Des habitants de la commune Rugombo s’opposent à la vente d’un terrain considéré comme un lieu historique. Le gouverneur promet des enquêtes.
<doc4136|left>« C’est dommage de vendre à des particuliers un site touristique», déplore Révérien Nyandwi. D’après ce conducteur de moto en commune Rugombo, c’est sur la colline Rabiro que les Allemands et les Burundais se sont battus lors de la première guerre mondiale. Depuis cette période, raconte-t-il, cette colline a été considérée comme un endroit historique. La colline Rabiro est située en zone et commune Rugombo. A partir du pied de cette colline, on voit plusieurs sortes de cultures comme par exemple le maïs, le manioc, les haricots, etc. Au sommet se trouvent une position militaire et une antenne de la compagnie de téléphonie mobile Econet. Sur cette même colline, on voit de loin les positions militaires de Kamanyora en République Démocratique du Congo et celle située sur la colline Kibangira en Commune Mugano au Rwanda. Cette colline Rabiro se trouve à la frontière de ces deux pays.
La population s’oppose à la vente
Les habitants proches de cette colline accusent l’administration provinciale d’avoir vendu cette colline, vers les années 2000. K.N affirme que ce sont des opérateurs économiques qui l’ont achetée : « La commune y avait planté des arbres, mais tout cela revient actuellement à ceux qui ont acheté ce terrain estimé à plus de 20 hectares. » Pour Balthazar Nzokira, un autre habitant de Rugombo, la colline Rabiro est un patrimoine de l’Etat. Ce sexagénaire explique que la commune l’a entretenue depuis longtemps : « Les touristes venaient souvent sur cette colline. » Cependant, précise-t-il, depuis l’exploitation de cette colline par des particuliers, ils ne viennent plus. D’après lui, l’administrateur de Rugombo et le gouverneur de Cibitoke doivent suivre de près cette question, identifier l’acquéreur et savoir dans quelles conditions il l’ a eue.
L’administration promet des enquêtes
Béatrice Kaderi, administrateur de la commune, affirme que cette colline appartenait à la commune depuis longtemps. Néanmoins, elle parle d’un groupe de personnes qui l’exploite actuellement : « Nous n’avons même pas pu y construire une école comme prévu. » Pourtant, l’administrateur ne révèle pas les noms de ces ‘acheteurs’. Ce qui étonne Béatrice Kaderi, c’est que ces gens possèdent des papiers. Dans ce cas, déplore l’administrateur Kaderi, la commune ne peut rien faire.
Anselme Nsabimana, gouverneur de la province Cibitoke, dit ne pas être au courant. Il promet de faire des investigations pour identifier ces acquéreurs et savoir si l’attribution a été régulière.