Dans certains quartiers du nord de Bujumbura, comme à Gasenyi, des gens construisent leurs maisons sous des fils électriques à haute tension de 70 Kilovolt. Pourtant, ils devraient respecter les 15 mètres exigés de part et d’autre des pilonnes et de ces fils pour bâtir. A part les accidents qui peuvent survenir, les habitants aux environs peuvent développer des cancers.
<doc2647|left>Ces fils électriques sont suspendus à moins de 2m des toitures de certaines maisons ou infrastructures publiques, comme au Lycée Municipal de Gasenyi construit à côté d’une école primaire. Les élèves et écoliers qui jouent au basketball pendant la récréation, ne se soucient de rien : « C’est un problème à prendre au sérieux mais, nous sommes dans l’incapacité de faire quoi que ce soit », déplore Jean-Claude Nduwimana, préfets des études à ce lycée.
Selon lui, l’administration devrait mener une vaste campagne de sensibilisation pour éviter des accidents. Mais son constat est amer : « Personne ne réagit, même nos prédécesseurs n’ont rien fait », regrette-il en précisant que ce lycée qui compte 803 élèves, a été construit en 2005 sous ces fils électriques installés plusieurs années avant.
Au quartier Taba (Commune Kamenge) la toiture de la maison de Jacqueline Ndayiragije frôle des fils de 110 mille Kilovolt. Elle ne sait plus quoi faire : « Est-ce parce qu’on est pauvres qu’on ne nous écoute pas ? Nous vivions ici quand ces câbles ont été installés en 1993, par la Resideso. Cette société sera responsable si nous sommes électrocutés», accuse-t-elle en rappelant qu’un des câbles touché par une balle en 1994 n’a heureusement pas été totalement coupé en deux : « Les dégâts auraient été énormes. »
Le même danger plane au dessus des maisons aux quartiers Heha, Gituro et d’autres à Kamenge. Mais aussi au quartier Industriel où une personne a construit des bâtiments à deux étages autour d’un pilonne qui supporte des fils d’une tension de 110 mille Kilovolt. Le propriétaire ignore même que la Regideso envisage d’augmenter cette tension jusqu’à atteindre 220 mille Kilovolt. Non seulement le danger est d’être électrocuté si un accident arrive, mais aussi les personnes aux environs développent des cancers et autres maladies, indique une source à la Régideso.
Selon Désiré Nahakamye, directeur général de la Planification Urbaine, ce problème n’est pas facile à résoudre : « Il faut s’assurer, d’abord, que les terrains ont été octroyés conformément à la loi par les services de l’Urbanisme, Ensuite vérifier que chaque installation respecte une distance de 15m de part et d’autre. Mais tout dépend du voltage. »
Des sources à la Regideso indiquent, sous anonymat, qu’ils ont tout fait pour éviter ces constructions le long du corridor qu’emprunte ces pilonnes de relais qui vont alimenter la province de Gitega : « Ceux qui y construisent violent la loi. Si nous en avions toutes les prérogatives, la solution serait de détruire tout ce qui a été construit sous ces fils électriques. »