L’histoire du Burundi est jalonnée de guerres, de massacres, etc. Des présumés auteurs occupent les hautes fonctions du pays faute d’absence de vérité. La CVR pourra-t-elle travailler dans le sens d’assainir les institutions (vetting) ?
Sur la colline Vumbi, commune Vumbi, province Kirundo, un camp de déplacés à moins de 10 km du chef-lieu de la province. Des maisons construites à l’aide d’arbres et de boue, couvertes de tôles usées, longent le bord droit de la route goudronnée. Ces déplacés viennent d’y passer plusieurs années. Des bananeraies se sont déjà développées. Ce que confirme Emmanuel Bigirimana, 53 ans, un des déplacés signalant qu’ils sont là depuis 1993. Interrogé sur la faisabilité du ‘’vetting’’, il indique que c’est une urgence : « Il faut que le Burundi soit dirigé par des gens aux mains propres ». Il signale que c’est la seule condition pour avoir un tribunal spécial capable de convoquer tous ceux qui sont présumés coupables de crimes. Une idée soutenue par Providence, 18 ans. En cas d’élections, souligne-t-elle, l’Etat doit mettre en place une loi les excluant de la course électorale.
Corruption comme outil d’accession aux postes de responsabilités
Ces déplacés de Vumbi estiment que les élections permettent à certains présumés coupables de crimes de s’accaparer des postes de responsabilités. « C’est par des pots-de-vin qu’ils parviennent à être élus », déplore Emmanuel Bigirimana. Pour avoir des hommes intègres, il faut permettre à la population de désigner leurs responsables sans passer par les élections.
Nathalie Kankindi, 54 ans, fait le même constat : « Sur les collines, les gens, qui nous ont chassés de nos terres, de nos habitations, sont mis en avant pour diriger le pays ». Et de souligner : « Si tu as un problème, personne ne te rendra justice. Il reste beaucoup à faire pour avoir des responsables non impliqués dans les tueries ». M.Bigirimana estime qu’il n’est pas nécessaire que des gens intègres et innocents passent par les élections pour occuper des postes de responsabilité. Il donne l’exemple de 1994 où ce sont les déplacés qui se choisissaient des administrateurs. Pour trouver un chef de colline, explique-t-il, trois ou quatre personnes se mettaient ensemble pour choisir un individu honnête. Idem pour les conseillers, etc.
Pessimistes, ces déplacés indiquent que leurs idées ne sont pas prises en considération en cas de décision : « Nous les petites gens, nous n’avons pas d’influence. Si tu oses parler, tu es menacé voire tué ». Il précise que ce sont les hommes intelligents,instruits qui devaient se mettre ensemble et élaborer une loi mettant en avant des hommes honnêtes et justes.
Le ‘’vetting’’ : une question très difficile
Evariste Ngayimpenda, du courant de réhabilitation du parti Uprona, affirme que cette opération est très difficile : « C’est une question que nous avons très mal abordée dès le départ. Il est incompréhensible que les Burundais se soient rendus à Arusha pour régler un contentieux de plus de 40 ans en coupant court avec les crimes du passé et d’organiser les institutions comme elles sont aujourd’hui ». Pour lui, s’il y avait eu la volonté de faire le vetting après Arusha, on aurait dû choisir des autorités non impliquées dans les crimes qui ont endeuillé le pays. Comme la justice n’inspire pas confiance à tout le monde, précise-t-il, on devrait écarter de la vie politique toute personne suspecte. Même lors de l’investiture des Bashingantahe, estime-t-il, on devrait demander l’avis de la population. Quid de la faisabilité ? Evariste Ngayimpenda pense qu’il sera très difficile et que cela dépendra du comportement des Burundais eux-mêmes. Il catégorise les postes de responsabilité : des élus et des personnes nommées. « Au moment où tous les Burundais seront sensibilisés pour savoir contrôler le pouvoir, les partis politiques auront peur d’aligner les personnes responsables des massacres sur les listes électorales. Il faut éduquer le peuple pour qu’ils sachent où se trouve ses intérêts », précise-t-il.
