Vendredi 22 novembre 2024

Politique

Quid des mobiles des massacres et de génocide?

Durant la guerre, les gens se découragent et ne savent pas à quel saint se vouer. Cela favorise le dévéloppement des idéologies destructrices aboutissant à des massacres en masse ou à des génocides dirigés contre un groupe de gens. Feu Astère Kana s’exprime dans cet article du temps où il présidait la Cntb.

Pour Johan Deflander, des guerres peuvent naître de la plus petite suspicion ©Iwacu
Pour Johan Deflander, des guerres peuvent naître de la plus petite suspicion ©Iwacu

Des spécialistes estiment que durant la guerre, les gouvernements de transition, les gens… sont dans l’embarras, ils ne sont pas sûrs du lendemain. C’est l’avis de Johan Deflander, de l’ONG La Benevolencjia précisant que les gens ne maîtrisent pas ce qui est en train de leur arriver. Face à cette situation, poursuit-il, ils se rangent derrière une équipe ou un groupe qu’il juge capable de leur assurer la sécurité et le bien-être. Ce qui est mauvais, déplore-t-il, c’est que c’est le groupe faisant la promotion de l’idéologie destructrice qui est très convoité. Car, explique-t-il, ses idées semblent apporter des réponses faciles aux problèmes quotidiens de la population. Et ils s’appuient sur la diabolisation de l’autre ”.

Johan Deflander signale que des signes de traumatisme se manifestent dans chaque groupe aussi bien chez les leaders que chez les membres. Cette situation peut engendrer une panique de telle sorte qu’un moindre incident peut aboutir à des massacres.

La diabolisation devient une stratégie de recrutement des membres et on peut même observer des cas d’agression physique, résultant du respect aveugle qu’affiche les membres d’un groupe à l’endroit des leaders. D’après Johan Deflander, durant la guerre, ils opérent machinalement.

Dans des périodes de violence, poursuit Johan Deflander, le rôle des leaders devient prépondérant. “Ils essaient par tous les moyens de mobiliser leurs membres en les invitant à éliminer tous ceux qu’ils appellent des ennemis. Et quand les gens considèrent ces actions comme un moyen de survie ou de bien-être, on assiste à un génocide ”, précise-t-il tout en ajoutant que dans ces périodes-là, les gens pensent toujours à l’avenir. Et en cas de génocide, les victimes ne sont pas nécessairement les déclencheurs de la guerre. Ils peuvent même ne pas faire partie des bélligérants.

Il faut des actions préméditées

Des guerres, des génocides… peuvent-ils être évités ? Abbé Astère Kana affirme que cela est possible. « Penser trois fois et faire un examen de conscience avant d’agir », conseille-t-il tout en ajoutant qu’il faut s’interroger sur le résultat des actes à poser. Pour quelqu’un qui est raisonnable, il ne doute pas qu’il doit réaliser que telle chose est mauvaise et que l’autre est bonne. Et cette capacité de distinguer le mal du bien est innée, selon lui. « Seul l’être humain a cette capacité parce qu’il est nanti d’une intelligence et qu’il a reçu une éducation parentale et côtoyer d’autres gens », note Abbé Astère Kana, président de la Commission Nationale des Terres et Autres biens (Cntb).

Quid du rôle de l’éducation?

Abbé Astère Kana indique que l’éducation joue un rôle important dans la vie des gens. Mais, raconte-t-il, il existe aussi une éducation informelle. “ Les gens ont tendance à reproduire ce que les autres ont fait. Quand c’est fait de façon positive, c’est une bonne chose.” Il donne l’exemple de jeunes qui imitent les comportements d’autres jeunes ou d’autres cultures parce qu’ils sont d’une même génération ou agissent en groupes.

Les guerres, produit de l’ignorance

“Le Burundi a connu beaucoup de guerres, de massacres à cause de l’ignorance. Certains Burundais ont suivi moutonnement les idées de ceux qu’ils considéraient comme leurs sauveurs, leurs leaders”, affirme Gaudence Sindayigaya, politologue. Malheureusement, regrette-t-il, nous manquons cruellement de leaders qui mettent en avant l’intérêt général. Ils se basent sur les divisions ethniques, régionales… afin de d’atteindre leurs objectifs.

Il signale que les mauvaises conditions de vie peuvent entraîner que la situation s’empire. Mais, nuance-t-il, ce n’est pas la pauvreté qui est principalement la cause des massacres. M.Sindayigaya insiste sur l’ignorance. Il est convaincu que si quelqu’un ne sait ni lire, ni écrire, il devient facilement manipulable. Il mentionne, néanmoins, que chaque personne est dotée d’un esprit de discernement du bien et du mal. C’est pour cette raison que les gens doivent être responsables de leurs actes.

Manque de patriotisme, une des causes de génocide

“La première motivation de commettre un génocide, c’est le manque de patriotisme. Au Burundi, les gens s’identifient à l’ethnie et non au pays. Ils tombent dans la globalisation”, assure le politologue. Il résulte aussi du passé des gens, de l’histoire du pays, etc. “ Cela arrive lorsque les gens ne sont pas bien informés sur leur passé, sur la vie de leur pays et sur comment ils ont été gouvernés”. Dans ces conditions, souligne-t-il, il est très facile de leur imposer que faire et par quel moyen. Guidés par un esprit grégaire, ils se retrouvent en train de faire des choses qu’ils ne comprennent pas. Il soutient que c’est une chose facilement vérifiable : “ Il suffit de recueillir les avis des uns et des autres séparément, les réponses ne sont pas les mêmes sur une même question.”

