Rapport sexuel bref et spontané, parfois dans des endroits insolites, le « quickie » ou « coup pressé » pimenterait la vie sexuelle d’un couple. Témoignages et éclairage d’experts.
« Rien de plus excitant que de sauter sur mon mari dans la cuisine alors que nos invités nous attendent au salon… » Un des « moments de folie » que garde Nina (pseudonyme), la trentaine. Pour elle, l’adage « plus c’est long plus c’est bon » ne s’applique pas forcément dans son couple, plus de 5 ans de mariage.
Dans la cuisine, dans le lac, sur la plage, la nuit… tous les endroits sont bons pour s’offrir « un coup rapide, mais très excitant» avec sa moitié, à en croire cette jeune maman animée par le goût de l’aventure. D’après elle, le danger d’être attrapé à tout moment et la fougue de l’acte sont les facteurs qui rendent du quickie « encore plus excitant ».
Nina parle d’une pratique courante et très importante dans sa vie conjugale. « C’est une preuve que j’attire toujours mon mari, malgré qu’on partage le même lit depuis des années. Ça ravive l’amour, la flamme… Pas besoin de parler. Un simple regard suffit pour tomber dans les bras l’un de l’autre. »
Entre plébiscite et mauvaise réputation
Un meilleur calmant. C’est l’avantage du « coup pressé » dans la relation de Cédric (pseudonyme). Il confie qu’au sein de son couple, le quickie s’invite souvent le matin, quand sa femme boude parce que son mari est rentré tard. « Je la prends de court, juste après sa douche, l’affaire d’une minute et la bonne humeur est retrouvée ».
Plusieurs autres pratiquants du quickie, interrogés, parlent d’une pratique qui a un « côté excitant incomparable ». Aline (pseudonyme), en couple depuis plusieurs années, confie avoir souvent tenté des « petits coups vite faits » dans des lieux « insolites » : contre un arbre, derrière la maison, etc. Pour cette aventurière, avoir une relation sexuelle dans ce genre d’endroit « inadéquat » apporte toujours « un peu plus de piment quand on a peur de se faire surprendre ».
Une autre jeune femme célibataire n’est pas du même avis. Elle a beau avoir essayé un « coup express » dans une voiture, mais ce caractère « interdit » la repousse.
« Oui, il faut briser la routine ! »
Dans son livre « Art of the Quickie », le psychologue américain Joël Block affirme que le quickie est une pratique à ne pas négliger. La perte de contrôle est l’attrait principal de cette pratique sexuelle, assure Dr Block. « Il est irréaliste de s’attendre à avoir des rapports sexuels complets tout le temps. C’est pourquoi les quickies ne sont pas facultatifs, ils sont sacrément nécessaires ».
Cet auteur sur les relations et la sexualité estime que le quickie peut être encore plus enrichissant que ces « longues sessions ». Le frisson provoqué par des relations sexuelles inattendues et dans des lieux « interdits », explique-t-il, ajoute un puissant élément d’excitation.
Quant au conseiller conjugal Bény Ndayishimiye, l’avantage important du quickie est le fait de briser la routine.
Pour lui, bien que le quickie existe chez pas mal de couples « civilisés », ce réflexe n’est pas beaucoup développé chez les conjoints burundais en général. Elle est, par contre, courante dans les relations extraconjugales et chez les couples célibataires.
L’autre avantage essentiel est le caractère thérapeutique du « coup spontané » chez les partenaires qui ont développé un dégout sexuel dû à la routine. « Il peut, pour certains couples, redonner de l’ardeur parfois oubliée. Une étincelle qui s’était peut-être éteinte». Ignorer le lit, aller sur le canapé, le tapis, la salle de bain…. Des endroits qui ravivent la flamme, selon ce conseiller conjugal.
M. Ndayishimiye relève, toutefois, un inconvénient : le quickie s’avère être une pratique égoïste pour les hommes qui en prennent l’habitude. « Le coup pressé permet aux hommes de jouir facilement, rapidement, contrairement aux femmes ».