Des élections en groupes
« Si c’était possible, les élections devraient être organisées en groupes. Par exemple, les rescapés de la guerre, les déplacés… doivent avoir leur bureau de vote pour se choisir le chef de colline, voire l’administrateur », propose Emmanuel Bigirimana. Au sujet de dire la vérité, il trouve que les gens ont toujours peur de témoigner : « Que l’Etat redouble d’efforts pour amener les gens à dire la vérité ».
Un manque de volonté des politiciens
Du côté du Forum pour le renforcement de la société civile (Forsc), cette question de l’assainissement des institutions (vetting) vient dans le cadre des mécanismes de justice transitionnelle. Getrude Kazoviyo, porte-parole, indique que ces derniers devaient être mis en place en 2011, six mois après la signature de l’Accord d’Arusha. Le plus important, selon elle, est la volonté du gouvernement de mettre en place ces mécanismes. Mme Kazoviyo juge incompréhensible le retard enregistré dans ce processus : « Il y a 12 ans, les politiciens qui se sont succédé au pouvoir n’ont jamais manifesté la volonté de mettre en place les institutions ».
« Le vetting freiné par notre passé »
Au niveau du parti Frodebu, beaucoup d’obstacles bloquent cette opération. Pierre Claver Nahimana, un des cadres du parti, évoque le non respect de l’Accord d’Arusha et les problèmes que connaît la justice burundaise. Il indique aussi qu’il est difficile de le faire au moment où certains dirigeants sont pointés du doigt. Malgré tout, il reste confiant qu’un jour cela sera possible. Pour Evariste Ngayimpenda, du courant de réhabilitation du parti Uprona, l’obstacle est lié au passé burundais où des gens défendaient des bourreaux parce qu’ils étaient de la même ethnie, région, parti, etc. Et d’ajouter aussitôt : « Les Burundais ont l’habitude de rester indifférents face aux comportements des dirigeants. Ils n’osent pas dénoncer une autorité ». Enfin, signale-t-il, il y a un manque criant d’hommes d’Etat.
CVR ntikunda uyu musi kura mumitwe, mbega ko porona yagirizwa amabi atari make mukwica nogutoteza umuhutu yamaze gukundana nkakaja munda na DD yamaze abatutsi muma site, muriyumvirako bakinezwe guhana ivyaha vyabaye i Burundi.
ubu bumvikanye kukingiranira atacamira.akarorero
Barundi Benewacu. Nimwizere Imana izobatabara mu gihe c’amagorwa. Ehe raba ico dusabwa kugirango dukire abo twita dictateurs, corrompus,….:
Abo bose bubatse amazu mu maraso y’abarundi bazobona ibara. Si je ndabivuze ariko raba ico Imana ivuga kubizera ijambo ryayo. NTIBESHA
Lisez dans la Bible:
Amos 5
O vous qui changez le droit en absinthe,
Et qui foulez à terre la justice!
8 Il a créé les Pléiades et l’Orion,
Il change les ténèbres en aurore,
Il obscurcit le jour pour en faire la nuit,
Il appelle les eaux de la mer,
Et les répand à la surface de la terre;
L’Eternel est son nom.
9 Il fait lever la ruine sur les puissants,
Et la ruine vient sur les forteresses.
10 Ils haïssent celui qui les reprend à la porte,
Et ils ont en horreur celui qui parle sincèrement.
11 Aussi, parce que vous avez foulé le misérable,
Et que vous avez pris de lui du blé en présent,
Vous avez bâti des maisons en pierres de taille,
Mais vous ne les habiterez pas;
Vous avez planté d’excellentes vignes,
Mais vous n’en boirez pas le vin.
12 Car, je le sais, vos crimes sont nombreux,
Vos péchés se sont multipliés;
Vous opprimez le juste, vous recevez des présents,
Et vous violez à la porte le droit des pauvres.
13 Voilà pourquoi, en des temps comme ceux-ci, le sage se tait;
Car ces temps sont mauvais[a].
14 Recherchez le bien et non le mal, afin que vous viviez,
Et qu’ainsi l’Eternel, le Dieu des armées, soit avec vous,
Comme vous le dites.
15 Haïssez le mal et aimez le bien,
Faites régner à la porte la justice;
Et peut-être l’Eternel, le Dieu des armées, aura pitié
Des restes de Joseph.