Une question à la Rédaction d’Iwacu, posée par Démocrate, juste après publication de [notre interview du Recteur de l’Université du Burundi.->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article1253]
Je pense que la plupart sinon la totalité de vos lecteurs admet aisément que ce forum modéré à priori, que l’on on veut des commentaires constructifs et non des injures.
Ma question est la suivante : Qu’est ce que l’humble lecteur est sensé faire quand il apparaît que la personne à laquelle vous tendez le micro se soucie peu de ceux qui l’écoutent ? Quel est le mécanisme dont dispose le lecteur pour exprimer une indignation qui ne peut être confondu à une opposition à l’idée émise (une colère en quelque sorte) ?
Soyons clair. Quand vous tendez le micro à un interlocuteur, l’humble lecteur peut ne pas être d’accord avec les idées émises et proposer des idées alternatives. Il ne s’agit pas de cela, et vous l’aurez compris.
L’indignation dont je parle viendrait quant à elle du fait, (je pense déjà prouvé), que nos dirigeants manifestent des fois peu de considérations à l’égard de ceux à qui ils s’adressent. Le déséquilibre vient donc dans notre pays que le dirigé à tous les devoirs et aucun droit et inversement le dirigeant tous les droits et aucun devoir en d’autres mots, je (le dirigeant) peux faire tous (j’exagère quand même), de toute façon, qu’est ce que vous (les dirigés) pouvez me faire. Le déséquilibre est là : au lecteur, une politesse, une retenue, une patience à tout épreuve, émettre des idées clairement, et aux dirigeants, zéro redevabilité. Ailleurs c’est justement l’inverse, sur les forums, les internautes attaquent violemment les dirigeants (visiter les forums Yahoo ou autres et voyez comment l’on traite Sarkozy de tous les noms) et aux dirigeants, la retenue, la politesse, la patience, leur sont requis.
Si le fait que désormais tous se sait au Burundi et que désormais tout le monde est devenu surveillant de l’action du pouvoir, comme le soulignait récemment Katihabwa sur ce forum, est indéniablement un acquis (et un progrès malgré les apparences), il faut aussi faire attention que les gens ne tombent dans le découragement pour qu’ils se disent que l’on a beau critiquer, dénoncer des scandales (certains plus évidents que les autres et les cités ne s’en offusquent pas) etc, cela soit lassant et inutile à la fin.
Il faudrait nous dire si tout ce qu’exprime les lecteurs qui sont une vitrine de la population burundaise, vaut au moins un centime de Fbu.