… En juin 2008, un groupe de députés « frondeurs » du CNDD-FDD, avaient été tout simplement exclus du Parlement. Je disais que c’était « un dangereux précédent ».
16 ans plus tard, en 2024, est-ce que le traitement des opposants politiques a changé au Burundi ?Cette question que je posais en 2008, est-elle toujours d’actualité ? J’ai peur de donner la réponse…
Quelle place pour l’opposition ?
Par Antoine Kaburahe ( Editorial publié en juin 2008)
Un chef d’Etat africain racontait à l’un de ses pairs que l’adversaire le plus difficile n’était pas le rebelle, mais le député. « Le rebelle, disait-il, on peut le combattre avec les moyens de l’Etat. Mais le député, il est là, payé par l’Etat, il s’oppose et vous ne pouvez rien faire ».
Mais justement, tout le jeu démocratique se trouve là. L’opposition dans une saine démocratie, n’est pas seulement tolérée, elle est écoutée, respectée, protégée. Et comment pourrait-on la considérer comme un adversaire qu’on rêve de neutraliser alors qu’elle représente une partie de la nation ?
La récente humiliation – car il s’agit bien de l’humiliation- d’exclure des élus du peuple, suite à une lecture, non pas juridique mais politique de la loi, crée un dangereux précédent. Nous avons pris le choix de la démocratie, acceptons ses règles.
Le parlement doit rester un lieu du débat contradictoire, une saine opposition doit s’y exercer en toute liberté. Tous les élus, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, ne travaillent-ils pas pour tous les Burundais ? Nous, vos électeurs, vous demandons plus de sérénité. Les chantiers du Burundi sont immenses. Les blocages au Parlement ne font pas avancer le pays.
Et vous, en 2024 qu’en pensez-vous? Vos réactions sont les bienvenues.
Cndd-fdd =service de l’emploi
Parlement=section kigobe du cndd-fdd
Conclusion: Peuple=objet et le respect des élus attendra