Dimanche 22 décembre 2024

Société

Quartier SOCARTI : l’heure est au déménagement

31/08/2023 1
Quartier SOCARTI : l’heure est au déménagement
Un habitant de Socarti démolit sa maison avant de quitter ce site

Alors que les habitants de Socarti devraient quitter ce site de déplacés internes au plus tard ce 30 août, 30 ans après son établissement, certains n’ont pas encore déménagé. Ils disent ne pas disposer des moyens pour s’installer ailleurs. D’autres demandent un délai supplémentaire de deux semaines.

A l’arrivée au site Socarti au nord de la ville de Bujumbura, le constat est que la plupart des familles ont déjà quitté les lieux. C’est un quartier fantôme. Des maisons construites en brique adobe ont été détruites. D’autres maisons « appartenant à l’Etat » restent ouvertes, elles n’ont plus de portes encore moins de fenêtres.

A 10 heures ce 30 août, certains habitants de ce site continuent de démolir leurs maisons notamment des cuisines et des toilettes. D’autres essaient de récupérer les tôles, les portes et les fenêtres ou de récolter leurs champs d’amarante, avant de déménager pour une destination inconnue pour certains. Des familles portant des bagages quittent ce site. « L’heure est au déménagement », disent-ils.

Certains habitants de ce site des déplacés internes sont dans le désarroi. Au dernier jour du délai donné par le ministère des Infrastructures, ils disent ne pas savoir à quel saint se vouer. Ils craignent de se retrouver dans la rue, si l’Etat ne prolonge pas ce délai.

« Que l’Etat nous donne un délai supplémentaire de deux semaines pour mieux nous préparer à déménager. Un mois n’est pas suffisant pour quitter un lieu où on a habité pendant plus de 20 ans. Nous ne voyons pas où nous allons nous installer », se lamente Aimable Niyonkuru, habitant de ce site Socarti.

Originaire de la province Bujumbura, ce père de quatre enfants confie qu’il va retourner à sa colline natale. Cependant, il regrette de ne pas disposer de moyens pour construire une maison : « J’ai besoin d’un appui pour acheter des tôles et d’autres matériaux nécessaires pour me réinstaller à ma colline natale après 24 ans ».

Même préoccupation avec Samuel Niyungeko, habitant du même site. Il déplore que l’Etat ait procédé au déménagement forcé des déplacés. Pour lui, l’Etat est aussi responsable de leur présence dans ce site : « Je suis arrivé dans ce site de Socarti en 1999. L’Etat promettait de nous trouver des parcelles ailleurs dans trois mois. Après 24 ans, on nous chasse comme des criminels ».

Il affirme que l’Etat avait donné des parcelles à Maramvya à la plupart des familles de déplacés. Néanmoins, il fustige que certaines familles dont la sienne n’ont pas reçu de parcelles : « Avec ce déménagement, je vais m’installer dans une maison à Gatunguru qui risque de s’écrouler d’un moment à l’autre ». Et de demander aux âmes charitables de lui venir en aide.

Dans son communiqué du 7 juillet dernier, le ministère des Infrastructures, de l’Équipement et des Logements Sociaux a demandé à tous les habitants du site Socarti de quitter les lieux au plus tard le 30 août 2023. Objectif : préparer le terrain pour mettre en œuvre le projet de construction des logements sociaux adopté par le Conseil des ministres.

Le Conseil des ministres du 7 juin dernier a adopté le projet de construction de 5 000 appartements dans le site Kizingwe-Bihara et 1 600 appartements dans le site Socarti.

 

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Abruzi

    Il y des choses qui m’échappent dans ce dossier :

    1. Dès leur installation dans ce site, les bénéficiaires savaient clairement que c’était à titre provisoire. Pourquoi se plaindre aujourd’hui qu’ils n’ont pas eue assez de temps? Ceci d’autant plus que depuis au moins le mois de décembre, on parle de la reconstruction de ce quartier ?

    2. Certains avancent qu’ils n’ont pas reçu de parcelles leurs promises à Maramvya. D’abord pourquoi l’état a promis des parcelles à ces gens? Ces personnes n’avaient donc pas de terrains à eux avant d’occuper provisoirement ce site? Si oui, que sont devenus les leurs? Et pourquoi l’état devrait-il leur donner de nouvelles parcelles?
    Sinon, est – que l’état peut accorder une parcelle à chaque personne qui n’en a pas?

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