Dans le quartier Nyabagere de la commune urbaine de Ntahangwa dans la capitale économique Bujumbura, des constructions anarchiques de maisons perturbent la circulation des passagers et surtout des automobilistes. Avec le projet de réhabilitation des routes en marie de Bujumbura, ces maisons risquent d’être démolies dans l’avenir. Les habitants craignent pour leur sécurité.
Nous sommes dans le quartier Nyabagere où certaines maisons occupent une partie de l’espace réservé à la voie publique. « C’est difficile de passer dans cette route. On a toujours peur d’être percuté par une voiture. Je n’arrive pas à voir ce qui se trouve à quelques mètres devant moi comme tu peux le constater toi-même », se lamente un habitant du quartier Nyabagere.
Il fait observer que le passage est très serré et que sa vue est bloquée par une maison qui arrive presque au milieu de la route. « Nous avons peur pour nos enfants. Ils sont turbulents. Ils ne font pas toujours attention au bruit de moteur des voitures ou des motos avant de traverser la rue. », ajoute-t-il avec un visage mécontent. Selon le voisinage, la maison en question est l’une des anciennes maisons du quartier. Elle est encore construite en briques adobes et bloque presque toute la route.
Ils témoignent aussi que la situation était encore plus ou moins tolérable, il y a quelques temps. Des véhicules pouvaient passer sans encombre. « Cependant, lorsque le voisin d’en face a érigé la clôture de sa maison, il a également pris environ 3 m de la route devenant ainsi beaucoup plus étroite », raconte l’un des voisins qui a requis l’anonymat.
Les usagers de cette route se plaignent de ces maisons qui bloquent la route surtout les conducteurs de véhicules. « Deux voitures ne peuvent pas croiser. Il faut que l’une attende l’autre. Parfois, on se retrouve obligé de faire marche arrière. C’est frustrant ! », ajoute un habitant du même quartier qui passe régulièrement par cette rue.
Les propriétaires des maisons ont refusé de parler mais, l’un des voisins témoigne que leurs maisons avaient été marquées d’une « croix rouge » par le cadastre. « Les marques rouges ont dû s’effacer avec le temps », ajoute-t-il.
Le voisin anonyme se plaint également de la situation. Il indique que si jamais un incendie se déclenchait dans sa maison, les pompiers ne pourraient pas trouver de passage pour éteindre le feu avec leur camion. « Il n’y a pas assez de place pour un camion d’une telle taille. Peut-être qu’ils s’arrangeraient d’une autre manière mais ils seraient à 100 m de distance de ma maison », fait-il observer.
D’autres propriétaires de parcelles ont suivi si bien qu’aujourd’hui, c’est une longue ligne de maisons construites dans l’espace de la route. « Une fois, j’ai prévenu le chef de zone lorsque mon voisin dépassait les limites en construisant sa clôture. Il n’est jamais venu vérifier la situation », raconte un autre voisin anonyme.
C’était trop tard
Le chef du quartier Nyabagere, Didace Nibizi fait savoir que le chef de zone lui avait parlé de cette situation mais que c’était trop tard car ils étaient presque à la moitié de la clôture. « Nous n’avons pas le droit de démolir des constructions. Interrompre les constructions des habitants n’est pas une chose facile. Il n’y a aucune loi qui l’autorise », precise le chef de quartier.
Il souligne que le fait que le quartier Nyabagere n’est pas viabilisé provoque des tensions lorsqu’il refuse à une personne de construire dans les voies de passage. « Souvent, je reçois des réponses telles que d’autres ont aussi bâti des maisons dans cet espace pourquoi pas moi? », raconte le chef de quartier. Cependant, il assure que ceux qui construisent actuellement doivent laisser une place pour la route.
Ils seront indemnisés
Il informe que l’Obuha a pris des mesures concernant cette route avec des maisons déjà construites. Ils ont tenu compte de l’emplacement de ces maisons. Ceux qui se retrouvent sur la route vont être indemnisés lorsque le projet de viabiliser Nyabagere commençera. « D’où les marques rouges sur certaines maisons », explique-t-il. Et d’ajouter que « la route devait occuper 10 m. Mais comme le projet tarde à être réalisé, les gens se sont mis à construire dans cette place réservée. Je ne peux rien n’y faire », se désole-t-il. Il ajoute qu’il peux uniquement intervenir lorsque rien n’est encore construit. « Malheureusement, je m’en aperçois souvent quand c’est trop tard », confesse-t- il.
Toutefois, Didace Nibizi fait savoir que, lors des réunions avec ses supérieurs, il soulève souvent cette question car « le passage est assez bloqué comme cela », assure-t-il. Et de preciser que les propriétaires des maisons déjà marquées attendent les indemnisations promises par l’Etat avant de dégager la route.
Les personnes qui continuent à construire malgré les avertissements disent que si jamais le projet de réhabilitation de cette route venait à être mis en oeuvre, elles démoliront comme les autres.