Les artistes qui exposent différents objets d’art dans les enceintes du Musée du Vivant de Bujumbura broient du noir, ils déplorent un énorme manque à gagner depuis l’irruption du coronavirus au Burundi. Avec cette pandémie, il n’y a presque plus de touristes et les objets d’art ne s’écoulent pas.
Une semaine voire deux peuvent passer sans un client, confient certains artistes rencontrés au Musée Vivant. « Nous sommes là avec nos objets d’art qui prennent de la poussière et moisissent. On se regarde en chiens de faïence ».
Mais sous les kapokiers géants du Musée vivant de Bujumbura, les artistes sculpteurs font tout pour ne pas se décourager, ils continuent malgré tout à produire, à réaliser des œuvres d’arts en bois.
« Tout cela, c’est pour l’exposition. On ne sait jamais. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés », déplore un des sculpteurs sur bois. Certains artistes avaient l’habitude de participer aux expositions régionales.
« Aujourd’hui, je peux passer une semaine sans accueillir, ne fût-ce qu’un seul un client. Ma famille ne dépend que de mon métier de sculpteur », s’indigne cet artiste.
Gloriose Ntaconayigize est présidente de la Coopérative ’’Akaranga k’i Burundi’’, elle fait, avec ses amis, de la vannerie. Ils sont au nombre de 43. « La coopérative vendait les produits en République démocratique du Congo ou en Tanzanie mais c’est fermé. Les artisans vivent dans des conditions misérables », déplore-t-elle.
Avec des produits de 50 mille francs burundais, la coopérative pouvait gagner 250 mille. Elle indique que c’est dur d’acheter la matière première avec cette crise due à la Covid-19.
Nana Ndayiheke, couturière préfère travailler sur commande. Et comme ses clients ne sont plus que des locaux, elle a dû revoir à la baisse les prix. Une chemise qui se vendait à 60 mille francs burundais, coûte aujourd’hui 40 mille.
Pour d’autres artistes, leurs produits sont importés. Les peintres par exemple, ont du mal à avoir de la matière première de qualité pour réaliser de beaux tableaux.
Ces artistes demandent que les mesures de quarantaine soient revues pour qu’ils puissent sortir de cette misère. Sinon, déplorent-ils, le peu de touristes étrangers qui visitaient le Burundi, ne vont pas pouvoir revenir dans ce pays.
Je rêve peut-être : ne faudrait-il pas penser à un moyen d’ouvrir une petite boutique coopérative en ligne pour permettre aux clients potentiels de commander les objets d’art ou n’importe quel article? Dans de nombreux pays, le confinement a obligé les commerces de migrer en ligne. On peut tout y commander maintenant : un t-shirt, une paire de chaussures, une casserole, des fruits et légumes et même un plat cuisiné de riz et viande pour le dîner… Il me semble que nous avons tout ce qu’il faut pour réussir ce projet : des informaticiens pour la structure technique et des commerciaux pour diverses négociations. Des centaines de milliers des burundais éparpillés de par le monde rêve d’avoir un objet de souvenir du Burundi. Tout allait bien aussi longtemps que certains pouvaient se rendre au Burundi pour en acquérir. Maintenant confinés, c’est une clientèle potentielle qui pourrait passer au virtuel. Si ces boutiques en ligne existent déjà, il faut en faire la pub pour que les intéressés sachent par où chercher.