« Les jeunes doivent être le porte flambeau dans la consolidation de la paix et la sécurité dans la commune urbaine de Kanyosha. Ils doivent cohabiter pacifiquement malgré leurs différences politiques, religieuses,… » C’est dans cet objectif que l’Association des Jeunes pour la Non-violation Active (AJNA) a organisé un atelier de formation de deux jours (20 et 21 décembre) à l’endroit des jeunes de cette commune, au Centre Suédois, à Bujumbura.
<doc2431|left>«Les jeunes sont pointés du doigt dans des actes de tueries, ils sont victimes de manipulations politiciennes. L’avenir du pays tient sur sa jeunesse. D’où nécessité de l’éduquer à la paix, à une cohabitation pacifique malgré les différences », indique Jean Nduwimana, président et représentant légal de l’AJNA.
Pour lui, tous les partenaires de la promotion et la consolidation de la paix et la sécurité dans la commune urbaine de Kanyosha doivent être sensibilisés pour qu’ils contribuent énergiquement pour le retour de la paix.
Des jeunes de plusieurs horizons
La commune urbaine de Kanyosha a été caractérisée, ces derniers jours, par des affrontements entre les jeunes des partis politiques. Les jeunes manipulés par quelques politiciens se considéraient comme des ennemis alors qu’ils partagent les mêmes problèmes de chômage et de pauvreté.
Selon Emmanuel Nsabimana, conseiller social au sein du Forum pour le renforcement de la société civile (FORSC), des différences ne peuvent pas manquer si on les cherche : « Ce sont elles même qui font la splendeur de la planète ». Pour une large sensibilisation, des jeunes des différents partis politiques actifs dans cette commune ont été invités : ceux du FNL d’Emmanuel Miburo, du FNL d’Agathon Rwasa, du CNDD-FDD, de l’UPRONA, de l’UPD-Zigamibanga, du FRODEBU Nyakuri Iragi rya Ndadaye et du CNDD.
Des associations de la société civile (FORSC, AJNA, Croix Rouge, Nawe Nuze et les représentants des taxi-vélos et des pêcheurs) ainsi que les représentants des confessions religieuses (Catholique, Pentecôte et Musulman) avaient pris part à cet atelier.
« Arrêtez d’instrumentaliser la jeunesse et luttons surtout contre le chômage »
« Nous lançons un appel vibrant à l’endroit de tous les responsables des partis politiques de libérer la jeunesse, d’arrêter son instrumentalisation et concentrons-nous à la lutte contre le chômage et la pauvreté », martèle Jean Nduwimana.
Il lance aussi un appel vibrant à l’endroit des autorités du pays : « il faut que le gouvernement sache que la cessation de la violence est un préalable au développement. Il faut qu’il élabore des projets clairs et concis à l’endroit de la jeunesse afin qu’elle quitte la rue, les « ligalas », source de tous les vices. Le chômage est l’un des causes de manipulation de la jeunesse. Quand les jeunes sont pauvres, en chômage, inoccupés, ils ne pensent qu’au banditisme et deviennent très malléables ».
Selon l’Abbé Adrien Ntabona, animateur des débats, la combinaison des différences entraine un enrichissement mutuel : « Il faut que la jeunesse prenne en compte leurs différences dans un aspect positif. De cette façon, le pays peut redorer son image d’antan qui s’est complètement noyée dans le refus des différences ».
L’AJNA compte porter ce message de la non-violence dans d’autres lieux caractérisés par une insécurité grandissante comme Ruyigi, Cankuzo et Kirundo.