligue Iteka dressent un bilan humain de plus de 1 000 morts, 8 000 personnes détenues pour des motifs politiques, 300 à 800 personnes disparues, des centaines de personnes torturées, plusieurs centaines de femmes victimes de violence sexuelle, et des milliers d’arrestations arbitraires.
Selon le rapport, ces exactions sont commises majoritairement par les forces de sécurité, mais des groupes armés rebelles ont également contribué à alimenter le cycle de la violence.
Ce rapport souligne qu’au lendemain du 13 mai 2015 (coup d’Etat manqué), le pouvoir s’est radicalisé, a systématisé la répression et que par la suite, il est passé d’une répression visible à des exactions à huis clos. «Les arrestations se comptent par centaines et la torture se systématise notamment dans les locaux du Service national de renseignement (SNR). Les lieux de détention secrets se multiplient et servent de centres de torture pour arracher de force toute information.»
«Les ferments des logiques génocidaires sont en place»
Dans cette répression, le rapport incrimine certaines forces spéciales : le SNR, la Brigade anti-émeute (BAE), l’Agence de protection des institutions (API), le Groupement mobile d’intervention rapide (GMIR) et le Bureau spécial de recherche de la police judiciaire (BSR)ou encore le Bataillon génie des combats (BGC), le 221ème bataillon Commando de Ruyigi, et la Brigade spéciale pour la protection des institutions (BSPI).
De l’avis de ces organisations, tous les critères et les conditions de la perpétration d’un génocide sont en place. «Une idéologie, une intention, des organes de sécurité et des relais de mobilisation, notamment via des milices, un ciblage des populations à éliminer, des justifications historiques pour le faire.»
Sur ce, la FIDH et la Ligue ITEKA exhortent l’Union africaine, les Nations unies, l’Union européenne et la communauté internationale à envoyer une force de protection des civils au Burundi, à adopter des sanctions ciblées et individuelles contre les auteurs et responsables des graves violations des droits humains cités dans ce rapport, à mettre tout en œuvre pour relancer le dialogue politique et trouver une issue pacifique à la crise et à continuer de mener des enquêtes incriminantes sur les graves violations des droits humains.
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« Il vise à attirer l’ostracisme contre l’armée et la police »
Pour Willy Nyamitwe, le rapport de la FIDH frise le ridicule. Il rentre, accuse le conseiller du Président en communication, dans la catégorie des rapports tendancieux produits, ces derniers temps, sur le Burundi. Ce n’est pas au service de la paix que ces rapports sont pondus, explique-t-il, c’est tout simplement pour concrétiser ce qui a échoué en 2015, à savoir la déstabilisation du pays par le renversement des institutions démocratiquement élues. « Ces noms qui sont cités ou ces faits et gestes qui sont rapportés dans ce rapport visent uniquement à attirer l’ostracisme contre les forces de défense et de sécurité burundaises. » Toutes ces attaques des organisations dites internationales alors qu’elles sont à la solde de ceux qui veulent déstabiliser le Burundi, martèle Willy Nyamitwe, visent à influencer certaines décisions du Conseil de Sécurité des Nations unies, de l’ONU ou de l’UA.
« Nous n’avons cessé de le dire… »
Pour Jérémie Minani, porte-parole du Cnared, le rapport de la FIDH vient de mettre au grand jour la réalité du Burundi depuis avril 2015 : un pays dans lequel une partie de la population civile est menacée d’extermination. « Nous n’avons jamais cessé de le répéter, depuis bientôt 18 mois, mais le monde entier ne nous a pas cru. » Après la sortie de ce rapport, Jérémie Minani espère que le Conseil de Sécurité des Nations unies va se saisir du dossier burundais afin d’empêcher le Burundi de sombrer dans un génocide politico-ethnique. D’après lui, il s’agit particulièrement d’agir sur deux volets : autoriser l’envoi d’une force de protection de la population sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies et référer le dossier burundais à la Cour pénale Internationale afin que les auteurs de ces crimes internationaux, qui sont commis au Burundi depuis avril 2015, soient traduits devant la justice internationale.
Le porte-parole du Cnared se réjouit aussi du travail fait par le bureau du procureur de la CPI dans le cadre de l’enquête préliminaire sur le Burundi : « Dans son rapport, il est clair que le bureau du procureur continue de rassembler tous les éléments de preuve permettant de poursuivre les auteurs des crimes relevant de sa compétence commis au Burundi depuis avril 2015. » A cet égard, le rapport de la FIDH contient des preuves sans équivoque qui devraient pousser le bureau du procureur à ouvrir immédiatement une enquête proprement dite afin de lancer les premiers mandats d’arrêt.
« Il permettra de faire pression sur Bujumbura »
Anschaire Nikoyagize, président de la ligue Iteka, estime, quant à lui, que ce rapport doit pousser la communauté internationale à agir afin que le génocide ne soit pas commis au Burundi. « Nous l’avons toujours dit. Notre peur c’est qu’il se produise l’innommable au Burundi alors que nous ne cessons d’alerter. » Et pour cause, estime-t-il, les chiffres avancés dans ce rapport font froid dans le dos et tous les signaux montrent que le pays se dirige inexorablement vers un abîme. Et les solutions pour éviter ce chaos existent : faire pression sur Bujumbura pour qu’il accepte de s’asseoir avec la vraie opposition pour régler cette crise politico-sécuritaire dans laquelle le pays est plongé depuis l’année dernière, et envoyer une force étrangère afin de protéger les Burundais.
