Le 21 juillet 2017, il y a eu lancement officiel des travaux de l’exploitation des gisements des terres rares de Gakara . Une société, Rainbow Mining Burundi, RMB en sigle, a gagné le marché.
La bonne nouvelle a fait la une des médias. Pour de nombreux Burundais, ces terres étaient une aubaine.
Le slogan « Imbere ni heza ! » ( le meilleur est à venir) revenait en bouche. Il y avait en effet de quoi pavoiser : « Les terres rares sont recherchées dans les fabrications de haute technologie. Elles se retrouvent dans les puces des Smartphones, les écrans des ordinateurs portables, et même dans certaines armes sophistiquées … » Mieux, « la teneur des terres rares au Burundi est des plus élevées, soit 54,3%. »
Hélas, près de neuf mois après, c’est la désillusion. La confusion et l’incompréhension entre le gouvernement et la compagnie qui pilote l’exploitation.
Au cours d’un point de presse tenu le 9 avril, le directeur général de RMB dénonce la hausse de la TVA, qui passerait de 4% (prévue par le règlement minier) à 13 %.
D’après lui, les 25 tonnes de minerais exportées pour une valeur de 62 mille dollars américains devraient payer au gouvernement 2 480 dollars au lieu de 8 mille dollars américains. « Ce taux se trouve dans la convention minière que nous avons signée en commun accord avec le gouvernement du Burundi. » Les services techniques du gouvernement estiment quant à eux qu’ils ont appliqué la loi.
En fait, tout est mal parti. Selon les experts, les terres rares contiennent 14 métaux rares. Tous ne se valent pas et les cours changent. Elles sont exportées à l’état brut, on n’en connaît ni la qualité, ni la nature des composantes. Or, le Burundi n’a pas de laboratoire agréé sur le plan international pour de telles analyses. Par ailleurs, il n’aurait pas encore recruté un expert pour la contre-expertise de la valeur déclarée. Supposons que RMB ait raison. Est-ce que le montant déclaré à Bujumbura équivaut réellement à la juste valeur des terres rares exportées ? La société Rainbow Mining Burundi devrait donner des résultats d’extraction.
En somme, tant que les terres rares de Gakara sont analysées à l’extérieur, il sera difficile de savoir leur valeur réelle. A Bujumbura de se doter d’un laboratoire minier reconnu mondialement et d’un expert pour la contre-expertise.