Me Armel Niyongere, président de l’Acat, une des associations radiées définitivement par le ministre de l’Intérieur et de la formation patriotique, assure que le combat contre l’impunité continue.
Ce lundi 24 octobre, Me Armel Niyongere a affirmé que les concernés n’ont pas été surpris par cette mesure puisque, ces derniers jours, Bujumbura a pris des mesures de désespoir. Il cite le retrait de la CPI, la suspension de la coopération avec le Haut-commissariat des droits de l’Homme, la demande de radiation des avocats, etc.
Pour rappel, Pascal Barandagiye, ministre de l’Intérieur et de la formation patriotique, a pris la décision, ce 19 octobre 2016, de radier définitivement le Forum pour le renforcement de la société civile (FORSC), le Forum pour la Conscience et le développement (Focode), l’Action Chrétienne contre l’Abolition de la torture (ACAT), l’Association Burundaise pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH) et le Réseau des Citoyens Probes (RCP). Trois accusations ont motivé cette décision : s’écarter des objectifs consignés dans leurs statuts, ternir l’image du Burundi et semer la haine et la division au sein de la population burundaise.
Me Niyongere parle d’accusations non-fondées : « Tout cela est lié à notre engagement dans la lutte contre l’impunité, le monitoring des violations des droits, le plaidoyer sur le plan international et les rapports que nous publions.» Pour lui, cette annonce les renforce dans leur détermination. Il rappelle, par ailleurs, que ces organisations étaient suspendues depuis plus d’un an, mais cela ne les a pas empêché de continuer à travailler. » C’est un non-événement », juge-t-il.
« Une preuve de la rancune du gouvernement »
« Nous avons changé de stratégie durant cette crise. Le pouvoir oublie que nous collaborons avec des acteurs étatiques (police, armée, SNR, administration publique, magistrature…). Ce sont eux qui nous donnent les informations vérifiées », fait-il remarquer.
Quant à Vital Nshimirimana, délégué général du Forsc, il y voit une preuve de la rancune que le gouvernement garde envers les OSC qui ont rejeté la violation de la Constitution et de l’Accord d’Arusha. En réalité, soutient-il, Bujumbura ne vise que Pierre Claver Mbonimpa, Pacifique Nininahazwe, Me Armel Niyongere et Vital Nshimirimana. Et d’annoncer qu’ils vont porter plainte auprès des tribunaux internationaux pour être réhabilités dans leurs droits.
Je ne suis pas pour la radiation d’une quelconque association. Toutefois, j’ai des confusions sur la mission de certaines ASBL dénommées malignement « société civile » qui fonctionnent comme des partis politiques. Ces ASBL elles sont elles-même divisées de même manière que les parties politiques (en mouvance et opposition). Certaines ne cachent jamais leur soutien au gouvernement d’autres à l’opposition avec des actions très musclées contre ou pour. Le voile a été lors des manifestations quand les ASBL se sont allignées les uns au côté de l’Opposition, les autres au côté du Pouvoir. Encore plus grave c’était lors de la création du CENARD, une fois dans le monde où a existé pour la première fois une coalition des partis politiques, politiciens, asbl, journalistes, etc.
Tout génocide politique ne se traduit pas uniquement par l’élimination physique de toute forme d’opposition mais aussi par la suppression de toute parole contraire à l’Evangile gouvernemental.
Yves, joue pas avec ce mot génocide en le banalisant stp!
Mais c’est VOUS et vos alliés du gouvernement qui banalisez la violence et l’exclusion que vous exercez systématiquement à l’encontre de toute forme d’opposition politique, ayez au moins l’honnêteté intellectuelle de ne pas renverser pas les rôles ! Un génocide suppose une volonté planifiée d’un Etat afin d’éliminer en tout en partie une composante de sa population. Dans le cas du Burundi, c’est très clair : ce ne sont pas (encore) des critères ethniques ou religieux qui sont visés, mais des critères politiques : A part Rwasa (qui est provisoirement sauvé parce que sa popularité le met à l’abri), toute forme d’opposition politique a été neutralisée, par l’intimidation (parfois) ou l’élimination (très souvent). Oserez-vous le nier ?
@Yves,
Les burundais toujours avec ce mot génocide pourtant bien qu’il y a tant des massacres un peu partout dans le monde l’ONU n’a reconnu que 4, dont 3 reconnus reconnus au plan juridique. Pour certains burundais comme toi, le génocide c’est un acte imaginaire!
@Fofo : C’est justement parce que le génocide est le pire des crimes contre l’humanité que j’ai pesé mes mots et ai accolé à génocide le mot « politique » et que j’ai clairement précisé qu’il ne s’agissait (pour le moment en tout cas) pas d’un génocide basé sur des critères ethniques et/ou religieux. Avez-vous saisi la nuance ou faites-vous semblant de ne pas comprendre ? Et prétendez-vous que l’élimination systématique des dissidences internes au Cndd, des médias non-gouvernementaux, des juges récalcitrants de la Cour Constitutionnelle, des asbl, des ONG et de toutes les autres formations politiques (le FNL étant le prochain – et dernier – sur la liste) sont des « actes imaginaires » ?