Six mois après les élections, plus d’un se demandent, et à juste titre, ce que sont devenus les partis politiques si « dynamiques » pendant la campagne électorale, où sont passés leurs militants. Surtout les partis d’opposition. Nos politiques clament haut et fort que tout va bien dans le meilleur des mondes, même si ‘ des problèmes mineurs subsistent’. « Les réunions sont tenues régulièrement… Les activités du parti continuent… Nous tenons des réunions dans différentes provinces et communes pour redynamiser les organes du parti ». Le ton semble être positif, rassurant. S’il y a des difficultés, c’est « l’autre » qui en est la cause. « Nos militants sont intimidés. Le parti au pouvoir veut les enrôler par force ».
Toutefois, la réalité sur terrain peint une autre couleur. Alors que des permanences naissaient comme des champignons lors des élections, aujourd’hui elles sont quasi-inexistantes. D’abord, faute de moyens financiers pour payer les loyers. Ensuite, ceux qui avaient prêté gracieusement leurs maisons aux formations politiques les ont récupérées pour plusieurs raisons. Les cotisations des membres sont quasiment inexistantes. « Nos militants s’attendent plutôt à être rémunérés par le parti, ou son leadership, pour leur engagement politique durant les campagnes électorales », m’a fait remarquer un responsable d’un parti. Alors que les militants de certains partis s’attendaient au renouvellement des visages politiques, ils ont été déçus de constater que ce sont les mêmes personnalités de la législature passée qui reviennent, notamment à l’Assemblée nationale. La déception, la désillusion semblent se généraliser. Par ailleurs, l’encadrement, la mobilisation des membres sont reléguées au second plan. La transhumance politique, surtout vers le parti au pouvoir, devient monnaie courante.
La démocratie n’est pas un fait. Elle ne se limite pas qu’aux élections, à la conquête du pouvoir. Nos partis politiques devraient aller à l’écoute de leurs militants pour prendre connaissance de leurs intérêts, de leurs préoccupations, les informer et les former sur leurs droits et leurs obligations. Ils ne devraient pas donner l’impression de défendre les ambitions individuelles de quelques hommes politiques, mais plutôt de servir à l’expression d’intérêts sociaux. Comme le disent les politologues, la plupart des partis sont associés au phénomène du “grand homme” par lequel le parti devient son fief. « La question du leadership pose souvent problème quand le fondateur/président, rappelant ses efforts et ses ‘sacrifices’ depuis plusieurs années, insiste pour tenir les rênes du parti à tout prix ». Par ailleurs, il faut vivre la démocratie au sein des partis avant de prétendre la proposer à la Nation. Bref, en dehors des périodes de campagne électorale, les partis politiques ont le devoir d’organiser quelques activités pour éviter que la flamme ne s’étiole. Mais avec une condition : le changement de mentalité de leurs leaders.