Que de passions et de réactions suscitées par la dernière ‘’Résolution’’ sur le Burundi ! La twittosphère, un autre ‘’champ de bataille’’, est déchaînée avec des pronostics, des spéculations, des commentaires les plus débridés sans oublier des fléchettes décochées par les «pro» et les «anti» résolution.
On a même vu des manifestants crier et vainement essayer de verser des larmes contre la ’’résolution honnie’’. Mais ce qui est extraordinaire avec cette résolution, c’est que tout le monde se dit gagnant. Tout le monde a crié victoire. Ceux qui l’espéraient pavoisent après son adoption et, … le gouvernement se félicite aussi.
Dans tous ces tweets qui ont littéralement inondé la toile avant, pendant et après l’adoption de la fameuse résolution, intéressonsnous sur ces quelques messages postés par les éminents émissaires de Bujumbura qui en passant félicitent les pays amis qui ont voté contre.
Ils interprètent les abstentions comme «un message fort de contestation » envoyé notamment vers l’UE, initiatrice de ladite résolution. Mais la question que l’on peut se poser est de savoir si s’abstenir de voter contre la résolution, c’est soutenir le gouvernement burundais.
S’abstenir n’est pas refuser. Qui s’abstient ne dit pas non. La sagesse populaire dit que celui «qui ne dit mot consent». Mais la politique, c’est aussi l’art de transformer tout en victoire, pourvu qu’il y ait des gens pour le croire. Et dans ce domaine, le Burundi compte des virtuoses…
Cinq questions essentielles :
1°. Est-ce que ces pays qui se sont abstenu de voter avaient peur de froisser le Burundi ou l’Union Européenne?
S’ils avaient peur du Burundi (ce qui étonnerait), ils auraient voté contre la résolution au lieu de s’abstenir. S’ils avaient peur de l’Union Européenne, ils auraient voté pour. Mais ils ont choisi l’abstention.
2°. Ces pays qui se sont abstenu de voter avaient-ils peur qu’à l’avenir il y ait des résolutions concernant leur propre pays?
Si c’était le cas, ils auraient voté contre. Mais ils ont choisi l’abstention.
3°. Est-ce que ces pays étaient-ils en accord ou en désaccord avec TOUT le contenu de la résolution et TOUS les arguments avanacés par chacun des deux camps pour la promouvoir ou pour s’y opposer?
S’ils étaient en accord, ils auraient voté pour. S’ils étaient en désaccord, ils auraient voté contre. Mais ils ont choisi l’abstention.
4°. Se pourrait-il que ces pays aient été en accord avec seulement une partie du contenu et des arguments (pour ou contre) de cette résolution, et en désaccord avec l’autre?
Il se pourrait!
5°. Et quel est le moyen, selon vous, de le montrer au cours d’un vote?
La réponse nous est donné par Daouda : Mon coeur balance.
DANS LE DOUTE, S’ABSTENIR!
Dans la Résolution il y a un gros perdant qui est d’ailleurs entrain de paniquer gravement en voulant se retirer maladroitement et tardivement de la Cours Pénale Internationale alors que les pré-investigations ont déjà commencé. J’ai cité le Gouvernement du CNDD-FDD. Ce retrait précipité par la dernière Résolution approuvée à Genève sans que le Gouvernement du Burundi présent là-bas puisse proposer d’y apporter des amendements (une autre bourde car quelqu’un pourrait se demander ce qu’ils étaient allés faire là-bas les Nyamitwe et consorts…) est un signe qui ne trompe pas. Ceux qui se retirent se reprochent de quelque chose. Mon souhait est que les commanditaires des exactions graves, dont des crimes contre l’humanité, à l’encontre des Burundais n’aient pas le dernier mot quoi qu’il arrive… ! Comme j’aime l’écrire ici, il y en a qui risquent de finir leurs jours à La Haye comme Milosevic.