Faute de moyens financiers, le nombre de patients a sensiblement diminué dans les cabinets privés en mairie de Bujumbura.
Le spectacle de files interminables devant certains cabinets privés, notamment chez les ophtalmologues, appartient au passé. « Notre ophtalmologue pouvait consulter plus d’une cinquantaine de patients par jour », lâche un réceptionniste à la clinique « Saint Joseph ». Mais, poursuit-il, avec cette crise, c’est à peine qu’il reçoit une quinzaine de patients. Ce 10 août, à 10h, 14 patients s’y étaient faits enregistrer pour une consultation chez l’ophtalmologue. « Non seulement, les gens de l’intérieur du pays n’ont pas suffisamment de moyens pour payer facilement une consultation de 10 000 Fbu, mais aussi ils ont peur de descendre sur Bujumbura. Ils craignent d’être arrêtés, comme ils l’entendent souvent dans les médias », explique ce spécialiste.
Même constat à la clinique d’ophtalmologie « IRIS ». Quelques patients attendent pour se faire consulter. « Ils sont nombreux aujourd’hui ! Peut-être que c’est parce que les élèves sont en vacances », s’étonne la réceptionniste. Elle indique qu’avant cette crise, il y avait foule au point d’assister à des bousculades. « Aujourd’hui,nous recevons entre 10 et 15 patients par jour. Nous ignorons complètement les causes. »
« Ils se meurent, ils n’ont pas d’autre choix ! »
Pour la clinique « la Colombe », cette forte diminution de patients est aussi remarquée. Un cadre de l’administration avance trois raisons : « Nos clients fidèles, qui étaient des opérateurs économiques, ont fui le pays. Ces derniers avaient des parentés qui, faute de moyens, ne nous consultent plus. Ils se laissent mourir à la maison car ils n’ont pas d’autre choix. De plus, il y a les fonctionnaires qui ont beaucoup de mal pour payer les frais. »
Il indique que cette clinique pouvait accueillir facilement plus de 20 patients par jour. Ce cadre note que la plupart des patients se contente de faire les examens urgents.
Pour le cas d’hospitalisation, il signale un seul patient hospitalisé alors qu’auparavant, au moins huit étaient occupées sur les 14 chambres disponibles.
Toutefois, certains spécialistes disent qu’il n’y a rien de particulier à signaler. Dr Léonard Bivahagumye, ORL, fait savoir que le nombre de patients reste inchangé : « Comme nous sommes moins nombreux, la demande est toujours supérieure à l’offre, que ce soit dans mon cabinet privé ou à l’hôpital roi Khaled. »
Même constat chez un gynécologue à la clinique « Saint Joseph ». Selon le réceptionniste, plus d’une cinquantaine de patientes peuvent se faire enregistrer en une seule journée. « Peut-être que c’est parce qu’il travaille aussi dans un hôpital public », tente-t-il d’expliquer.
Quand un pays devient le plus pauvre de la planète il ne faut pas attendre que sa population soit fortunée. Il y a une minorité extrême moins de 0,5% qui accaparent des fortunes mal acquises . Le peuple n a pas de argent pour se faire soigner. C’est malheureux mais certains disent : tunasonga mbele.
Avant il y avait des bousculades chez IRIS!!!? Ehhhh! mutama OBR était vigillent !!
1. « Notre ophtalmologue pouvait consulter plus d’une cinquantaine de patients par jour »
2. « Peut-être que c’est parce qu’il travaille aussi dans un hôpital public »
Dans le premier, c’est ahurissant! Une cinquantaine de patients pour un seul médecin, cela signifie que dans l’hypothèse d’un travail de 10 heures par jour, le médecin consacre en moyenne 12 minutes par patient. Drôle de médecine!
Le cas 2 me rappelle une époque où un seul ophtalmo burundais était connu ou du moins était le plus connu à Bujumbura. Il travaillait à la fois à l’hôpital Prince Régent Charles (l’avant-midi) ET à son cabinet privé l’après-midi. Le délai d’attente pour un rendez-vous pouvait être de trois mois voire plus. D’autres spécialistes avaient également ouvert des cabinets privés. Jusque là, cela pouvait se comprendre. Cependant, lorsqu’un médecin accepte de travailler dans un hôpital public, il ne faudrait pas qu’il dise à ses patients que le matériel adéquat ou une meilleure prise en charge sont à trouver à son cabinet privé.
Tres bien dit Arsene!