Bien avant la décision de la Banque centrale de retirer à tous les bureaux de change leur agrément, les cambistes broient du noir suite à une faible demande de devises. La plupart des commerçants se méfient des voyages en Chine en proie au coronavirus.
Certains cambistes en mairie de Bujumbura ne cachent pas leur amertume depuis un temps. Ils le disent, le dollar ne cesse de baisser, leurs grands clients évitent l’Empire du Milieu pour leurs importations. Il y a du coup faible demande de devises.
Dans la matinée de ce vendredi 7 février, à l’avenue de l’Amitié en mairie de Bujumbura, l’axe est animé, il y a un mouvement de va-et-vient de gens dans les différents magasins et banques se trouvant sur cette avenue.
Ce n’est pas le cas chez les bureaux de change, les gens ne se bousculent pas. Tout semble calme, les clients se font rares. Un des cambistes rencontré raconte que depuis la semaine dernière, le coût du dollar a baissé. D’après lui, le dollar est passé de 2.900 BIF à 2.800 BIF avec quelques légères fluctuations.
Il explique que la cause de cette baisse est une faible demande des devises observable depuis quelques jours. D’après lui, l’épidémie de coronavirus en Chine serait la cause. « La plupart de nos clients sont des commerçants qui vont en Chine pour faire des approvisionnements. Et depuis la suspension temporaire de leurs voyages, la demande de devises a chuté».
Signalons que ce 3 février, l’ambassadeur de la Chine au Burundi a conseillé aux étudiants et aux hommes d’affaires qui se rendent en Chine de suspendre leurs voyages à cause de l’épidémie Coronavirus qui y sévit.
Un autre cambiste approché parle d’une situation déplorable : «Nous travaillons à perte et comme si cela ne suffisait pas voilà que la BRB décide unanimement de nous retirer nos agréments. C’est tout simplement une fermeture de tous les bureaux de changes », se lamente-t-il.
Mais d’autres cambistes interrogés ont un autre avis : «Même si nous travaillons à perte, grâce à cette baisse du coût du dollar, les prix sur le marché vont diminuer». Pour ces derniers, les vendeurs qui spéculent prétextant que le coût des devises est élevé, n’auront plus aucune autre justification.
La plupart des cambistes appellent le gouvernement à d’aider les commerçants à obtenir leurs marchandises dans d’autres villes comme Dubaï ou Dar-es-Salaam et à tout faire pour que la BRB puisse revoir sa décision.
L’épidémie du coronavirus s’est propagée en Chine depuis fin 2019 et 28 pays sont aujourd’hui déjà atteints.