Contrairement aux 11 partis politiques ayant déjà dévoilé leurs candidats à la présidentielle de mai 2020, c’est le suspens du côté du Ranac à l’issue de son congrès tenu ce samedi, 15 février à Bujumbura. Mais comme ses prédécesseurs du Fnl et du Cdp, le Ranac se dit prêt à toute alliance.
Devant un parterre de militants arborant les couleurs du parti venus des quatre coins du pays, différents invités de marque, Aloys Baricako, président du Rassemblement national pour le changement (Ranac), ouvre le congrès sous le thème : « Rassembler pour gagner, gouverner pour rassembler».
Un congrès qui a vu la participation de l’ancien chef d’Etat, Domitien Ndayizeye, et en même temps président du conseil des sages de ce parti, et le Professeur Liboire Ngendahayo, ancien ministre de l’éducation, lui aussi membre du conseil des sages.
Prenant la parole, M. Baricako n’y va pas par quatre chemins, il annonce l’objet du congrès. « Nous sommes ici pour nous concerter sur le comportement à adopter pendant le processus électoral ».
Et de lancer très rapidement le débat en posant deux questions tout en précisant que les invités sont autorisés à suivre le débat. « Est-ce que le Ranac ira-t-il aux élections en solo ou en coalition ?»
Du silence dans la salle. Du suspens. Mais l’on entendra quelques chuchotements parmi les participants : «Mais quid du futur candidat ? » C’est Isaïe Simbare, secrétaire général du parti et ancien chef du protocole du président Ndayizeye, qui dirige les débats.
Seuls les représentants provinciaux du parti prennent, tour à tour, la parole. Tout le monde converge sur un même point. « Les militants nous ont mandatés pour vous dire qu’ils sont prêts pour les alliances à condition que ces dernières militent pour le changement ».
Quelques représentants provinciaux évoquent aussi la question du futur candidat. «Nous voulons connaître le nom du futur candidat à la présidentielle de 2020 ».
L’ancien président Domitien Ndayizeye et président du conseil des sages entre dans la danse. Un tonnerre d’applaudissements l’accueille. La parole du sage est tant attendue.
Il soutient les alliances pour deux raisons. D’une part, il faut galvaniser les forces des partis politiques ayant une même vision.
D’autre part, les alliances éviteraient les scissions au sein des partis politiques. Au sujet du futur candidat, Domitien Ndayizeye fait savoir que le conseil des sages ne s’est pas encore penché sur la question.
«L’union fait la force »
S’adressant à la presse, à l’issu du congrès, Aloys Baricako indique que son parti décide de participer aux élections étant en coalition, non pas parce qu’il sous-estime sa force. Selon lui, Mais c’est pour affronter ensemble avec les autres partis les défis que connaît le Burundi. « L’union fait la force ».
Quant à savoir si le Ranac sera du côté de la mouvance ou de l’opposition, M. Baricako dit qu’il va composer avec les partis politiques qui partagent la même vision que le sien.
Par ailleurs, le président du Ranac fait savoir qu’il attend la formation de la coalition pour dévoiler le futur candidat à la présidentielle. « Nous avons voulu multiplier les chances car d’autres partis peuvent avoir de bons candidats ».
Signalons que 9 partis politiques et les ambassadeurs des royaumes de Belgique et des Pays Bas, de l’Afrique du Sud ont répondu au rendez-vous.