Mardi 04 février 2025

Politique

« Que les droits des Burundais expulsés des États-Unis soient respectés »

« Que les droits des Burundais expulsés des États-Unis soient respectés »
Albert Shingiro : « Qu’il y ait respect les droits de ces Burundais qui rentrent »

Alors que les réseaux sociaux s’agitent autour de l’expulsion de 462 Burundais en situation irrégulière des États-Unis, le ministre burundais des Affaires étrangères plaide pour que ces renvois se fassent dans le respect des droits humains. Une déclaration faite lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 3 février 2025.

Le chef de la diplomatie burundaise a confirmé avoir été notifié par l’administration américaine de la décision de renvoyer des ressortissants burundais en situation irrégulière. « J’ai rencontré ce matin l’ambassadeur des États-Unis au Burundi qui m’en a parlé. Il m’a expliqué cette nouvelle politique de l’administration Trump, une politique migratoire qui consiste à expulser des étrangers résidents aux États-Unis de façon irrégulière », a déclaré l’ambassadeur Albert Shingiro au cours de sa présentation du bilan des activités réalisées par son ministère au deuxième semestre.

Il a assuré que son gouvernement est prêt à accueillir ces citoyens, tout en veillant au respect de leurs droits. Le ministre Shingiro a toutefois insisté sur la nécessité d’un traitement digne pour ces Burundais. « Je lui ai dit que le gouvernement burundais va tout naturellement coopérer, mais qu’il faut respecter les droits humains de ces Burundais qui rentrent », a-t-il affirmé.

Cette décision intervient dans un contexte où les États-Unis, sous l’administration de Donald Trump, renforcent leur politique migratoire stricte. Plusieurs nationalités sont concernées par ces mesures.

Selon les chiffres disponibles, parmi les ressortissants de la Communauté de l’Afrique de l’Est, 8 064 personnes sans papiers seront expulsées. La répartition des expulsés est la suivante : 462 Burundais, 1.282 Kényans, 1.062 Congolais, 136 Sud-Soudanais, 4.090 Somaliens, 301 Tanzaniens, 338 Rwandais et 393 Ougandais.

Le ministre Shingiro reconnaît le droit souverain des États-Unis de décider de leur politique migratoire. « N’importe quel pays au monde n’accepte pas que des irréguliers résident dans son pays. Si un pays décide souverainement d’expulser des étrangers sans-papiers, c’est tout à fait normal, c’est sa souveraineté », a-t-il expliqué. Toutefois, il a tenu à rappeler que ces expulsions doivent se conformer aux normes internationales en matière de droits humains.

Si le gouvernement burundais s’engage à réintégrer ses ressortissants expulsés, plusieurs interrogations demeurent quant à leur avenir. Nombre d’entre eux ont bâti leur vie aux États-Unis et pourraient rencontrer d’importantes difficultés d’adaptation à leur retour au Burundi. Les autorités burundaises n’ont pas encore annoncé de programme spécifique pour accompagner ces rapatriés dans leur réinsertion.

Des inquiétudes sur l’impact économique avec le retour de Trump

Au-delà de la question des expulsions, le ministre burundais a aussi réagi aux inquiétudes suscitées par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, notamment en ce qui concerne la suspension des aides américaines aux pays en développement, y compris le Burundi.

Cette mesure pourrait avoir des conséquences sur plusieurs secteurs de l’économie burundaise, mais l’ambassadeur Albert Shingiro a présenté cette situation comme une opportunité.
« C’est un wake-up call, c’est un réveil pour nous. S’il y a des assistances qui sont réduites, nous devons travailler, travailler fort pour pouvoir augmenter la production au niveau national et vendre à l’étranger, avoir des devises et évoluer au lieu de tendre la main aux étrangers », a-t-il déclaré.

Le ministre burundais des Affaires étrangères a également tenu à préciser que le Burundi reste favorable à la coopération internationale, tout en rappelant que les aides internationales ne doivent pas être perçues comme une obligation.

« Bien évidemment, nous sommes chaque fois heureux de travailler avec d’autres pays du monde pour s’entraider mutuellement. Mais vous devrez savoir que les Burundais ne payent pas de taxes aux États-Unis », a-t-il ajouté.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Stan Siyomana

    « The Trump administration’s promise to crack down on undocumented immigrants in workplaces across the country comes during a time when many industries in the U.S. rely on the employment of undocumented immigrant workers.
    According to 2022 data from the American Immigration Council, the U.S. is estimated to have over 6 million undocumented workers in various industries.
    The construction industry has the highest amount of undocumented workers, who make up about 14% of its workforce. Following construction is the agriculture industry where almost 13% of its workforce is made up of undocumented workers. The hospitality industry comes in as No. 3 as undocumented workers make up about 7% of its workforce… »
    https://www.msn.com/en-us/money/other/dollar-general-sends-a-hard-nosed-message-to-employees/ar-AA1ymeQR?ocid=msedgntp&pc=U531&cvid=65aaadd45b9b4b3497eb084027feaca1&ei=11

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