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Économie

« Quand le sucre laisse un goût amer »

31/05/2016 4

Le sucre est devenu rare dans les boutiques des localités de la capitale.

Quand le sucre manque...
Quand le sucre manque…

Dans une ruelle d’un quartier au sud de Bujumbura, seul un commerce vend encore du sucre. Cette pénurie est due à l’inflation. Le prix est passé de 1850FBU le kilo (prix officiel) à 2500Fbu (prix actuel). « On n’ose plus investir dans le sucre, il est tellement onéreux ces derniers jours » se justifie un boutiquier. Les clients, excédés par cette flambée du prix ne l’achètent plus que par petit cornet dont le prix, 100 Fbu pièce, est encore abordable et stable.

«La pénurie du sucre guettait. Elle était prévisible, car la SOSUMO ne nous approvisionne plus suffisamment. Avant, on recevait 2 tonnes de sucre, actuellement on ne nous donne plus qu’une seule tonne. De plus, alors qu’avant on nous livrait le sucre chaque mois, actuellement, la SOSUMO alterne sa livraison. Si ce mois on a eu du sucre, cela veut dire que nous n’aurons rien le mois suivant. Par conséquent, on n’approvisionne plus suffisamment nos clients» confie une grossiste de Bujumbura. Elle n’est pas non plus épargnée financièrement par la pénurie. Le prix d’un sac de 50kg de sucre n’a jamais été aussi élevé: 125000Fbu.

La demande excède l’offre

Interrogé, un propriétaire d’un point de vente nous explique que la demande n’est plus satisfaite. « Les boutiques en manque de sucre, tous leurs clients affluent vers les quelques points de vente encore existants. »

L’Association Burundaise des consommateurs-Transparency International (ABUCO-TI) quant à elle reproche aux services clientèle des institutions de ne pas leur donner des informations justifiant cette situation, Noel Nkurunziza, président de l’ABUCO-TI, déplore: « Les consommateurs n’ont aucune voie de sortie de cette pénurie. Il leur est difficile de trouver une stratégie pour faire face au monopole du marché de la SOSUMO. Car le sucre n’est pas substituable pour certains consommateurs en particulier les enfants ». Il estime que si la pénurie du sucre et la flambée du prix de ce dernier sont dus à un stock insuffisant, il faudrait suspendre momentanément le monopole du marché de ce produit, libéraliser son commerce tout en le régulant.

De son côté, l’Administrateur Directeur Général de la SOSUMO, Donatien Nijimbere, justifie la pénurie en expliquant que « Cette année, la pluie attendue au mois de mars n’est tombée qu’au mois de mai, moment du démarrage de l’usinage. Par conséquent, la maturité de la canne à sucre a traîné ». Mais Pour lui, cette pénurie est essentiellement due à la stagnation de la production sucrière depuis 1988, soit une production maximale autour de 20.000T. La demande s’accroît toujours et l’offre ne peut suivre. Pour pallier à la pénurie « le marché Burundais du sucre devrait être ouvert et les prix fixés suivant la demande du marché »propose-t-il.

Si la proposition de fixer le prix suivant le marché est mise en exécution, les prix ne pourront que flamber davantage.

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Mike

    « Mais Pour lui, cette pénurie est essentiellement due à la stagnation de la production sucrière depuis 1988, soit une production maximale autour de 20.000T. La demande s’accroît toujours et l’offre ne peut suivre.  »

    Incroyable mais vrai! Un commerçant qui se plaint de l’augmentation constante de la clientèle! Mais , justement trouvez des solutions pour que l’offre suive! Donc l’argent est là et vous ne voulez pas le prendre? On dirait la REGIDESO ou l’ONATEL quant il avait encore le monopole!

    Allez consulter l’ONATEL qui avait la même rengaine jusqu’à ce qu’il eût des concurrents . Il pourrait vous raconter des bien de choses!
    Depuis lors, il est devenu tout petit alors que la clients qui le désirent ont tous un téléphone, voire deux!
    Namwe rindira!

  2. Bajsa

    Le problème de sucre n’ en est pas un au Burundi ! Combien de Burundais consomment le thé le matin?? Même dans les milieux urbains on préfère actuellemt l’ agatoke ou umushusho !!

    • Bakari

      @Bajsa
      « Le problème de sucre n’ en est pas un au Burundi !  »
      Et la pâtisserie (beignets et ses cousins…), elle se fabrique à l’aide du sel ou quoi?

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