Mercredi 02 octobre 2024

Sports

Quand le beach-volley s’invite à l’Hémicycle de Kigobe

02/10/2024 0
Quand le beach-volley s’invite à l’Hémicycle de Kigobe
Une des stars burundaise de beach-volley

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale du 24 septembre, le ministre burundais chargé des Sports et de la Culture a été interpellé sur la ’’tenue légère’’ des joueuses de volley de plage, ’’contraire à la culture burundaise’’, ce qui soulève des polémiques.

La salve de critiques et de questionnements est venue de la députée Jocky-Chantal Nkurunziza, lors de cette plénière sur la présentation du rapport d’analyse de la Cour des comptes quant à la capacité de gestion budgétaire du ministère des Affaires de la Communauté Est-Africaine, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture pour les exercices 2021-2022 et 2022-2023.

C’est au nom de la « sauvegarde de la culture burundaise » que cette députée a pris la parole : « Nous avons vu lors du championnat mondial de beach-volley, à la plage, des maillots qui ne correspondent pas à notre culture burundaise, que faire pour ne pas, d’un côté, marquer des points au niveau diplomatique et de l’autre, subir des pertes quant à la préservation de notre culture ? »

Dans sa réponse la ministre Gervais Abayeho a beaucoup insisté sur la diversité culturelle lors des rencontres sportives du genre : « Il ne faut pas vous en offusquer outre mesure ».

Quand il y a de telles compétitions internationales, explique-t-il, chaque équipe amène un peu de sa culture, sa façon de s’habiller, il y a des échanges et chacun peut prendre ce qu’il juge de positif chez l’autre.

Etant en plein été, poursuit le ministre burundais des Sports, comme il fait chaud, ce genre de sport de plage se fait en tenue adaptée, c’est ce qui se fait même ailleurs mais tout le monde a constaté que les joueuses burundaises avaient fait un effort dans leur accoutrement. « Et c’était parfait à mon avis ».

Selon Mme Liliane Nshimirimana, présidente de l’AJSB, l’Association des Journalistes Sportifs du Burundi, les joueuses de beach-volley portent des bikinis pour plusieurs raisons, dont la liberté dans leurs mouvements sur le sable. « Ceux ou celles qui soutiennent que c’est contre la culture confondent les choses. Est-ce que s’il arrive que ces joueuses nous amènent des médailles et que notre drapeau soit hissé, allions-nous refuser ? », s’interroge-t-elle.

D’après Mme Perpétue Niragira Miganda, auteure du livre « Trésors du Burundi ancestral », la tenue ne devrait pas être jugée sur le plan de notre culture. « Ce sont les standards mondiaux adoptés à un certain niveau. C’est sûr que si ce sport était pratiqué au fin fond du Burundi rural, les gens seraient fortement choqués par la tenue de ces jeunes filles et c’est pareil pour les pays musulmans par exemple ».

Cependant, nuance-t-elle, il faudrait admettre que nous sommes entrés dans une culture universelle qui comporte un modèle dominant ayant développé un certain nombre de protocoles qui sont acceptés en tant que tels.

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