« Le gouvernement doit assumer »
Léonce Ngendakumana, président de l’ADC-Ikibiri, estime ne pas être surpris par ce rapport car il vient encore une fois dire ce que d’autres ont dit. « Il décrit une situation catastrophique des droits de l’Homme au Burundi et malheureusement il ne pouvait en être autrement car nous sommes dans un pays qui n’a pas d’institutions légitimes ; un pays qui détruit son armée, sa police ; un pays qui s’isole ; un pays qui s’adonne à des massacres de ses propres citoyens d’une façon sélective… Comment voulez-vous que de tels rapports ne soient pas produits. » Pour lui, le gouvernement de facto de Bujumbura devrait accepter le contenu de ce rapport et en assumer la responsabilité, sinon accepter la création d’une commission internationale indépendante d’enquête judiciaire pour établir les faits et fixer les responsabilités.
Un rapport accablant, effectivement. Un régime qui s’est complètement décrédibilisé et qui est nu comme un ver par rapport à tous ses maux et autres crimes qui pourraient être qualifiés de crimes contre l’humanité et dont il est responsable. Certains dirigeants de ce régime au sommet sont devenus comme des prisonniers dans leurs propre pays puisqu’ils ne peuvent plus en sortir. En plus les Nyamitwe et consorts ont perdu totalement la communication puisque plus personne ne les écoute et ne leur fait confiance. Il est temps, grand temps que la situation change et que les Burundais respirent un peu et remettent à vivre dans la paix et al sécurité comme les autres peuples du monde.
« http://www.arib.info/index.php?option=com_content&task=view&id=15818&Itemid=1 » . Les hommes politiques s’engouffrent dans des calculs bizarres et qui poussent les citoyens à se méfier. S’ils faisaient plus simple : s’asseoir autour d’une table, déterminer les postes politiques des postes techniques. S’entendre que ces derniers ne subiront pas d’influence politique et en déterminer les conditions d’accès. Puis favoriser les compétences et non la médiocrité. Quant à la politique, laisser celui qui veut créer un parti de pouvoir faire sa campagne et recruter des adhérents tout en respectant l’ordre public. Bannir les lois qui limitent les libertés politiques. Les hommes politiques s’engageant à respecter la loi qu’ils auront discutée et validée. Cependant, toute amélioration sera la bienvenue pour se conformer aux réalités du moment. Le reste c’est du bidouillage stérile qui ne fait pas avancer.
mbe ko bamwe bamwe biyamiriza ngo ntabantu bapfuye wumvise bamwe bamwe ivyo bavuga jewe naraye numvirije igkiganiro kica kuri voix de l’Amerique, nukuri wumvise umuntu umwe wumushingantahe arikumwe nuwitwa ngo numu journaliste bariko bavuga ko atahonya bwoko ririho ririko rirakorwa mu burundi birababaje kubera inyungiu zabo , mbe twe ababuze muriko muradukindagira kumuvyimba ? urazi abantu bapfuye erega ihonyabwoko si rya batutsi gusa nuwo mutavuga rumwe mwihonyabwoko barajana rero ni mureke gukora munkovu ababuze.
@roza kamikazi
Mbe none uwo musangiye ubwoko mwama muvuga rimwe? Reka reka!
Roza mbega ni nde atabuze? Umuvyeyi wa Léonidas mwaturiye abona mu Nyakabiga ntiyishwe n’agahinda namwe mwakokeje mwibereye mumagorofa muri Canada n’ahandi? Umwana wa Jacqueline mwashuhuriyeko ibimwenyi bikamwica urwo agashinyaguro ku musaga, ico kibondo kigasigara kungoyi, we ntiyipfuza kugira umuvyeyi nk’abandi? Roza uravye imyaka ufise ntiwari ukwiye kuvuga iyo mvugo. Wari ukwiye nyabuna kuja mubahoza abandi. None humm…. i wawe biri kure nk’ukwezi!
roza kamikazi,
mwarakoze ihonyabwoko imyaka myinshi kuva muri 1965 gushika muri 1993 none mwipfuza kurondera uwo
mwegekako iryo honyabwoko mwakoze iyo mwaka yose, ariko imana yacu ELOHIM yaravyase gose none rero muzoruhira kuza mu Burundi gusigurira abarundi bose iryo honyabwoko mwabagiriye.
Humura, ihonyabwoko rifata abarikoze, ntawuryegekwako ataruhara abifise mwo. Abariko bararikora ubu niho bihendera kwiryakozwe rizobakingingira. Habe namba. Imana nayo siyumwe izohana uwariwe wese yaka ubuzima abayo.
Toutes ces discussions retardent le retour à la paix au Burundi, et plus grave dans la région des Grands Lacs.
@Ernest Ntibareha
Ces « discussions » ne font que s’amplifier puisqu’elles pourraient inonder la toute puissante toile :
1. La petition « Genocide au Burundi: un scenario qui ne doit pas devenir realite » est deja sur la toile depuis le 15 novembre 2016.
Des 5000 signatures souhaitees, 4440 ont ete deja obtenues (23 novembre 2016 a 1:20 du matin, heure de New York).
(Voir [Petition] Genocide au Burundi: un scenario qui ne doit pas devenir realite’, http://www.fidh.org/fr, 15 novembre 2016).
2. Meme le site d’actualite malienne Niarela.net s’est fait l’echo de l’autre campagne #STOPTHISMOVIE.
« Une campagne internationale a ete lancee en ligne POUR INTERPELLER L’UNION AFRICAINE ET L’ONU SUR LE BILAN MACABRE D’UNE ANNEE ET DEMIE DE CRISE AU BURUNDI… »
(Voir #StopThisMovie, une campagne pour alerter sur les massacres au Burundi. http://www.niarela.net, 21 novembre 2016).