Au quartier INSS à Rohero, en commune urbaine de Mukaza. Des élèves font l’école buissonnière et passent des journées dans des boutiques pour fumer ou boire. Il faudrait plus d’encadrement.
Il est 10 h, sous un soleil éclatant de Bujumbura. Une bande d’élèves en uniforme fument des cigarettes à tour de rôle dans une boutique située dans le quartier INSS.
Un phénomène préoccupant parce que les cours ont commencé depuis 7 h 30. Normalement, à 10 h, ces élèves devaient être en classe. Parmi ces délinquants, certains ont été chassés de l’école pour n’avoir pas respecté le règlement scolaire, une coiffure non conforme par exemple. D’autres expliquent que c’est simple de « sécher » les cours, surtout au début d’un trimestre, parce que pendant cette période, les cours ne sont pas encore très intenses et les autorités scolaires tolèrent un peu les absences des élèves. Il arrive aussi que la Direction n’ait pas encore trouvé de professeurs pour dispenser certains cours.
Une facette encore plus complexe de cette réalité émerge lorsque l’on découvre que, parfois, des encadreurs succombent à la corruption. « Certains encadreurs acceptent en effet des pots-de-vin et laissent étudier des élèves irréguliers, y compris ceux qui ont été expulsés de l’école », témoigne un élève rencontré dans une boutique. Une raison qui pourrait en partie expliquer l’indifférence de ces élèves envers le règlement scolaire.
« Les jeunes élèves achètent des cigarettes et parfois de l’alcool. Ils les fument ou les boivent sur place », raconte dépité un habitant rencontré sur place. Les boutiquiers sont souvent obligés de les chasser pour éviter des problèmes éventuels avec les écoles ou les parents. Dans plusieurs quartiers de la capitale économique, l’école buissonnière est une réalité.
Interrogée sur la présence des élèves dans les boutiques, une directrice d’une école située dans le quartier INSS explique que les préfets de discipline chargés de surveiller les élèves pendant les heures de cours sont dépassés. « Certains jeunes élèves n’hésitent pas à mentir à leurs parents qu’ils viennent étudier alors qu’ils vont passer toute une journée dans les boutiques. La direction convoque les parents lorsque l’élève ne parvient pas à justifier son absence », dit la directrice.
Malgré la rigueur du règlement scolaire burundais, le phénomène persiste. « Il faudrait une approche plus globale et collaborative entre les acteurs concernés par la question », analyse un parent de Bujumbura.
Jules Bercy Igiraneza
À qui ,vraiment, le yort: aux ÉLÈVE, aux enseignants, aux parents, au ministère en vharge? C’est regrettable et déplorable. Il faut que tous les acteurs comprennent que « umwana atari uw’umwe ».