Les organisations de la société civile sont primordiales, à différents niveaux, pour aider les individus à améliorer leurs conditions de vie. Elles soutiennent les citoyens à s’épanouir notamment en matière des droits de l’Homme, de lutte contre la corruption et la pauvreté, de préservation de l’environnement. Elles sont censées travailler dans un but non lucratif, sans poursuivre des fonctions étatiques pour être au service de la « chose publique. »
Cependant vu les agissements de la plupart d’organisations civiles au Burundi, plus d’un se demandent si elles possèdent ces vertus, si réellement le citoyen est au centre de leurs préoccupations. Ce qui vient de se passer au lendemain du lancement du programme “Appui à la société civile au Burundi” financé par l’Union européenne, à hauteur de 13 milliards de BIF, est au cœur des critiques. Onze organisations de la société civile dites “patriotes” ont adressé une lettre au ministre de l’Intérieur, du développement communautaire et de la Sécurité publique. Elles s’insurgent contre ce projet qui sera exécuté dans 6 provinces où aucune de leurs organisations n’aurait été associée. Elles demandent alors leur intégration dans le programme « faute de quoi le ministère serait obligé de suspendre le programme qui est discriminatoire et qui est un arbre qui cache la forêt. »
Les organisations de la société civile se comptent par milliers au Burundi. Il est difficile, voire impossible de les contacter toutes. D’où certaines se regroupent en fora ou en réseaux. J’ose espérer que les critères de sélection ont été objectifs et transparents. Plutôt que de faire des déclarations qui risquent de semer la discorde, elles devraient prendre ce programme comme une opportunité d’autant plus la finalité est supposée être la même : le développement humain des citoyens.
Le concept de société civile ne devrait pas se banaliser à l’instar de ce citoyen qui a demandé, après cette réaction, qui représente vraiment la société civile burundaise, ce qu’elle représente, quel est son objectif ? Les Burundais ont besoin d’une société civile dynamique, diverse et indépendante, capable d’agir librement, avec intelligence et compétence. Qui doit comprendre qu’elle est la libre expression des intérêts et aspirations de citoyens organisés et unis autour d’intérêts, d’objectifs. Ainsi elle sera complémentaire à l’Etat tout en gardant sa neutralité. Je fais miens les propos d’Alexandre Jardin : » La capacité d’action d’un État moderne ne se fonde que sur une société civile vivante, auto-organisée et puissante. «