Pourquoi y a-t-il prolifération de messages de haine en cas de situation difficile ?
Quand il y a des incidents, l’insécurité dans le pays ou dans une région, certaines personnes commencent à propager des messages de haine sur les réseaux sociaux. Un groupe social ou politique donné ou une catégorie d’individus est pris à partie. Il peut s’agir d’une ethnie ou de membres d’un parti d’opposition ou de la mouvance qui est pointé du doigt.
Cette attitude peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Des endroits sont attaqués, des crimes sont commis. Les auteurs ne sont pas identifiés. L’absence de vérité sur l’identité des auteurs des violences alimente les soupçons. Les cœurs de certains Burundais ne sont pas tranquilles. Ils craignent la résurgence des divisions ethniques et politiques du passé. D’autres profitent de ces circonstances pour pouvoir exprimer leurs intentions. Ils remettent en cause l’une ou l’autre catégorie de personnes. Ils sèment la confusion et la terreur en indexant les autres. Des crimes sont commis.
Que faire pour prévenir ces conséquences?
Seul l’éclatement de la vérité sur ce qui s’est passé et l’établissement des responsabilités peut changer la donne. Les autorités administratives, les forces de sécurité doivent mener des enquêtes minutieuses. Elles doivent s’investir pour mettre en évidence ce qui s’est passé, identifier les auteurs et informer la population. Ils doivent être traduits en justice pour engager des procédures pénales.
Quid de la population?
Quand des incidents se produisent, la population doit rester sereine et attendre l’issue des enquêtes pour avoir la vraie version. Seules les instances publiques sont habilitées à faire la lumière. Des accusations tout azimut ne font que cultiver les violences.
Et si le statut quo perdure, quels sont les risques ?
Les messages souvent diffusés après les attaques ou les incidents ravivent toujours la haine dans la population burundaise. Ils se focalisant sur les identités ethniques et les divisions politiques. Cela nourrit des soupçons et la méfiance. Et in fine des violences de masse.
Propos recueillis par Jérémie Misago