Forum des lecteurs d'Iwacu

11 réactions
  1. Ngenzirabona

    Le Burundi et les burundais ont été conduits dans le sadisme et guéguerres ethniques par des leaders upronistes pro-tutsi qui ne voulaient voir à la tête du Pays que des présidents issus de l’ethnie uniquement tutsi, donc sans possibilité de donner une chance aux présidentiables Hutus ou Twas de se faire aussi valoir à ce siège prestigieux. Et maintenant que c’est un parti politique pro-hutu qui est au pouvoir, faudrait-il qu’il use la même stratégie uproniste, qui serait dans leur cas de favoriser que des présidents hutus à la tête du Pays? Voilà une question qui a du piquant mais qu’aucun leader hutu ou tutsi n’oserait y répondre à haute voix et pourquoi? Parce que le pouvoir au Burundi c’est noir ou blanc.

  2. Vuvuzela

    « Les guerres, produit de l’ignorance.. »

    Moi je dirais que les guerres sont le produit de l’insatiabilite, de l’egoisme, ou de la perte de l’Ubuntu ou tout a la fois. L’ignorance est un facilitateur des guerres. Les ignorants laissent le champs libre aux egoistes, predateurs, non « bantus » ou facilitent la tache a ces derniers, volontiers ou forces.

  3. kimeneke

    none tuje inyuma yimbonerakure habe namba ntidukorana na shetani

  4. c’est vraie,beacoups de burundais ne savent pas lire et ecrire.mais,ce n’est pas la raison de tuer l’autre.on ne peut pas venir me dire aller tuer quelqu’un comme ca et aller le tuer.en tout cas,le pauvre burundais il est teleguide par la peur causee par son groupe lequel il appartient

  5. Munyarwanda

    Errata:Je voulais dire génocide des tutsi rwandais en 1994.

  6. Munyarwanda

    Le génocide commence par la diabolisation d’un groupe des gens bien identifié,comme les dix commandements des hutus enseignés par les extrémistes du régime Habyarimana dans les années 1990,même avant par le parti MDR-Parmehutu.La conséquence est le génocide des tutsi rwandais en Avril 2014,faisant plus d’un millions de morts.
    A ce que je sache,les pouvoirs tutsi successifs au Burundi n’ont jamais planifié un génocide envers les hutus,ni propager dans la population des enseignements de haine,seulement des actes de représailles envers les groupes ciblés des hutus durant les massacres des populations tutsi burundais(minorité ethnique) par le FNL-PARMEHUTU d’Agathon Rwasa,le FRODEBU de Ndadaye et le CNDD-FDD de Peter Nkurunziza.
    Je veux des réactions constructives des internautes et non des injures à mon analyse à cet article.

    • nkuba

      Munyarwanda, There is an untold reality in Rwanda and particularly what the FPR has as responsibilities in all those crimes happened in Rwanda. In fact, majority of deaths in Rwanda were hutus and not Tusti as you and your media have been spreading all over the world. Did you reached the power without killing any hutus? Had you made a parfait war without committing atrocities?
      Mr. in all these twenty years your Government has been selling genocide in other to get financial help on the back of those millions of hutus killed in Congo and those killed in Rwanda and of other who are exiled by force. You and your government are shameless, but you know what, time will tell and it’s just the beginning.

    • nkuba

      In 1994, according to Rwandan statistics, the population of Rwanda was 6 millions and tutsis were 15%. And if we go on with calculations you will find that 6.000.000 x 15% equal to 900.000 of Tutsis and as per Rwandan affirmations in 1994 around 800.000 tutsis were killed. Do you want to tell us that that time the remaining Tutsis were only 100.000? Come on guys explain please!!!!

      • RWANDA

        « La deuxième vérité du génocide rwandais est que la majorité des victimes furent des Hutus et non des Tutsis. Dans le documentaire, les chercheurs Christian Davenport et Allan Stam posent une question arithmétique et mettent les chiffres sur la table. Il vivait au Rwanda environ 500.000 Tutsis avant le génocide. Selon l’association Ibuka, proche de Kagame, 300.000 Tutsis ont survécu au génocide, ce qui revient à dire que 200.000 Tutsis ont péri dans le génocide. Or le génocide rwandais avait coûté la vie à 800.000 personnes, selon l’ONU, 1.000.000 selon le régime de Kagame. D’où cette question : qui étaient les 600.000 à 800.000 autres victimes ? Une question embarrassante. Les deux chercheurs américains y répondent par cette formule simple : « entre ce que l’opinion a été amenée à croire et la réalité des faits, il y a une énorme différence ». Dans un remarquable ouvrage du Canadien Robin Philpot, intitulé « Ca ne s’est pas passé comme ça à Kigali », et qui lui a attiré les foudres des médias occidentaux pro-Kagame, dont Radio Canada, l’auteur, dès 2005, remettait déjà en questions les chiffres officiels et le discours convenu des médias dominants sur le drame rwandais. Il ne sera pas le seul à être réhabilité lorsque la version actuelle du génocide rwandais sera définitivement battue en brèche »
        cf. http://desc-wondo.org/rwanda-genocide-il-faudra-reecrire-lhistoire-du-genocide-rwandais-boniface-musavuli/

      • Bimbabampisha

        Attentions aux statistiques macabres: As the say goes, Two wrongs do not make a right: One man genocide is not another’s legitimate genocidal reprisal… Lorsqu’il s’agit de vie humaine, chaque vie fauchée est une mort de trop! En termes plus simples: Le genocide de Hutu ne justifie pas celui des Tutsi et vice versa…

    • babaàyaoo.fr

      j’allais écrire quelque chose pour te répondre mais je me suis rendu compte que discuter avec toi ce serait me rabaisser !!il faut suivre ce qui se dise et être à jour!!pour ton infos tu ferais mieux d’aller regarder d’abord Rwanda’s untold truth!! et après on verra si on peut discuter

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