Avec la disparition de Vincent Nkenshimana, mes pensées attristées vont en premier lieu à sa famille et ses enfants. Je garde l’image d’un homme reconnu par la profession comme un ardent défenseur de la liberté d’expression. Vincent aura laissé son empreinte dans le monde des médias qu’il a servi. Il avait la volonté d’exercer un journalisme honnête, de délivrer une information équilibrée, quand le Burundi connaissait- il n’y a pas si longtemps- l’expression pluraliste et libre, dans le respect de la personne humaine.
Vincent Nkenshimana était un personnage discret, apprécié du public (les auditeurs), de ses collègues et tous ceux qui ont été amenés à collaborer avec l’ABR qu’il présidait.
Ses amis d’Isanganiro se reconnaissent dans les orientations qu’il a données à cette radio associative. Ses collègues de la RTNB se souviennent encore de son passage à la radio publique où il a fait ses preuves.
Je garde de Vincent son engagement, au nom de l’ABR qu’il présidait, dans la réussite de la « synergie des médias » lors des élections de 2010 où l’association Burundaise des radiodiffuseurs avait réussi un pari insensé : faire travailler ensemble des journalistes de radios considérées comme « rivales » aux lignes éditoriales bien « tranchées ».
C’est un sentiment de vide que nous laisse Vincent Nkenshimana aujourd’hui. Que l’espoir demeure pour que de jeunes générations de journalistes le suivent dans le sillon qu’il a tracé : un journalisme pragmatique, sans concession et respectueux des opinions et du devoir d’équilibre !
Robert Minangoy (ancien coordinateur du PACAM) Journaliste France Médias Monde.