Certaines femmes ont une réaction hostile au préservatif, le moyen le plus sûr de protection contre les maladies sexuellement transmissibles. Eclairage d’un médecin.
Ça gratte, ça brûle, ça sent mauvais au niveau des parties intimes… Quelques jeunes femmes affirment souffrir après un rapport sexuel protégé.
M. A, 30 ans, parle de fortes démangeaisons dans le vagin quelques heures après le coït protégé. Ne sachant pas trop ce qui lui arrivait, elle a consulté un médecin. Ce dernier lui a recommandé d’arrêter le condom. Dès lors, le problème était fini. « Malheureusement, je suis exposée aux risques de grossesse ou du sida. »
N.B, elle, dégage une mauvaise odeur, 2 jours après le rapport sexuel protégé. Après en avoir parlé avec son partenaire, ils décident de changer de condom. Aucun changement. «C’est frustrant. J’en ai essayé de toutes les couleurs, même les plus chers, mais…», se désole-t-elle.
Après une consultation, le médecin lui a prescrit des comprimés (ovules) à introduire dans le vagin pour traiter les infections vaginales. Pendant le traitement, fini les mauvaises odeurs. Mais dès qu’elle réutilise le préservatif, le même problème resurgit. Elle a décidé d’arrêter le condom.
Pour S.G., ce sont des brûlures en urinant. « Comme quelqu’un qui souffre d’une infection urinaire ». Elle confie mener une vie de couple infernale. Elle fuit son fiancé, évitant les rapports non protégés. Les douleurs sont insupportables.
Essayer un autre type de préservatif
Pour Dr Janvier Nihorimbere, les allergies au préservatif rentrent dans le cadre général de l’hypersensibilité. « L’organisme ne tolère pas le composant du préservatif, le latex ». Ainsi, la muqueuse vaginale attaquée par une allergie n’est plus intacte. Et de poursuivre : « Elle est lésée d’où ces malaises d’irritation, mauvaises odeurs… pouvant aller jusqu’aux infections vaginales. »
La solution est de changer de type de préservatif, d’après ce médecin. Les préservatifs disponibles au Burundi sont fabriqués à base du latex. Les allergiques pourraient en essayer d’autres dans une autre matière.
« Mais attention ! », prévient Dr Nihorimbere. Il peut s’agir d’un autre problème que l’allergie. « Ça peut être des lésions de frottement dues à l’absence de lubrification. »
Précautions avant l’utilisation
Janvière Niyonkuru, chargée de la communication pour le changement des comportements au PSI (Population services international), livre quelques précautions à prendre pour préserver la qualité du préservatif.
Ne pas exposer le préservatif au soleil. Le conserver dans un endroit frais et sec. « Même dans la maison, il faut vérifier que le préservatif se trouve dans un endroit sain (sec et à une température ambiante) comme tous les médicaments. »
Avant toute utilisation, il importe de vérifier sa date de péremption et de constater qu’il contient toujours du lubrifiant. Elle observe que certaines personnes présentent des allergies au latex : « Dans ce cas, il est conseillé de visiter un médecin qui pourra recommander le meilleur moyen de se protéger contre le VIH/ sida et les grossesses non désirées. »
