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Équilibres ethniques : « Le rapport de l’enquête ne sera pas publié »

16/04/2012 Commentaires fermés sur Équilibres ethniques : « Le rapport de l’enquête ne sera pas publié »

L’enquête en cours sur les équilibres ethniques suscite beaucoup d’interrogations. Le sénateur Jérémie Kekenwa, vice-président de la commission spéciale d’enquête sur l’état du respect des équilibres exigés par la Constitution dans l’administration publique, donne des éclaircissements.

Pourquoi cette enquête maintenant ?

Les missions du sénat ne sont pas circonscrites dans le temps, c’est- à- dire que tout au long de la législature, le sénat a la latitude de mener telle ou telle action qui rentre dans ses missions car il ne travaille pas d’une façon sporadique.

Quels sont les postes concernés ?

La constitution ne délimite pas d’une façon claire les catégories concernées parce qu’il est dit toutes les structures et les institutions de l’Etat. Mais, en date du 21 février de cette année, nous avons décidé que cette enquête concernera les personnes nommées par décret présidentiel ou ordonnance ainsi qu’au niveau des autres institutions, celles qui sont nommées par le président de l’Assemblée nationale et le président du sénat par instruction intérieure, les deux vice-présidents par arrêté, l’ombudsman ainsi que les ordonnances émises par les différents ministres. Au niveau de l’administration paraétatique, le sénat a décidé que cette enquête concernera les personnes qui sont nommées par les conseils d’administration.

Que pensez–vous des inquiétudes soulevées par la société civile concernant les postes techniques ?

D’abord, je voudrais rappeler que l’origine de tout ceci est qu’il y a eu des exclusions. Cela s’est fait dans différents domaines. Au niveau politique ainsi qu’au niveau technique. Donc, il n’y a pas lieu de les différencier car l’exclusion a eu lieu partout. Les déséquilibres n’ont pas seulement concerné les postes politiques, elles se sont fait remarquer dans tous les secteurs de la vie nationale même au niveau technique. En fait, il est question de chercher à corriger ces déséquilibres. Il n’y a pas d’inquiétudes à se faire car nous faisons ce que la Constitution exige. Le but de cette enquête est de bannir l’exclusion dans tous les secteurs.

Dans ce cas, vous ne craignez pas une politisation de l’administration ?

Pas du tout. Il ne peut pas y avoir de politisation parce que justement il faut que tous les Burundais sentent qu’ils peuvent participer dans tous les secteurs. Vous comprenez donc qu’il ne faut pas qu’on revienne dans les exclusions du passé. Exclusions qui se manifestent même au niveau des postes techniques. Vous vous rappelez ce qui a été fait au niveau de l’enseignement, les « u » et « i ». Alors, si des gens pensent que les postes techniques ne peuvent pas être concernés par la correction de ces déséquilibres, cela voudrait dire qu’un groupe de gens peuvent faire un travail d’autres non. Ce qui n’est pas vrai parce que qui dit technique dit éducation. Donc, il ne faudrait pas croire qu’il n’y a pas eu des déséquilibres au niveau des postes techniques. Mais cela ne veut pas dire qu’on politise l’administration. Si des corrections doivent être faites, c’est pour corriger les erreurs du passé.

Et la compétence ?

Certains critères seront respectés. On ne peut pas nommer quelqu’un parce qu’il est hutu ou tutsi alors qu’il ne le mérite pas. Non, il faut être capable pour occuper un poste. Mais, la compétence n’exclut pas la représentativité de toutes les composantes de la société. {Si des déséquilibres sont constatés, y aura-t-il des licenciements ou le recrutement de nouveaux travailleurs ?} Je voulais dire que ce n’est pas au sénat de corriger ces déséquilibres. Cela appartient à celui qui a la prérogative de nommer les personnes à des postes de responsabilités, c’est –à- dire le président de la République ou par dérogation aux ministres. Le sénat va donner un rapport au chef d’Etat. En ce qui concerne les licenciements, je voudrais rappeler que la même enquête a été menée en 2008 et personne ne s’est plaint. Je signalerai que le rapport ne sera pas publié.

Vous ne pensez pas que les Burundais ont le droit de connaître la vérité ?

Nous pensons qu’il y aurait risque d’une exploitation politicienne du contenu de ce rapport. Les rapports sont donnés à qui de droit. Ils ne sont pas mis dans la rue. Mais le sénat n’a rien à cacher, ce sont les règles de l’administration.

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