Vendredi 22 novembre 2024

Culture

Quand le droit d’auteur divise le monde artistique

25/06/2018 Commentaires fermés sur Quand le droit d’auteur divise le monde artistique
Quand le droit d’auteur divise le monde artistique
Pour l'artiste Kami, la balle reste dans le camp de l'OBDA

L’exploitation des chansons burundaises est désormais conditionnée au paiement du droit d’auteur. Mécontentement chez les exploitants. Un ouf de soulagement chez les artistes.

La mesure tombe le 8 mai. Le ministère de la Culture décide que l’exploitation des œuvres artistiques et littéraires sera conditionnée à l’autorisation et au paiement du droit d’auteur. C’est dans le cadre de l’application de la loi de 2005 portant protection du droit d’auteur. La mise en application revient à l’Office burundais du droit d’auteur(OBDA).

Quelques exploitants de la musique sont découragés. C’est le cas d’Evrard, Dj dans différents bars et dancing clubs de la capitale. Il déplore une mesure tombée sans aucune sensibilisation. « Les Djs sont là pour promouvoir la musique de nos artistes. Et on avait déjà franchi un grand pas. »

Le Dj Evrard assure que les Djs burundais s’étaient donnés la mission de mettre en valeur la musique des artistes burundais. Dans les bars et boîtes de nuit, plus de la moitié des chansons jouées appartiennent aux artistes locaux.
http://www.iwacu-burundi.org/wp-admin/edit.php
« Nous avions même créé une association à cet effet ». Pour lui, cette mesure va créer des limites. Ils n’auront plus le courage de jouer les chansons burundais, explique-t-il, s’ils doivent payer pour chacune.

Les artistes se frottent les mains

« Mieux vaut tard que jamais !», se réjouit le président de l’Amicale des musiciens, Bruno Simbavimbere. Il parle d’une mesure longtemps attendue. Depuis 2005, les musiciens plaidaient pour la mise en application de la loi sur le droit d’auteur. « Il est grand temps que les artistes burundais vivent de leur métier ». M. Simbavimbere encourage les musiciens à enregistrer leurs œuvres à l’OBDA pour qu’elles soient protégées.

Cependant, un bémol : les artistes et ceux qui exploitent leurs œuvres ne sont pas sensibilisés sur cette loi.
Quant à l’artiste Yves Kami, il assure que tout est clair. «La balle est désormais dans le camp de l’OBDA ».
Contactée, la directrice de l’OBDA n’a pas voulu s’exprimer.

Une ordonnance ministérielle de janvier 2014 portant règlement de perception du droit d’auteur établit la tarification pour les lieux sonorisés.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 2 259 users online