Les berges du ruisseau Cari ne cessent de s’agrandir. Les riverains sont menacés par des éboulements. Ils crient au secours pour que leurs habitations soient protégées.
Le ruisseau Cari continue de creuser des ravins. Ce petit cours d’eau sépare les quartiers Nyabagere et Winterekwa de la zone urbaine de Gihosha, en commune urbaine de Ntahangwa. Il prend source dans la localité de Gishingano sur les collines surplombant la ville de Bujumbura.
Les riverains ne sont pas à l’abri des éboulements. Ils dorment la peur au ventre. Quand il pleut, ils craignent l’effondrement de leurs maisons. Ce ruisseau menace non seulement les maisons riveraines mais également la principale et seule route qui dessert le quartier Winterekwa.
A mi-chemin et en montant vers la montagne, la route est par exemple déjà coupée à la suite d’un éboulement. Même les piétons y passent difficilement craignant de tomber dans le ravin. Au même endroit, mais du côté du quartier Nyabagere, c’est le même spectacle désolant. Les maisons sont menacées.
Les maisons se fissurent du jour au lendemain
« Pendant la nuit, durant ce week-end, un éboulement s’est produit dans cette localité. Ma maison a été touchée. Les murs sont fissurés. J’ai trouvé refuge chez un ami pour éviter le pire », raconte frustré le prénommé Joseph du quartier Nyabagere dont deux bornes de sa maison se trouvent déjà dans le ravin.
Son voisin B.N ne sait pas non plus sur quel pied danser. La toilette de sa parcelle se trouve déjà dans le ravin. Une partie de sa maison est déjà touchée. « Ce ravin a été creusé par les inondations de 2018. Depuis lors, il n’a cessé de s’agrandir. Nous avons, à maintes reprises, alerté pour que les berges de ce ruisseau soient protégées, mais en vain. Et voilà, le bilan des dégâts ne cesse de s’alourdir. Nous assistons impuissants face à cette catastrophe », se lamente-t-il.
Du côté des deux quartiers, les habitants ont toujours essayé de protéger leurs maisons en y plantant des roseaux et des bambous pour soutenir les berges de ce ruisseau. Malheureusement, force est de déplorer que les rives se fragilisent davantage.
Du côté du quartier Winterekwa, a-t-on constaté, au moins cinq maisons sont menacées d’écroulement à l’endroit où la route est coupée. D’autres présentent de grandes fissures provoquées par le glissement de terrain.
Les propriétaires de maisons sont dans le désarroi. Certains ont déjà commencé à déménager. D’autres restent par manque d’où aller avec le risque de se retrouver un jour ensevelis dans le ravin. « Chaque fois qu’il pleut, nous quittons momentanément nos maisons. Nous n’avons nulle part ailleurs où aller. Sinon on aurait déjà vidé les lieux. Nos moyens financiers ne le permettent pas non plus », se désolent-ils.
Ajouter le drame au drame
Les habitants de ces deux quartiers pointent alors du doigt les extracteurs des matériaux de construction dans ce ruisseau comme quoi ils contribuent énormément à la fragilisation des berges. Ce qui ajoute le drame au drame.
« L’extraction se fait d’une façon anarchique. Ce qui fait que les eaux courent à une grande vitesse causant par-là les glissements de terrain. Nous demandons que cela cesse et que les travaux de stabilisation de ce ruisseau soient enclenchés », plaident-ils.
D’autres se retournent la responsabilité évoquant le non-respect des normes de construction par certains riverains de ce ruisseau. « Les habitations érigées tout près des berges des ruisseaux, le non-respect des normes de construction, des distances tampons imposées par la loi qui ne sont pas respectées sont à la base de ces drames que nous ne cessons d’enregistrer du jour au lendemain », reconnaissent-ils en effet.
Pour eux, le gouvernement devrait délocaliser toutes ces populations vivant dans les zones à risque pour les réinstaller dans des endroits plus ou moins sécurisés.
Du côté de l’administration, Didace Niyibizi, chef du quartier Nyabagere déplore la situation dans laquelle se trouvent certains de ces administrés. Il dit avoir alerté les autorités habilitées sur cette situation mais que la réaction tarde à venir.
Pour rappel, dans la nuit du 21 décembre 2019, des pluies diluviennes tombées dans les montagnes surplombant les quartiers Winterekwa et Nyabagere ont provoqué des crues du ruisseau Cari.
Les inondations ont causé plusieurs dégâts humains et matériels dont 15 morts et 45 blessés, 114 maisons complètement ou partiellement détruites et 132 qui été ont inondées.
Les constructions anarchiques sur les versants surplombant Bujumbura, sans aucune viabilisations est un épée de Damocles.
Ils sont ……………………(censuré car insulte) les dirigeants qui laissent une chose pareille babona baririmba ngo uburundi ni Eden