Le journal Iwacu a reçu une réaction d’un ancien journaliste de la RTNB aujourd’hui à la retraite. Le retraité s’est dit choqué par la forme de la lettre écrite par M. Channel Nsabimbona et invite les cadres burundais à être des modèles. J’ai lu avec déception la lettre du Directeur Général de la RTNB. Journaliste à la retraite, je ne suis plus concerné par les revendications de mes anciens collègues. Je vais donc m’en tenir à la forme uniquement. Je suis de la vieille école. On nous enseignait le respect de l’écrit car « les paroles s’envolent, les écrits restent. » Je remarque avec tristesse que d’une manière générale le niveau de maîtrise de la langue française baisse chez les journalistes. Comment un ancien journaliste, universitaire, un manager à la tête d’une entreprise de plusieurs centaines de personnes, peut-il écrire une lettre truffée de telles fautes ? Une lettre dont il donne copie au Chef de l’Etat et aux plus hautes autorités du pays ! Le président du pays est une institution. Une correspondance avec copie au chef de l’Etat doit être soignée, chaque mot, chaque virgule, pesé. C’est une forme de respect. Mais jugez ces quelques phrases et la liste n’est pas exhaustive. -{ « Nous voudrions vous tranquilliser qu’il n’y a pas de feu sous la cabane}/ L’expression française correcte est : « Il n’y a pas péril en la demeure » ou tout simplement « Il n’y a pas le feu » -{ « Au Département TV, en date du 4 novembre 2011, nous nous sommes retrouvé (retrouvés) devant des machines vides d’éléments vidéo sonores.»} Ceci se passe de commentaire. – {Au service commercial, le responsable de ce Service et son Adjoint se sont permis de recevoir des commandes de nos partenaires extérieurs et les ont classées dans les tiroirs et fermer à double clé ( on dit " à double tour") les bureaux de ce service situé à la Galerie Les Arcades au Centre Ville et ont préféré embrassé (embrasser ) le mouvement de grève sans même en avisé (aviser ) les responsables.}/ On remarque que l’auteur de la lettre a un sérieux problème avec l’accord des verbes. – {(…) nous avons-nous-mêmes dû le trouver parmi les grévistes et récupérer ces clés après plusieurs sollicitations du directeur de la radio qui avaient été soldées par un refus catégorique}/ On dit qui s’étaient soldées – {Le plan visé par les organisateurs avait un objectif caché de mettre complètement au silence la radio et la télévision}/ on dit de « réduire au silence » – {Les responsables syndicaux versent dans la gestion du patrimoine de la RTNB et vous invite (accord avec les responsables) à déléguer un de vos responsables pour y avoir (voir) clair et d’emblées (emblée) nous tenons à vous tranquilliser.} /Sans commentaire – {En ce qui nous concerne, nous n’avons aucun contentieux avec aucun des membres du comité syndical qui s’activent sans aucun fondement et qui apparemment ont des mobiles purement politiques que nous sommes entrain de gérer}/ Remarquez les répétitions de « aucun » et puis l’auteur confond en train de et entrain (est un nom masculin qui signifie « vivacité, gaieté) Je voudrais juste faire un clin d’œil à tous les cadres. Le respect de celui à qui on écrit est une norme de pudeur et d’honneur. La lecture de cette longue correspondance de M. le Directeur Général de la RTNB montre la misère intellectuelle de bien de nos cadres. On ignore les normes élémentaires de grammaire sans parler de bienséance ! Paresse de penser ou érosion intellectuelle ? Telle est la question. Normalement, un bon manager doit briller dans sa communication, surtout écrite. Un bon cadre doit continuer à se former, à se perfectionner. Et s’il s’avère qu’il a des lacunes profondes, cela peut arriver, il s’entoure de conseillers qui l’aident à rédiger et à corriger sa correspondance officielle. Savoir s’entourer c’est déjà savoir bien diriger… {Un vieux journaliste à la retraite}